
Coopérer : 2. Le but de l’action ; les projets
m à j : oct. 2024 b
Un #but est vaste, parfois absolu (moral, multi thématique, holistique). Un objectif est une étape dans ce but.
(Thème connexe : les utopies)
Toute forme d’éducation est potentiellement à risque de sombrer dans le rôle de sauveur ou de bourreau.
Tout but associatif aussi.
En gardant cela à l’esprit, comment répondre au besoin légitime de contribuer à vivre en société (avec ses attendus) ?
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Avoir un objectif à atteindre peut procurer un masque de sérénité : une fois les choix établis, on connaît la direction à suivre.
Mais savoir accepter ce qui se présente, sans attentes, est aussi un moyen de ressentir de la sérénité.
Parfois, on ne sait pas anticiper :
En agissant, puis en constatant les résultats obtenus et les amitiés tissées, on se rend compte de ce que l’on a vraiment accompli, du but concrètement poursuivi (il peut différer de celui consciemment désiré au départ).
L’action, même si elle échoue, aura au moins eu le mérite d’avoir offert un terrain d’apprentissage.
D’où l’intérêt d’y aller étapes par étapes et dès aujourd’hui (pour ne pas sauter pieds joints un jour dans une cause idéalisée à tort).
Des personnes très régies par leur mental élaboreront-elles des objectifs abstraits et une structure d’une complexité inouïe ;
des personnes très émues voudront-elles venir en aide aux personnes en proie au même problème qu’elles ont rencontré ?
Des personnes continuellement portées par les synchronicités et les surprises de la vie vont-elles rester en dehors de tout projet formel ?
Nous aidons-nous nous-mêmes ;
désirons-nous et réalisons-nous ce qui est juste, au vu de nos besoins réels (tendresse, nourriture saine, respiration libre, activité physique adaptée, enthousiasme, harmonie, amour, sagesse, lâcher-prise d’avec l’obsession de se conformer, engagement dans une voie, coopération, jeux, contemplation, repos…) ?

Les moyens découlent du but : lorsque tous les membres d’un groupe sont d’accord sur une destination, ils sont souvent d’accord sur la direction à emprunter.
Lorsqu’ils ne sont pas d’accord sur les moyens à mettre en œuvre, c’est souvent à cause d’un désaccord de fond, évident ou caché, ou ignoré (si l’on ne prend pas le temps de se connaître vraiment, dans un groupe).
Il est communément admis que le morcellement d’un peuple peut servir un pouvoir abusif. Mais une union insensée ne crée pas non plus la force et la liberté.
Co‑créons des solutions qui ne génèrent pas davantage de problèmes qu’elles ne tentent d’en solutionner.
Le fait d’être convaincu.e qu’un but est juste ne prouve pas qu’il le soit, car on a une grande capacité à s’illusionner, et à s’entêter.
Le choix des buts et des moyens est en rapport avec la complexité de nos intentions.
Par exemple, pour atteindre une autonomie énergétique (en chauffage), on peut :
> aider chacun.e à acquérir davantage d’appareils, ou
> favoriser une santé nous rendant adaptables à toutes les saisons, ou
> créer un nomadisme climatique (qui sera facilité lorsqu’on atteindra une culture planétaire d’amour inconditionnel).
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Les projets qui divisent ne peuvent relier qu’une partie des gens (l’autre partie étant exclue).
Tout état d’esprit procure un ressenti, une dynamique, et fédère souvent des personnes supportant ou ayant une énergie similaire (ou complémentaire).
Il est probable qu’un esprit contestataire permanent attire des critiques permanentes, en interne ou provenant de personnes extérieures ;
qu’un projet qui étouffe toute contestation attire les artisans d’une paix illusoire ;
qu’un projet qui accepte l’existence des difficultés, puis tente de les transcender, attire des gens disposés à évoluer.
Pour ou contre ?
Si nous avons orienté le but « contre », c’est souvent que nous avons une difficulté à affirmer une intention positive consensuelle. Exemples :
#Militer contre… | Peut cacher une difficulté à… |
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le gaspillage | réussir à vivre heureux dans une démarche de respect du biotope |
la haine | aimer le genre humain (à commencer par soi-même et par pardonner à nos anciens « bourreaux ») |
la corruption // ou // la réduction des aides sociales | rémunérer équitablement des personnes pouvant s’impliquer différemment dans le travail, notamment celles moins qualifiées que nous |
la finance | donner et recevoir des dons (des vrais, pas du troc nommé don contre don). |
l’industriali-sation outrancière | savourer la liberté et la coopération dans une implication artisanale |
le conformisme | aimer le cadeau derrière nos propres parts d’ombre |
Les régimes autoritaires | Éduquer massivement à l’auto responsabilisation, à l’éveil d’une conscience holistique personnelle et collective |
Le problème des buts créés par « ras-le-bol »
Le premier problème est de vouloir interdire quelque chose sans répondre de manière satisfaisante aux besoins suscités. Ce qui m’intéresse ici est de souligner qu’il est plus difficile de créer que de critiquer.
Lorsque l’on œuvre pour une cause, il me semble important de connaitre le terrain et de repérer si on apporte quelque chose de constructif, réellement, à la situation donnée.
Ce questionnement vaut non seulement pour ce que l’on voudrait mettre en place, mais avant tout pour tout les combats « contre » : si on réussit à barrer la route à quelque chose, qu’est-ce qui se mettra en place après -et comment en être sûr ?
« Etre contre » n’est pas une « mauvaise chose », c’est souvent le signe d’une prise de conscience. Les éventuels problèmes surviennent me semblent être lorsque :
° le temps imparti à être contre est supérieur à nos capacités de régénération (on s’épuise davantage avec un combat contre « l’ombre », qu’on ne nourrit notre accès à la ‘lumière »), en termes simple : on oublie nos propres besoins fondamentaux.
° une obsession se transforme en haine,
° on dénie nos propres part d’ombres (il serait plus juste de commencer par « balayer devant notre porte) »,
° on se relie à autrui par combat, et en découlent de fausses amitiés (prêtes à s’écrouler à disparition de l’adversaire, ou prêtes à se retourner contre nous des lors qu’on réduit notre haine de l’adversaire)…
Cette réflexion se poursuit ici (sur la page qui prend pour exemple une association anti EVARS).
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Image prise sur le site robustesse.org (basculer de la performance à la robustesse) :

Les projets
Un projet, ou un but, ne servent jamais le bien / on ne peut pas vraiment améliorer un projet
NB.
Cette réflexion est complémentaire de la page à propos de l’esprit critique et du mécontentement.
Le bien est une notion absolue, que certains acteurs (notamment religieux) se sont targués de défendre. Mais c’est une notion très invérifiable.
Un projet est issu d’un constat subjectif, d’une analyse partielle d’un phénomène, et consiste en une tentative d’évolution plus ou moins saludable, parfois très appréciable, mais jamais parfaite, jamais incarnant « le bien » en tant qu’absolu.
On ne peut pas améliorer le projet d’autrui au nom du « bien ».
On ne peut tenter d’améliorer tout au plus qu’au nom de ce qu’on pense être le bien, mais ça ne l’est pas nécessairement.
Soit on partage les mêmes croyances, et tant que ça dure, (ou qu’on fait des compromis) on peut travailler ensemble vers un même but apparent.
Mais ce but est toujours une croyance (« cette situation serait mieux que celle là, donc je vais œuvrer à ce qu’on atteigne mon point de vue »)..
Il est courant qu’on croie améliorer une situation mais qu’en réalité, on soit en train de prendre le dessus idéologique sur autrui. (« votre assoce était pas terrible jusqu’à ce que j’arrive et mette de l’ordre, du sens, du fun, etc » -mais alors, pourquoi avoir rejoint cette association ???).
- Qu’apporte t on vraiment en voulant être le sauveur d’un projet ; quel désir égotique précis nous mène ? Pourquoi est-on allé vers ce projet s’ils est (soit-disant) autant à améliorer ?
- Tous nos vœux de « redresser un tort » ne s’inscrivent-ils pas dans une logique de domination (consciente ou non) ?

Chaque fois que l’on aide un humain, le prive-t-on d’une expérience qui aurait pu lui enseigner à devenir davantage autonome ?
Non, bien sur, il y a de nombreux exemples où une intervention extérieure était la seule chance de salut. La réflexion veut interroger le côté absolu de croire faire le bien à chaque fois qu’on aide, et non pas de dissuader d’aider quand c’est juste.
Le projet familial ? cf la page démographie.
Partie en lien avec la notion de rôle.
Le #projet laïque contre le stress existentiel
Peur du vide existentiel –> remplissage simple
Étape positiviste « de survie » : se raccrocher à une idée salvatrice, à un sens.
effets facilitateurs : stabilité psychique.
effets discutables : enrôlement.
Conf de Serge Marquis (on est foutus)
(si qqn a une conf plus courte pour aborder les memes sujets, je suis preneur merci)
Le projet religieux contre le stress existentiel
Peur du vide existentiel –> peur d’être récupéré par le néant ou par le mal –> raccrochage à un dogme dont le marketing repose sur cette peur –> projet gagner des points pour alléger un karma ou aller au paradis
Le projet associatif

source probable de l’image https://oasis-des-3-chenes.fr/ « la vision qui porte le projet »
Le projet outil d’ingénierie sociétale
Conférence de Franck Lepage (le projet)
Le projet électoral
Au cours des dernières décennies, a servi à mettre en place des présidents et assemblées capitalistes au pouvoir, en faisant croire qu’elles allaient défendre aussi la solidarité et l’intérêt commun. (Exception à nuancer de 1981 à 1982 et voir aussi le travail non médiatisé de certaines collectivités territoriales qui mènent parfois une vraie politique d’ouverture).
Le non projet
Acceptation existentielle –> pas besoin de subterfuges
(à vérifier si ce livre qu’on m a recommandé -mais que je n’ai pas lu- traite du sujet : livre de J Klein « la joie sans objet »).
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