(page pilier de ce site)
Vision en #miroir .1. principes
Plan de la page :
~but et précautions
~principe 1 : subjectivité
~principe 2 : réciprocité
~les défenses psychiques
~exemple avec la Justice
~exemple avec les sentiments
But de cette page | Présenter un outil qui peut éviter de nuire en agissant (ou en militant) précipitamment et à tort. Aider à mener un travail introspectif pour éviter de réagir à partir de compréhensions issues de points de vue qui nous desservent. |
#Précautions /!\ | Je recommande une lecture de ce chapitre avec un extrême recul et détachement aux personnes déjà angoissées et déconnectées de leur motivation de vie. Cet outil n’est pas destiné à être pris « au pied de la lettre » : il n’apporte pas de solution préétablie. Dans un contexte où l’on n’a pas appris à vivre sans certitudes, donc qu’on en cherche constamment, cet outil peut très vite être mal utilisé, lorsque utilisé pour renforcer un mental déjà en surchauffe et pour renforcer un culte planétaire de la culpabilité (de soi-même ou d’autrui). (Précision que l »irresponsabilité effrayante avec laquelle notre société se sur-industrialise, massacre la nature, fait la guerre… co existe avec l’enseignement de morales culpabilisantes). |
Quand cet outil est-il adapté ? | Le regard en miroir est adapté dans les contextes de vie où l’on est pleinement identifié aux conclusions que l’on a à propos de la vie et de nous-mêmes (que ces conclusions convergent ou défient le bon sens commun, les croyances dogmatiques, ou les conclusions scientifiques du moment). Au sein de ce contexte, le moment opportun coïncide avec le sentiment d’être dans une imposture ou dans une situation bloquée dont on cherche à s’extraire. Le regard en miroir va alors faciliter un débrayage d’avec notre décor habituel. |
D’où vient l’outil ? | Cet outil est présent, sous diverses formes, aussi bien dans la culture populaire, dans le New-âge, que dans des traditions millénaires classiques. Ce que j’apporte ici est ma compréhension de la chose, après plusieurs décennies de pratique consciente. |
Dernière mise à jour juillet 2024
Détaillons le but :
Éviter de tenter de solutionner à l’extérieur, en accusant autrui, un problème qui serait très présent en nous (conscient ou pas encore)
Avoir la prudence de ne rien exiger du monde, que nous n’ayons su solutionner en nous-même.
Éviter de générer un nouveau problème, issu d’une réaction inappropriée : rediriger notre énergie vitale, jadis utilisée à accuser autrui (et à se croire autorisé.e à punir ou à exiger des réparations), vers une transformation profonde de notre perception du monde, suivie d’une action la plus juste possible.
Agir lorsque la situation le requière réellement :
si une situation requiert d’agir, agissons !
(On ne mène une introspection que si le moment est approprié, et que l’intention est juste).
Réfléchir à ce que nous voulons vraiment (sous les éventuelles fausses évidences).
Détaillons les précautions :
Ne pas nuire, ne pas se tromper de cible… sont des attitudes de retrait (« ne pas… »), qui n’aident pas directement (à aller vers ce qui va nous épanouir). Vouloir ne pas nuire ne renseigne que très très partiellement sur ce que l’on a envie d’offrir au monde.
Dès lors que cet outil peut servir à freiner un élan, encore faut-il ne l’utiliser que si on a déjà de la vitesse (de l’envie de vivre).
Notre ego se sent le centre du monde et pourrait, à la lecture de ce chapitre, adopter la croyance erronée que tout ce qui arrive à l’extérieur serait la conséquence de ses choix conscients. Mais ce n’est pas le cas.
Le point de vue généré par cet outil peut induire en erreur, et ces erreurs pourraient servir de prétexte à des réactions violentes inappropriées. J’invite donc à respecter l’usage de cet outil comme outil d’introspection décorrélé de toute recherche de Justice.
Principe 1 : la subjectivité
Notre compréhension de la vie est subjective, car nous interprétons ce que nous percevons du monde (et qu’en amont nous percevons plus ou moins de choses).
Comme dans le film « The Matrix », nous ne voyons pas la réalité, mais « l’image » que nous nous en faisons.
Notre image-perception passe par le filtre de notre état intérieur. Ce filtre est mouvant, notamment en fonction de la fluidité ou de la lourdeur de notre flux émotionnel.
Nous concevons le monde en nous appuyant sur une somme d’impressions subjectives, qui ne sont ni la réalité objective −si elle existe ?−, ni exactement notre intériorité.
Nous créons une interprétation qui se rapproche plus ou moins de la réalité (probablement en fonction de la qualité de notre attention, de notre capacité à lâcher nos illusions et nos fausses conclusions antérieures).
A partir de ce que nous observons dans le monde, nous pouvons en déduire des indices sur l’état de notre intériorité, comme si le monde comportait quelques fragments de miroirs.
NB. Cela ne signifie pas que le monde serait un miroir au service de notre ego.
suite de la page mise à jour en janvier 2024 seulement
Principe 2 : l’éthique de réciprocité
L’ #éthique-de-réciprocité est contenue dans la phrase :
« Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse ».
L’idée que l’autre est (comme) nous-mêmes est présente dans de nombreuses sagesses, et elle est une évidence pour toute personne qui croit à la réincarnation.
Dans la cour de récréation, quand j’étais enfant, j’entendais souvent la phrase : « c’est celui qui le dit, qui l’est ». Elle contient la même idée.
Elle se rapproche du concept de projection (en psychologie).
Une autre manière de l’exprimer est :
« On est sali par les sales ».
En prenant le principe au pied de la lettre, on pourrait en déduire que ceux que j’accuse n’ont peut-être rien fait de pire que moi, voire ils n’ont rien commis. Ce n’est pas l’idée que je vais développer ; je vais nuancer fortement cette déduction.
Principe 3 : les mécanismes de défense psychique
On est souvent dérangé par quelque chose chez autrui qui nous meut (ou attire) parfois secrètement. Pourquoi ?
Notamment parce que l’on a souvent été éduqué.e.s à rejeter certains désirs, certaines opinions, certains ressentis. Ou bien on s’est censurés nous-mêmes pour éviter une surcharge émotionnelle à moment donné.
Lorsque l’on a oublié ce que l’on a rejeté (rejeté dans l’inconscient), cela s’appelle du refoulement.
Le déni est un mécanisme parfois un peu plus conscient que le refoulement.
Il y a aussi le retournement en son contraire : le fait d’inverser certains désirs refoulés. Par exemple, on refoule de l’amour et on se met à exprimer de la haine ensuite.
D’autres mécanismes de défense sont répertoriés en psychologie. Par exemple, quelqu’un qui ne se croit pas digne d’être aimé, et voudrait trouver un amour inconditionnel envers lui, peut acquérir plus de diplômes qu’il n’en a réellement besoin, afin de se faire apprécier des gens (aimé a glissé vers apprécié). NB Cela ne permet pas d’atteindre le but réellement recherché. cf. la page psyché.
…
A partir du moment ou certains désirs sont refoulés, déniés, rejetés pour quelque raison que ce soit, ils peuvent continuer d’agir différemment depuis notre préconscient. Exemples :
Une attirance peut ainsi se transformer en agressivité.
On peut devenir addict à une activité parce qu’elle masque un autre désir inassouvi.
Une personne ayant des sentiments et réactions homophobes pourrait se demander si elle refoule ce qu’elle n’ose aimer en elle.
Ce qu’elle rejette agressivement chez autrui pourrait faire écho à quelque chose en elle.
S’agit-il d’une homosexualité refoulée, d’une simple jalousie, d’un mal-être identitaire d’une autre nature ?
Cette réflexion ne vise pas à fournir des conclusions hâtives a priori : gardons-nous en.
Cette réflexion permet d’initier l’hypothèse que la réaction d’autrui (ou se soi-mêmes) n’est pas nécessairement déclenchée par la cause apparente.
En pratique
Souvent, on se plaint de subir des choses que l’on aimerait (inconsciemment) faire subir aux autres ; on reproche à autrui des actes ou des intentions similaires aux nôtres.
En gardant à l’esprit que la notion de miroir est toute relative, si l’on considère que les autres « reflètent » en partie des comportements similaires aux nôtres, alors vivre, ou se promener dans des endroits variés, très peuplés, aide à vérifier si l’on est en paix avec toutes les facettes de nous-mêmes.
Nos utopies passées au crible de ce regard en simili miroir
Exemples vis à vis de la justice
Nous pourrions désirer une société de vraie #justice,
nous pourrions désirer voir punis tous ceux qui ont commis des atrocités,mais…
- Sommes-nous déjà en équilibre, entre notre envie de servir l’intérêt commun, et la satisfaction de nos besoins personnels ?
- Tirons-nous nos revenus d’activités inoffensives de bout en bout ?
- Trichons-nous avec les aides sociales ;
- Bénéficions-nous d’un statut professionnel privilégié (nous procurant un passe‑droit) ou rêvons-nous de l’obtenir ?
Le système judiciaire effraie ?
- Les principes de la Justice sont-ils moins ou plus évolués que les raisonnements vengeurs qui nous traversent la tête ?
- La Justice est-elle une institution moins ou plus verrouillée que nos propres mentalités ?
- Pourquoi sollicitons-nous l’arsenal juridique et policier lorsqu’il nous arrive des soucis, est‑ce pour obtenir ce que nous croyons être notre dû (par exemple, pour réclamer un dédommagement suite à « préjudice ») ;
- croyons-nous qu’un juste prix à payer soit réellement juste (devant la vie, l’univers, la Terre…) ?
- Sommes-nous dans un traitement impartial de notre entourage, ou sommes-nous plus avenant lorsque nous sommes sous le charme ?
Sommes-nous méprisants envers les personnes au visage disgracieux ?
- Jouissons-nous de biens de consommation pacifiquement acquis ou façonnés par nous-même, ou consommons-nous des produits fabriqués à partir de matériaux injustement et violemment arrachés sur des terres lointaines ?
(cf. l’exploitation outrancière du sous‑sol, les délocalisations et la pollution engendrées)
- Est‑ce que nous profitons de notre position de parent (ou de supérieur hiérarchique) pour imposer les règles de la maison (ou de l’entreprise) par la menace ?
- Est‑ce que nous incarnons/désirons l’harmonie davantage que la brutalité ?
- Ce système est-il un outil abstrait piloté par une corporation qui protège les puissants ;
ou la résultante de nos peurs, et de nos ressentiments collectifs de vengeance ;
ou que reflète-t-il d’autre de nous ?
Exemples vis à vis des mœurs et des sentiments
Si on est gêné d’apercevoir un voisin, nu dans son jardin, on peut :
-observer ce qui nous gêne dans notre propre relation à notre tenue ou à notre corps (introspection pour éviter une réaction agressive),
-mettre des rideaux à nos fenêtres (déni, fuite, procrastination),
-aller quereller le voisin ou appeler la police (escalade de la violence, et de la méfiance entre voisins).
Une personne qui se sent incomprise, ou isolée, peut se demander si ses émotions ou sentiments sont isolés en elle. (cf. la guérison des chocs post traumatiques).
Une personne qui a des difficultés à s’intéresser à ce que les autres racontent à propos de leur vie peut se demander si son propre univers a été mis à mal (et si elle a besoin qu’on l’aide à se sentir assez en sécurité pour parler d’elle).
Une personne admirant beaucoup les gens autour d’elle pourrait se demander si elle a des qualités similaires en elle.
#nudité #police
Une personne qui souffre pourrait à la fois envisager qu’elle fait souffrir autour d’elle, ou qu’une partie d’elle en fait souffrir une autre (par exemple, que son perfectionnisme étouffe son besoin de spontanéité).
Une personne, entourée d’objets encombrants, pourrait se demander si elle focalise son attention sur ses angoisses.
Une personne en conflit avec un.e menteur doué, ou en fureur contre les médias, pourrait se demander si elle se ment aussi à elle-même, ou aux autres.
Si nous mentons, pourquoi espérer une société sincère ?
Une personne entourée de gens qui la haïssent, pourrait se demander si elle déteste un grand nombre des traits de sa personnalité.
Si notre vie est régie par des idées fixes, à quoi bon critiquer les dogmes ?
Biblio :
Aimer sans limites de Katie Byron http://letravail.org/
Documentaires :
Mondes intérieurs, mondes extérieurs
Laisser un commentaire