M à j : décembre 2024 a
m à j : mai 2024
En désignant l’ego, on parle de soi à la troisième personne. Est-ce sensé ? Pourquoi pas, tant que l’on ne perd pas de vue que ce mot n’est qu’un outil, et n’est pas une quelconque explication scientifique de ce qu’est réellement notre psyché ou notre conscience.
Le mystère du « qui suis-je » reste le même, avec ou sans ce mot.
L’ego
L’ego est un mot pour désigner notre conscience individualisée.
Hypothèse 1 :
La conscience d’être nous-mêmes nous fait sentir distinct d’autrui, et ce faisant, propose la reliance à autrui comme n’allant pas de soi, donc nous amène à recourir à divers mimétismes et apprentissages de postures, d’une culture, d’un langage, de métiers, et de divers comportements que je nomme les rôles sociétaux.
Hypothèse 2.
L’ego est nécessaire à notre cohérence psychique et physique.
Hypothèse 3. La conscience de nous-mêmes est souvent une illusion, ou du moins, un point de vue corrélé à notre état de conscience.
Dans certains états de conscience (notamment sous l’emprise d’une colère), ce point de vue est quasiment entièrement illusoire.
Et cette illusion personnelle peut coïncider avec l’illusion d’autrui, pour former une illusion collective, un moule culturel, une société plus ou moins fausse.
« Le peuple » serait l’illusion collective similaire à l’illusion individuelle « ego ».
Les mensonges de la société seraient en miroir aux mensonges auxquels nous accordons du crédits, vis à vis de nous-mêmes.
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Notre conscience individualisée (l’ego) est pourvoyeuse d’une image du monde dont nous serions le centre ;
mais nous pouvons remettre en perspective ce centrage illusoire par notre intelligence, et par notre intuition.
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S’aimer soi-même ne veut pas dire s’aliéner et adorer l’image de soi (cette adoration superficielle se nomme le narcissisme).
Hypothèse : croire fermement en l’image de soi est une aliénation (en plus d’être un assujettissement au monde des apparences, alias le monde des formes).
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Subjectivité et fractionnement
Nous nous percevons de manière différente selon qui ou où nous en sommes, si j’en juge par les expressions de soi très diverses que j’ai pu entendre.
Par exemple, dans une situation a priori similaire,
quelqu’un dira : » j’hésite entre m’engager dans aucun projet ou dans plusieurs à la fois »
mais une autre personne dira « j’ai mon enfant intérieur maltraité qui ne veut pas avancer, et en même temps, j’ai mon enfant intérieur choyé qui veut tout faire »,
et encore une autre n’aura même pas conscience qu’il se joue un débat à l’intérieur d’elle-même.
Je suis ‑ Nous sommes
![](https://www.intuitionaction.org/wp-content/uploads/2024/07/IA-fleur-3211.jpg)
L’identité, les limites, la destruction
Pour bâtir notre #identité terrestre, individualisée, nous érigeons des barrières (peau, système immunitaire…)
Pour bâtir des nations nous érigeons des douanes, des armées, des tribunaux…
Ces barrières emprisonnent et tuent. Nous devons notre vie à la mort du non-moi.
Vivre est grisant. Mais y a-t-il un moyen de vivre sans tuer ?
La réponse à cette question fait appel à là où nous en sommes de la conscience de nous-mêmes et de la vie. Notre conscience évolue au cours de notre voyage terrestre. La réponse vivante à cette question ne semble pas pouvoir être figée.
La réponse à cette question, ou plutôt la manière de la poser, peut s’observer depuis différents points de vue.
Lorsque nous sommes mécontents de notre vie, nous avons l’habitude culturelle d’en tenir responsable les étrangers et les microbes, de par le raisonnement simpliste suivant :
nous vivons grâce à notre peau et grâce à nos frontières.
Notre mécontentement est culturellement associé au droit de tuer.
Mais ce que le chapitre mécontentement montre, est le constat que notre mécontentement nous tue en tout premier lieu.
Ce que nous propose le cinéma, les BD, les mythes patriotiques… sont des super héros qui vainquent le mal et nous protègent.
Ce faisant, culturellement, on acquière notre contentement sans tuer nous-mêmes, simplement en se contentant de l’exploit guerrier d’autrui (personnage fictif ou historique).
Nous verrons au chapitre orgueil (page suivante), que culturellement, nous masquons nos déceptions par une illusion d’ego surdimensionné.
Par ces deux stratagèmes, nous évitons de rechercher le moyen de jouir sans détruire. Nous repoussons ainsi le défi existentiel de trouver une existence pacifique et nous raccrochons aux mythes séparateurs et aux mythes prosélytes du clan d’appartenance concurrent des autres clans humains.
Nos plis culturels nous amènent à détruire le biotope (la vie sur Terre) par habitude de détruire ce qui ne nous a pas procuré la jouissance suprême. Ensuite nous créons le scientisme : une adoration irrationnelle envers la technologie, la croyance implicite qu’en étant en sympathie avec les robots, nous serons libérés de notre condition humaine biologique naturelle.
La course à l’héroïsme et à l’image parfaite de nous-mêmes nous pousse à haïr les échecs et nous-mêmes.
Notre sentiment identitaire désagréable nous amène à créer
° le non-partage,
° le vol et le crime (irrespect du non-nous)
° les tribunaux et les force armées (vengeance du vol et du crime + légalisation des violences qui arrangent le concept de nation).
° les légendes et le cinéma pour jouir par procuration,
° les pensées négatives, puis celles positives pour pas mourir des premières.
° la négligence du non-nous puis la volonté de tout régenter (pour pas sombrer avec l’énergie de négligence).
Ici, maintenant, respirons.
Qui sommes-nous vraiment ?
#Ego et comptabilisation
J’ai identifié la comptabilisation permanente comme l’une des causes de nos problèmes planétaires graves. (cf. cette page).
Et, sans pouvoir dire qui en est la cause ou la conséquence -probablement les deux à la fois-, la comptabilisation renforce l’ego, et l’ego permet cette comptabilisation.
Chaque cadeau, chaque coup bas, chaque euros, chaque monnaie locale comptés… ne forment pas seulement l’illusion d’un capital acquis : ils renforcent le sentiment de vivre au milieu d’une frontière individuelle à partir de laquelle on mesure ce qui y pénètre ou en sort.
Soi et abandon de soi
(Rajout décembre 2024 a , en attente de relecture)
Il est commun à diverses traditions religieuses et même profanes de présenter le parcours humain réussi comme un abandon progressif de l’attachement au soi, à l’ego, au profit de quelque chose de plus grand. Qu’il s’agisse d’un/de Dieu dans les religions (Dieu ou autre nom) ou d’un chef dans une vision profane, ou d’une technologie dans une vision scientiste…
Il est probable qu’il y a toujours un bénéfice à transcender l’égocentrisme étroit résultant d’une absence d’ouverture d’esprit et de cœur. Mais il semble que s’ouvrir à n’importe quoi, ou s’abandonner en n’importe quelle circonstance, est une expérience insatisfaisante si on en reste là. Témoignage :
Croire que l’école, le collège, le lycée… m’instruisaient, m’aidaient à chasser l’ignorance pour devenir des adultes rationnels responsables -comme un prof disait-, m’a apporté beaucoup, merci… mais ces institutions ne m’ont apporté aucune transcendance, plutôt une régression spirituelle.
Croire en ce que racontaient les bénévoles du catéchisme, les prêtres et les moines, m’a d’un côté permis de comprendre que l’univers rationnel était une illusion, merci, mais d’un autre apporté des visions du monde néfastes à ma santé -notamment de par leur teneur en culpabilité stérile, et peurs diverses.
Croire en ce que les médias officiels et officieux racontent conduit des milliards de personnes sur la planète à élire des représentants politiques absolument pas sages, ou à désirer les renverser par des oppositions pas nécessairement meilleures.
Croire que s’abandonner au travail dans une telle société est un acte nécessairement valable, amène souvent à rejoindre un productivisme anti écologique,
croire qu’apprendre à chanter serait trop difficile et que ce serait mieux d’écouter la musique à la radio…
Je pourrais lister toutes les institutions, sauveurs, et faux sauveteurs divers qui incitent à croire en leurs discours et qui rendent spirituellement et planétairement malades plus qu’ils n’aident.
Mais ce serait passer à côté de l’essentiel : ce qui est à notre portée.
Chaque instant le soi de croire en ce que je fais ou d’abandonner et m’en remettre à qui voudra « me manger ».
Quels que soient les prétexte que m’ont fournies toutes les idéologies rances qui peuplent les discours un peu partout en France (ou ailleurs probablement), là où ma santé a chuté, là où j’ai été un consommateur polluant, là où je n’ai trouvé que le désert spirituel… c’est avant tout dans l’acte de m’abandonner moi-même, de renoncer, de faire semblant de ne pas savoir que quelque chose est insensé ou pauvre spirituellement.
Pas un abandon franc. J’ai toujours cherché des alternatives au suicide dans mes pires moments de déprime.
Un abandon subtil et profond qui a deux temporalités :
un court et moyen terme dans lequel chaque abandon me nuit (car il s’en suit une consommation de sucre, une attitude passive, un ré grès ou un autre), une temporalité plus longue qui me permet aujourd’hui d’écrire cet article et d’avoir une vision plus large, parce que tous les échecs subis en abandonnant ma foi sur l’autel des poncifs de la société, m’ont conduit à une telle souffrance que j’ai du lâcher certains attachements à mon petit ego -attachements nuisibles à la santé.
NB. l’écueil de ne rien lâcher se nomme l’obstination; c’est un autre problème. Mais il est plutôt traité dans la page orgueil qu’ici.
Ces subtils abandons de moi, ce sont par exemple ces moments où je me suis dit :
je n’ai rien de spécial à faire je vais allumer la télé ; ou
je suis fatigué, je m’assois et regarde une série ; ou
la vie est dure je mange une pâtisserie ; ou
cet interlocuteur est bouché, jamais je n’arriverai à me faire comprendre ; ou
je suis mieux dans ce travail que je déteste qu’à affronter pôle emploi une nouvelle fois pendant que je me forme à un métier vraiment désiré ; ou
puisqu’il y a un Dieu au dessus de tout cela, peu importe ce que je crois ou fais ; ou
puisqu’aucun Dieu ne me répond, je n’ai qu’à mener une vie consumériste confortable…
la liste pourrait être très longue.
Ce qu’il y a à comprendre ici, n’est pas que regarder la télé, une série, travailler, croire en une puissance supérieure… soient des mauvaises choses dans l’absolu.
Ici je fais le constat du mécanisme d’abandon de ma foi en ma vie, un mécanisme discret dans ma psyché.
Les causes ? je pourrais aller chercher le harcèlement scolaire, la maltraitance de mon grand père, l’abandon de mon père, la violence policière, la violence économique, la culpabilisation des dogmes religieux, ou quoi que ce soit qui semble expliquer pourquoi je me suis senti suffisamment piétiné pour renoncer à une vie épanouie et à ma quête intérieure. Mais cela ne me mènerait probablement qu’à m’éloigner une fois de plus de mon centre existentiel.
Sans cette absurdité sociétale,
sans les violences familiales, scolaires, et biologiques (maladies, alimentation prédatrice…)
je serais peut-être prisonnier de mon ego dans sa forme la plus étriquée, ne comprenant de la vie que ce qu’on aurait bien voulu m’en faire croire.
Mais ce qui élargit ma vision et mon expérience intérieure est la persistance de ma foi en moi en chaque instant du chemin de lâcher prise du moi.
C’est la double volonté de prendre l’espoir de transcendance véhiculé par les faux sauveteurs, sans les adopter eux (donc en recherchant mon authenticité).
C’est l’autorisation d’être, de tenir bon et aussi de lâcher. Mais lâcher, se reposer, ne veut pas dire abandonner.
JE / nous / nous ?
(passage « bloc notes » en attente de rédaction)
je = ego ?
nous = l ego de l’orateur + ego de l’entourage ?
nous = la communauté de toutes les cellules conscientes dans mon corps ?
nous = idem + la conscience issue de ma connexion au divin ?
Quid de la conscience des entités externe en soi (virus, flore commensale…) ?
Qui est le narrateur capable d’envisager sa connexion au divin : ego spirituel ou réelle communauté de conscience ?)
Extraits d’autres auteurs
«Il n’y a aucune possibilité, d’aucune sorte, de faire un acte non égoïste. Cherchez, vous n’y arriverez jamais. Et c’est là où, brusquement, l’enseignement de Swâmidji m’a sauvé.
J’ai compris tout d’un coup ce que j’ai dit aujourd’hui. Il faut entendre les mêmes choses vingt fois pour les entendre enfin pour la première fois. Mais bien sûr, pourquoi chercher à échapper à mon égoïsme?
Je ne peux pas, je n’y échapperai jamais, jusqu’au bout j’irai mendier la sagesse: « ma » sagesse, « ma » libération. Et il s’est opéré un lâcher-prise intérieur, une acceptation de cette vérité. Eh bien oui, je suis égocentré, mais il y a un chemin de libération qui consiste à considérer l’univers entier sans exception comme moi-même.
Alors le sens de la séparation peut tomber, le sens de l’égo individualisé s’effacer. Une certaine forme de conscience se volatilise avec la découverte de l’unité ou de la non-dualité. Et je me suis appuyé sur cette phrase de Swâmidji:
« Le Sage n’agit que pour lui, ne fait rien que pour lui et ne s’intéresse qu’à lui, mais TOUT EST LUI, il n’y a plus de séparation, rien ne lui est étranger, tout fait partie de son monde, tout ». Cette affirmation ne doit pas rester de vaines paroles.»
Arnaud Desjardins dans « La voie du coeur »
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Pages 32 à 35 d’un livre d’inspiration #bouddhiste « Le bonheur est entre vos mains » de Dzigar Kongtrul Rinpoché (cliquer)
![](https://www.intuitionaction.org/wp-content/uploads/2024/03/le_bonheur_entre_vos_mains001.jpg)
![](https://www.intuitionaction.org/wp-content/uploads/2024/03/le_bonheur_entre_vos_mains002.jpg)
![](https://www.intuitionaction.org/wp-content/uploads/2024/03/le_bonheur_entre_vos_mains003.jpg)
« Une vidéo pour trouver le sens de votre vie (#Jung) ». Auteur « Le #Dolmen ».
(NB. Je n’ai pas lu le livre plébiscité dans la vidéo)
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