m à j : juillet 2024
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L’orgueil : l’armure de l’ego
L’orgueil un obstacle intérieur : il nous dispense de ressentir ce qu’il interprète comme une faiblesse (le ressenti de vide au sein d’une société parodique, notamment).
Tout sentiment a une utilité. Il semble que épanouissement consiste à pouvoir tout accepter (ne pas seulement se borner à ressentir, joie, amour et autres sentiments spontanément appréciés).
Tant qu’on fuit nos parts d’ombres (via drogues, streaming, heures supplémentaires incessantes…), on stagne.
Une routine peut aider un temps donné (penser positif le temps d’une préparation sportive, par exemple), mais sur le long terme ça nous dessert (la vie est mouvement : stagner c’est mourir précipitamment).
L’orgueil est une manière de nommer certaines attitudes. Ces attitudes me semblent défensives, comme si l’orgueil était une posture de l’ego, lorsque celui ci se sent menacé ou trop limité.
L’orgueil ressemble à un stratège en marketing : il procure une façade qui, si on y croit, peut procurer (un temps limité) un sentiment de puissance. S’en suit souvent une attitude condescendante (l’inverse de l’humilité).
L’orgueil est l’une des réactions susceptibles de nous aider à dépasser des limites que nous désapprouvons, mais en entrainant diverses conséquences, souvent préjudiciables (notamment car ces limites ont une raison d’exister, et que le plus souvent, le contrôle de leur existence ne nous appartient pas).
Par exemple, l’orgueil nous pousse :
~ à discriminer celles et ceux que nous estimerions moins valables que nous (1) ;
~ à explorer l’espace (et masquer l’échec à vivre en paix sur Terre. On veut dépasser les bornes terrestres) ;
~ à épuiser l’environnement naturel et les populations, à force de vouloir produire et consommer toujours plus (dépasser les bornes naturelles).
(1) Les discriminations ont souvent le prétexte d’une préservation ou d’une conquête d’un territoire culturel, du maintien ou de l’agrandissement des frontières (lesquelles sont imaginaires, parfois validées juridiquement) ; il s’agit donc là aussi d’un orgueil lié à une limite dépassée ; ici : par la protection des limites territoriales ou culturelles.
NB. les limites barrières, cadres, ne sont pas négatifs en soi. C’est plutôt la manière dont on les interprète et se sent autorisés à violenter, qui pose problème.
Les attitudes orgueilleuses individuelles érigées en culture collective génèrent des tsunamis humains : pour sortir des haines sociétales et des excès industriels (la folie de la conquête spatiale, par exemple), la solution commence par un rééquilibrage de notre ego, de notre humilité.
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Lorsque je me laisse entraîner dans un comportement orgueilleux, c’est souvent après avoir laissé une place prédominante aux préoccupations de mon ego apeuré : ma vision de la vie se réduit à mon nombril, à ma survie.
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Repérer que l’on est mu par l’orgueil peut éviter fourvoyer (puisqu’il est souvent de mauvais conseil*) et peut nous révéler un besoin de rééquilibrer l’ego, un besoin de rouvrir la porte à une conscience de la vie au delà des apparences de notre « moi ».
*Que nous soyons régentés par notre ego spirituel ou par notre orgueil, que ce soit en politique, en spiritualité, ou dans la vie affective, nous nous dorons d’illusions.
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L’orgueil peut procurer un pseudo sentiment de cohérence. Il tente de maintenir la croyance que l’on a toujours raison, pour éviter la déception d’avoir entretenu une croyance fausse, ou vaine (cf. le concept de consistance cognitive, en psychologie). Par exemple, il nous convainc de garder une foi aveugle, un défaitisme matérialiste, ou un métier auquel on s’est identifié, bien que nous aimerions changer.
Suggestion : reconnaître qu’un choix a pu être judicieux… à moment donné seulement.
Un ego qui prend trop de place, cela peut vouloir dire qu’il prend la place de l’amour (l’amour désintéressé qui est remplacé par un narcissisme centripète).
Un mental qui prend trop de place peut vouloir dire que la raison ne fonctionne plus en équilibre avec l’intuition, mais que le mental prend tourne en boucle sur la base de convictions un peu trop datées.
Lorsque l’ego et le mental font taire le cœur et l’intuition, il est vite arrivé un emballement : l’orgueil et ses conséquences dans notre vie citoyenne.
L’orgueil nous invite notamment :
° à croire que nous serions le héros, celui capable de renverser une société vile. Ce n’est qu’un rêve de toute puissance : croire que notre utopie est meilleure que tout ce que les individus nous ayant précédé ont réussi à ériger ;
° au contraire, à croire que nous ferions partie de la meilleure société possible. En effet, des lors que l’orgueil nous dirige, nous avons une image de nous-mêmes surestimée, rendant inconcevable de ne pas être à la meilleure place. Cet orgueil rend terriblement conformiste et conservateur ;
° ou à nous croire si important qu’un Dieu, ou qu’un sauveur humain, agira à notre place. Cet orgueil rend terriblement nonchalant. Toutefois, cet orgueil est parfois difficile à détecter car il est recouvert par une habitude de fausse humilité. C’est-à-dire que notre ego spirituel se glorifie de faire semblant d’être l’humble serviteur de Dieu.
Qu’est-ce que l’ego spirituel ?
C’est le sentiment illusoire d’avoir transcendé notre ego, de se croire relié directement au Divin.
L’ego n’a a priori pas à être chassé de nos existences. Mais si on tente de le faire (pour se croire plus divin), l’ego se défend de nos tentatives de nous en débarrasser en simulant un état de transcendance.
https://www.facebook.com/aarondoughty44/videos/1055731292189009
L’estime de soi
C’est la manière dont on considère notre valeur. Formulé ainsi, c’est une notion qui semble capitaliste. Je préfère le formuler par l’appréciation apportée à notre sentiment existentiel.
La confiance en soi est la manière dont on se sent capable de réaliser nos intentions, nos buts. Dans la suite, je ne distingue pas vraiment ces deux notions.
Une haute estime de soi peut faire penser à la richesse matérielle et à la pauvreté qui est son pendant (gagnants / perdants étant les deux côtés d’une même pièce). Je préfère parler de satisfaction de vivre. Mais j’utilise aussi le terme haute estime de soi en précisant qu’il ne s’agit pas d’orgueil.
Notre société est spécialisée en diversion, pour faire semblant d’éprouver une haute estime de soi, parfois mêlé à un orgueil technologique :
° arts vidéos pour quasi vivre une vie de héros
° appareils électroniques sophistiqués pour quasi être un magicien qui commande le monde du bout d’un doigt
° position de harceleur, justicier vengeur, ou de multi millionnaire, pour se croire meilleur en rabaissant autrui,
° position de consommateur électeur pour se sentir flatté
° maquillage, épilation, conformismes divers, pour se sentir bien intégré dans le groupe, et s’appuyer sur cela pour se sentir bien soi-même.
°…
Tous les apparats d’estime de soi entretiennent une basse estime de soi fondamentale (ne la causent pas nécessairement, mais la masque, donc rajoutent de la difficulté à la rehausser).
On ne rehausse pas totalement l’estime de soi avec des phrases positives « je suis parfait, je suis merveilleux », en allant chez le coiffeur, en achetant un vêtement qui nous va mieux, en faisant du sport pour se muscler, etc.
Cela peut être une étape importante dans la guérison de l’estime de soi, notamment quand on était vraiment bas. Mais c’est un procédé qui contient une forme de dépendance à un apparat, donc des astuces qui ne répondent pas complètement au besoin.
La quasi totalité des thèmes abordés dans ce blog aident à rehausser profondément l’estime de soi, notamment :
° la quête de vérité qui s’oppose à la croyance d’avoir trouvé la vérité,
° l’attention à la justesse de nos actes et opinions,
° l’attention méditative et l’acceptation de ce qui se présente,
° la différence entre humilité et humilité feinte1,
° la quête de paix au lieu de la quête d’un carcan frustrant,
° la gratitude…
L’estime de moi-même remonte quand j’arrête de fantasmer sur des modèles de corps ou de métiers idéalisés**,
que je réapprends à aimer chaque respiration, à ne plus juger si chaque geste que je fais est comme voudrait la société…
**le modèle culturel productiviste nous a rabaissé au rang d’outil de production.
Lorsque l’estime de moi remonte, je m’endors sereinement sans apparat (ni besoin de sexe, de série télé pour fuir mon histoire personnelle, de remparts, et je ressens une satisfaction d’être et une facilité à communiquer.)
Humilité
Beaucoup de thérapeutes recommandent d’être en paix avec l’existence de l’ego.
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J’ai pu constater que toute agressivité envers une entité, a fortiori une en moi-même, est vouée à créer des remous violents :
Lorsque j’ai tenté de renier ou de blesser mon ego, je me suis senti menacé (par moi-même), et cela n’a servi qu’à diminuer l’estime et la confiance en moi.
/!\ Si notre éducation nous a amenés à croire
d’une part que « l’ego serait mauvais »
et d’autre part « que l’on devrait combattre le mal », alors nous pourrions être à risque de nous agresser nous-même et de provoquer notre dysfonctionnement psychique.
(De la même manière, si nous avons cru que les gens différents seraient le mal, et que nous devrions lutter contre le mal, alors nous nous serions à risque de provoquer des dysfonctionnements sociétaux -au moyen de discriminations).
- Préférez-vous les stratégies recourant à des exclusions et à des sacrifices, ou les apprentissages qui aident à vivre en harmonie avec chaque aspect (de vous-mêmes, et des autres) ?
Quelques pistes :
(Voici quelques pistes issues, sans distinction, soit de ce que l’on m’a enseigné dans des contextes thérapeutiques, soit que j’ai directement expérimenté par moi-même).
1> Accepter l’existence de nos comportements orgueilleux.
(ne pas faire semblant qu’on serait Bouddha).
2> Apprendre à distinguer l’humilité, la résignation, la séduction, et l’illusion d’être humble.
L’humilité n’a rien à voir avec un masque de fausse modestie ;
La résignation est une forme de dépit pas encore guéri donc pas encore aussi serein et porteur que l’humilité ;
Le manque de confiance en soi peut nous amener à vouloir séduire autrui et pour cela, à revêtir un masque d’humilité ;
Enfin, on peut se mentir à soi-même notamment à partir de notre ego spirituel.
3> Incarner notre potentiel. Réaliser ce qui est juste, plutôt que de discourir avec vanité ou de s’appuyer sur une vanité collective « ma culture a réponse à tout ».
4> Accepter l’existence des sentiments dont nous sommes peu fiers, ceux-là même qui étaient masqués par l’orgueil (qui idéalisait l’image de nous-mêmes). Autrement dit, assumer qui nous sommes, l’incarner, s’ancrer.
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5> Évaluer chaque échec relationnel, blessure affective, sous l’angle d’un cadeau. Un cadeau inconfortable de prime abord, mais néanmoins utile, car révélateur de nos traits de caractère empreints d’orgueil : ces préjugés, ces raccourcis de pensée, qui nous créaient une image illusoire de nous-mêmes (illusoirement sans faille).
Par exemple, se sentir blessé dans notre fierté parce qu’un groupe de personnes nous rejette, peut nous signifier énormément de choses :
Avions-nous surestimé ces personnes parce qu’on se sous estimais et n’osions pas savourer notre existence sans nous comparer à d’autres ?
Avions-nous misé sur cette relation pour obtenir quelque chose que nous ne pensions pas mériter ?
Nous pensions-nous supérieur à ces personnes, et sommes nous blessé de la perte de cette illusion (on peut aussi y voir le cadeau de révélation de nos conceptualisations erronées de la vie et de ses membres).
Mais le cadeau dont il est question n’est pas le fait de remplacer une croyance erronée par une autre (passer de je vaux mieux qu’eux, ou moins, à ils ne valent rien la vie est nulle). Il s’agit de saisir l’opportunité d’une croyance erronée pour méditer et lâcher nos attachements égotiques à propos de la vie jusqu’à ce que l’horizon redevienne fluide et sans jugement.
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