L’estime de soi

M à j : déc 2024 a

C’est la manière dont on considère notre valeur. Formulé ainsi, c’est une notion qui semble capitaliste. Je préfère le formuler par :
l’appréciation apportée à notre sentiment existentiel.

La confiance en soi est la manière dont on se sent capable de réaliser nos intentions, nos buts. Dans la suite, je ne distingue pas vraiment ces deux notions.

Une haute estime de soi peut faire penser à la richesse matérielle et à la pauvreté qui est son pendant (gagnants / perdants étant les deux côtés d’une même pièce).
Je préfère parler de satisfaction de vivre.
Mais j’utilise aussi le terme haute estime de soi en précisant qu’il ne s’agit pas d’orgueil.

Notre société est spécialisée en divertissements, que je nomme volontiers diversions.
Diverses pensées répandues nous aident à une simili haute estime collective de nous-mêmes, mais j’y vois plus souvent un cache misère :
un orgueil qui recouvre une basse réelle estime de soi ;
un credo artificiel qui recouvre un sentiment existentiel désespérant de nihilisme,
un blog qui fait style que l’auteur aurait tout compris sur la vie….

Parfois cela prend la forme d’un patriotisme, d’un orgueil technologique, d’une fierté culturelle… :
° arts vidéos pour quasi vivre une vie de héros
° appareils électroniques sophistiqués pour quasi être un magicien qui commande le monde du bout d’un doigt
° position de harceleur, de justicier vengeur, de supérieur hiérarchique, ou de nanti…, pour se croire meilleur en rabaissant autrui,
° position de consommateur qui croit choisir ses produits,
° maquillage, épilation, conformismes divers, pour se sentir bien intégré dans le groupe, et s’appuyer sur cela pour se sentir bien soi-même.
°…

Lorsqu’une basse #estime de soi est compensée par une estime d’appartenance culturelle*, cela lui évite de trop questionner ce qu’elle fait sur Terre -personnellement-, de quoi son corps est composé, de quelles énergies elle est traversée, etc.
*(avoir une bonne image de soi parce qu’on se sait membre d’un groupe.e. Par exemple se ressentir appartenir avec fierté à tous ceux ayant la même couleur de peau, religion, orientation sexuelle, etc.)

Tous les apparats d’estime de soi, notamment les cases-étiquettes utilisées avec fierté, entretiennent une basse estime de soi fondamentale (ne la causent pas nécessairement, mais la masquent, donc rajoutent de la difficulté à diagnostiquer ce qui a besoin d’être aimé réellement sous la surface).

On ne rehausse pas totalement l’estime de soi avec des phrases positives « je suis parfait, je suis merveilleux », en allant chez le coiffeur, en achetant un vêtement qui nous va mieux, en faisant du sport pour se muscler, etc.
Cela peut être une étape importante dans la guérison de l’estime de soi, notamment quand on était vraiment bas. Mais c’est un procédé qui contient une forme de dépendance à un apparat, donc des astuces qui ne répondent pas complètement au besoin.

La quasi totalité des thèmes abordés dans ce blog aident à rehausser profondément l’estime de soi, notamment :
° la quête de vérité qui s’oppose à la croyance d’avoir trouvé la vérité,
° l’attention à la justesse de nos actes et opinions,
° l’attention méditative et l’acceptation de ce qui se présente,
° la différence entre humilité et humilité feinte,
° la quête de paix au lieu de la quête d’un carcan frustrant,
° la gratitude…

o0o

L’estime de moi-même remonte quand j’arrête de fantasmer sur des modèles de corps ou de métiers idéalisés**,
que je réapprends à aimer chaque respiration, à ne plus juger si chaque geste que je fais est comme voudrait la société…

**le modèle culturel productiviste nous a rabaissé au rang d’outil de production.

Lorsque l’estime de moi remonte, je m’endors sereinement sans apparat (ni besoin de sexe, de série télé pour fuir mon histoire personnelle, de remparts, et je ressens une satisfaction d’être et une facilité à communiquer.)

La phrase typique qui est prononcée pour rehausser l’estime de soi est :
« Je m’accepte et je m’aime tel.le que je suis »

En ce qui me concerne, plusieurs années de cheminement après avoir découvert la phrase ci-dessus de la bouche d’un ami, cette phrase évolue ainsi :

« J’aime ce véhicule, y compris ses pulsions animales et instincts divers, que j’accepte et avec lesquels j’apprends à vivre harmonieusement. Ce corps, l’énergie qui le compose et traverse, la sagesse à sa portée…, me permettent de réaliser mon parcours initiatique et je suis reconnaissant de cela ».
NDLR. dans la phrase ci dessus, le mot véhicule est issu d une lecture bouddhiste (interprétée à ma sauce) ; « ce véhicule » à peu près synonyme de « ce corps, son énergie, sa sagesse »,
Malgré l’ignorance de qui suis-je (transcendantalement à ce seul corps), je ne prononce pas « je m’aime » parce que c’est à la fois une évidence (j’aime cette être spirituel indéfini que je suis), parce que le verbe aimer prête à confusion (et il sonnerait bizarre de dire « je m’agape »), et parce que c’est un sentiment intime et intuitif qui n’a pas besoin d’être dite avec des mots.