M à j : août 2024 – 1
Des #utopies pour la paix ?
L’utopie peut nous aider à organiser notre vie en fonction d’un but vertueux, mais elle peut aussi nous obnubiler au point de perdre de vue la réalité.
Concernant les utopies incertaines, elles peuvent nous aveugler longtemps.
Les histoires, contées dans des livres ou dans des films, sont un moyen d’éprouver des sensations proches de celles de notre vie, ludiquement, au travers de quelques éléments narratifs de personnages imaginés. On s’identifie facilement aux comportements qu’on approuve, on aime se sentir différent des personnages que l’on désapprouve.
Les contes sont adaptés à des moments de notre vie. A d’autres, nous choisissons d’arrêter de nous raconter des histoires, et empoignons notre vie.
Nos projets et croyances quotidiens (la foi mise en un programme électoral, le rêve de longues vacances, un crédit sur vingt ans…) sont un peu comme des utopies que nous entretenons avec nous-mêmes (sans les raccrocher à aucune idéologie ni mouvement social). De ce fait, elles passent souvent inaperçues ; pourtant, il est utile de distinguer nos rêves de notre perception de la réalité.
Connaissons-nous v r a i m e n t notre prochain (ses aptitudes, aspirations, et besoins réels) ?
Cette question était une invitation à mesurer notre lucidité vis à vis de la réalité et de la diversité des besoins humains −avant même de parler de notre capacité à y répondre.
Si nous nous basons sur une représentation erronée de ce qu’est l’être humain et ses besoins profonds : quel genre d’utopie allons nous créer ? Probablement une dystopie (éventuellement pétrie de « bonnes » intentions).
L’utopie d’un enfant de 4 ans sera peut-être une ville avec des voitures partout, car il aime jouer aux petites autos.
L’utopie d’un.e ado en manque d’estime de soi sera peut-être une ville avec des concerts gratuits de stars (de la pop)…
L’utopie est souvent le rêve d’abondance de quelque chose que l’on espère nous combler de bonheur… donc en l’état actuel de notre assujettissement à nos pulsions de désirs, je ne crois pas que nous soyons en mesure de fonder de sains projets de société. Mais nous pourrons évoluer (à notre rythme).
En termes de lois et de simplicité, je désire souvent que des choses simples et sensées soient mises en place ; par exemple que la garantie légale de tout objet acheté passe de un à dix ans. Je sais que ça ne réglerait que peu de problèmes environnementaux, mais ça diminuerait considérablement le gaspillage en cours depuis des décennies.
La dystopie de la décapitation : je garde mes distances avec les idéologies consistant à croire qu’il y a un coupable précis, et que tout irait mieux sans lui. Un coupable est souvent « l’arbre qui cache la forêt » (ou encore, celui « qui s’est fait prendre la main dans le sac »).
Croire qu’une poignée de méchants serait responsable de tous nos maux (et mériterait d’être éliminée), est une pensée complémentaire à la croyance qu’un sauveur arrangerait tout (ou que tout irait bien si nous étions tous de la même religion, ou dans tel pays providence, ou avec tel leader, ou avec tel produit miracle…)
Il me semble important que plusieurs manières d’organiser la société puissent coexister, donc qu’aucune tendance sociétale ne détruise toutes les autres. Par exemple, dans une ville ayant plusieurs jardins publics, l’un pourrait être naturiste, un autre habillé, un autre dédié à certaines activités… Ce serait déjà un petit progrès face aux systèmes qui tentent, les uns après les autres, d’ériger un modèle normatif unique.
Évitons les mesures violentes, car à un même moment, une « bonne idée » est émancipatrice pour les uns, et rétrograde pour les autres.
Par exemple, bien que nous ayons collectivement besoin de nous reconnecter à la nature, il serait insensé de créer un jardin d’exactement 1000 m2 pour chaque humain. Ce serait insuffisant vis‑à‑vis des besoins des uns d’une vie sauvage (sans clôtures, au contact d’une vie animale libre) ; tandis que pour d’autres, il y a seulement l’envie de diminuer la pollution quotidienne (enlever les antennes émettrices d’ondes néfastes, remplacer certaines voiries par des potagers, repenser les transports collectifs…).
En outre, cela ne répondrait pas au besoin évident de recréer des communs, de la solidarité, du relationnel de qualité (délaisser l’isolement consumériste).
Conservons nos idé-hauts, continuons d’agir à notre niveau. Cheminons vers la paix, en paix et avec équité.
Le but crée une motivation pour avancer, mais l’obsession du but nous prive de tirer plaisir et sagesse du chemin. Il en va de même lorsque l’on croit le but de notre vie déjà atteint.
Si nous rêvons d’un monde généreux, c’est en nous confrontant à de nombreuses situations −nous amenant à faire un choix à propos du partage, que nous incarnerons, ou pas, la générosité. Il n’y a pas de lieu paradisiaque dans lequel la générosité existerait par magie, sans que chaque membre ait cheminé jusqu’à l’incarner vraiment.
Le cheminement nous procure l’opportunité de nous forger le caractère, d’affiner nos sens perceptifs et notre réflexion, donc de concrétiser quelque chose (au lieu de rêver du jour utopique où un vœu s’exaucera).
La vie est mouvement. Une utopie enviable ne me semble pas être un lieu, un fonctionnement établi et une date à atteindre, mais une attitude, un processus évolutif, qui peut (re)commencer ici et maintenant. Les idéaux, ou parfois seulement le lieux de vacances (ou de vie) dont nous rêvons, sont souvent juste une attitude à cultiver en nous, pour atteindre la béatitude recherchée, percevoir notre entourage sous un nouveau jour, lui découvrir de nouveaux potentiels.
Plutôt que de mener une vie absurde la majorité du temps, et de nous en évader en vacances dans un site naturel (ou avec des paradis artificiels) : comment pourrions-nous rester connectés avec notre NATURE profonde, notre sagesse, toute l’année, où que nous soyons ?
Une bonne nouvelle est que tout ce que nous avons déjà commencé à faire de sain et de juste, a renforcé notre capacité personnelle et collective à imaginer puis incarner des formes de sociétés humaines soutenables.
Un utopiste contemporain
Une vidéo qui peut être lue de plusieurs manières : selon le point de vue du narrateur, selon le point de vue du risque pour la santé à écouter ce narrateur. Et si la vérité était ni chez lui, ni chez ses détracteurs ?
Quoi qu’il en soit, le message est porteur, utile, car il est l’inverse du défaitisme stérile dont les médias de masse nous bombardent. Cette vidéo respire la vie (indépendamment de savoir si tout ce qu’il affirme est vrai ou faux).
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