Vision en #miroir .2. exemples vis à vis de l’économie
Cette page fait sens après avoir lu « les principes de la vision en miroir (ici)« , sans oublier en fin « les limites de la vision (ici)« .
Plan de cette page :
~ la dette publique vue par le prisme du miroir
~ le capitalisme vu par le prisme du miroir
Sortir de la dette publique ?
#dette-publique
Nous pouvons rêver de sortir de « la dette publique », qui exerce une pression sur l’État puis sur les contribuables.
Une dette dont la légitimité semble sortie de l’imagination de quelques penseurs.
Mais avons-nous une chance de cesser de nous faire exploiter ainsi avant d’avoir lâché nos crispations à propos des multiples choses que nous estimons être des « dus » ?
Tant que nous ne savons pas pardonner (remettre les compteurs à zéro), pouvons-nous sortir d’une économie basée sur des dettes et des obligations ?
- Est-ce que nous comptabilisons les gestes de sympathie, et les coups‑bas, que nous recevons (et pourquoi) ?
De manière encore plus hypothétique, je me demande si nous pouvons sortir de la dette publique sans changer notre alimentation :
alimentation | parallèle en économie |
la société nous vend plutôt des produits sucrés par rajout de saccharose, une substance addictive qui procure instantanément un goût sucré | le crédit apporte rapidement un capital dont nous ne disposions pas |
le moindre excès de glucides, et le sucre rajouté, attaquent notre santé | les traites du crédit dont dures à rembourser (capital + intérêts) |
Pistes de solutions
alimentation | parallèle en économie |
fruits et céréales germées non traitées la germination et l’attente des saisons apprend la patience | investir notre force de travail dans l’avenir pour tous, et non pas dans l’enrichissement égotique. Ne plus élire ni cautionner le système capitaliste. |
Se libérer du #capitalisme ?
Il est plus facile de dire « le capitalisme est responsable de tous nos maux » que de remettre en question notre propre rapport à l’avidité, à l’exploitation du biotope, aux relations inéquitables, etc.
Sans cette remise en question, l’accusation « du capitalisme » est similaire à l’accusation d’un « mauvais dirigeant » : c’est un transfert de responsabilité vers un « monstre » désigné.
- La haine du capitalisme pourrait-elle masquer le désir refoulé d’accaparer toujours plus ?
- Observons notre propre avidité : de quoi notre appétit est-il insatiable ?
- Continuons-nous de nous alimenter une fois que nous n’avons plus vraiment faim ?
- Voulons-nous toujours plus de muscles,
de poitrine,
d’admirateurs,
de héros,
d’obéissance,
de bière,
de prétextes à se plaindre,
de jouets (puissance sous le capot, robots sophistiqués, effets spéciaux audiovisuels…),
d’argent (placements, affaires commerciales, salaire),
de services (malbouffe livrée à domicile, tribunaux pénaux, voyages en hôtel et en avion, examens médicaux, chaînes de télévision),
de membres du parti… ?
- Percevons-nous l’éducation comme des savoirs à accumuler ?
- Est-ce que nous-même, ou une institution (scolaire, religieuse…), élevons nos enfants avec le désir (secret, ou affirmé) qu’ils soient un bon investissement :
- qu’ils deviennent un bon croyant, et/ou
- qu’ils soient bien productifs économiquement, et/ou
- qu’ils nous aident quand nous serons âgés plus tard ?…
- Est-ce le principe d’inégalités extrêmes qui me navre,
- ou seulement de ne pas être parmi les mieux nantis,
- ou de ne pas savoir partager ce que je possède (et faire semblant que mon niveau de possession serait mieux acceptable qu’un plus haut niveau de richesses) ?
Pourquoi un système changerait-il, s’il est comme nous ?
Par exemple, on peut s’insurger contre le capitalisme et les guerres qu’il engendre.
Mais cela fait-il de nous un.e humain qui s’endort sans peur de perdre ou se faire voler des possessions matérielles ?
Si on a peur de perdre nos possessions plus qu’on ne sait ressentir l’infinie préciosité et subtilité de la vie, alors on a rien de mieux que le matérialisme à offrir au monde, et en tant que matérialistes, on peut critiquer autant qu’on veut la société, mais on fait partie de ceux qui la nourrissent idéologiquement.
Que faire ?
- Pouvons-nous vivre dans une société de désintéressement et de non-comptabilisation ?
La réponse nous appartient.
Nous pouvons rejoindre un réseau éthique.
Par exemple un système d’entraide gratuite et désintéressée,
un réseau d’entraide non chiffrée,
un réseau à prix libre ou mutuellement consenti avec le cœur.
Nous pouvons cesser nos achats d’imports douteux, au bénéfice de circuits de productions utiles, réellement inoffensifs d’un bout à l’autre (production, financement, distribution, et absence de déchets).
Voire nous pouvons rejoindre un réseau basé sur une monnaie « éthique ».
- Mais est‑ce suffisant ?
D’une part, l’achat auto‑proclamé « éco‑responsable » est souvent illusoire (car même le produit bio est suremballé, a beaucoup voyagé en camion, et peut même se révéler anti diététique donc nuire à notre émancipation…), il est souvent une minorité de nos achats (parmi essence, loyer, impôts, électronique, voiture…),
et d’autre part, il est parfois un prétexte pour ne surtout pas changer en profondeur.
Les achats éthiques sont dirigés dans la bonne direction, mais sont un peu comme avoir réalisé le 1 % de la tâche.
Vivre modestement, donner, recevoir gratuitement…
Tout cela ne témoigne pas nécessairement d’un lâcher prise :
on pourrait vivre avec peu, se comporter en « bonne personne », mais continuer de rêver d’abondance matérielle, ou de travailler dans une entreprise qui concoure à l’érection de la surabondance pour autrui.
La résignation n’est pas une solution psychiquement tenable.
- Peut-on lâcher nos routines et obsessions ;
peut-on permettre à nos désirs d’évoluer ?
La réponse nous appartient.
L’humanité a besoin de lâcher les mythes qui l’ont conduit au bord du collapse. Elle a besoin de cohérence, et d’attention à la vérité de ses sentiments.
Peut‑être sommes nous planétairement en apprend‑tissage : l’individualisme exacerbé pour désirer la solidarité ?
J’aime à croire que plus on créera de réseaux humains capables de coopérer honnêtement, de se relier, de rassembler des gens aux patrimoines très différents (des différences au départ des projets, pour progressivement réduire les écarts de patrimoines et de revenus, au bénéfice des communs), de générer de nouveaux modes de vie émancipés des contrôles abusifs (donc par un mental et un ego à leur place en nous-mêmes) : plus la sécurité collective augmentera.
NB La sécurité n’est pas à confondre avec le sentiment illusoire de sécurité, procuré par des mesures répressives privant d’autonomie.
Pour cela, nous avons besoin de cheminer préalablement et de rencontrer nos propres ombres qui se présenteront, sans dépérir devant elles, en trouvant ce qui nous relier pour de vrai à la vie.
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