La politique
m à j sept 2025 b
Avant toute chose
Régenter le monde ?
Est-ce notre destinée humaine, ou seulement une vue de notre orgueil immature ?
Modeler le monde à l’image de nos caprices (se croire la race maître du monde), ou observer le vivant et apprendre à s’insérer harmonieusement dans les écosystèmes ?
La première option nous a conduit au bord du collapse.
La page pourrait s’arrêter à ce constat.
Cependant…
Pour que nous puissions vivre dans un monde soutenable dans 20 ans et au-delà, il y a besoin de s’organiser pour :
° préserver le biotope (la vie sur Terre),
° créer la paix.
…
La politique
Un territoire où vivent des millions de personnes a besoin d’une organisation valable. Cette évidence m’a été présenté (à l’école, dans ma famille…) comme une préoccupation obligatoire.
Mais tout ce qui m’a été présenté comme un devoir s’est révélé souvent décevant : ces études diplomantes que j’ai menées d’arrache-pied mais qui sont vide de savoirs essentiels, ou encore, tous ces buts de vie, taillés pour d’autres, que j’ai tenté d’enfiler, mais qui n’étaient pas à ma taille… Fort de ces expériences, je souhaite filtrer ces injonctions que je reçois.
Je commence par un merci pour chaque instant de répit,
chaque instant où je marche sans qu’un soldat ne contrôle mes papiers, sans qu’un drone m’épie, chaque instant où je peux respirer un air sain en me promenant à la montagne,
merci pour tout ce qui fonctionne dans les métiers que de nombreuses personnes exécutent avec cœur et qui permettent d’assurer que je puisse manger sain, dormir sous un toit solide, me déplacer en relative sécurité, etc.
Merci pour tant choses merveilleuses possibles car tout n’est pas aussi sombre qu’on pourrait le penser.
Pourquoi remercier ?
A minima pour ne pas sombrer dans l’indifférence,
pour ne pas sombrer dans le stress de la révolte incessante.
Remercier pour faire grandir ce que j’aime, au lieu de laisser mon ego faire grandir mon avidité.
Les Droits de l’Homme sont un progrès vis à vis de l’esclavage et de divers abus. Mais ce n’est pas un but en soi :
la société vit de ce que chaque individu lui apporte, Mais si on se contente de recevoir des droits, sans rien apporter au collectif : la société s’écroule.
Main sur le cœur, je regarde le monde :
je ne cherche pas à occulter la folie et/ou la corruption des dirigeant.e.s et de leurs électeurs, mais je ne vois pas de bénéfice à me centrer là dessus.
Qui devrait décider ?
Si le but de la politique est d’organiser la vie de tous, alors elle nous concerne tous. Mais être concerné.e ne veut pas dire que chaque personne ait la capacité de tout savoir, comprendre, ou décider.
Cela est une évidence concernant les nouveaux nés, incapables de mener une action politique ;
mais cela a besoin d’être repensé, pour les adultes.
Le faiblement pensé contemporain, c’est se contenter de dire « une personne = une voix » et d’avoir une opinion sur tout, peu importe qu’elle soit immature, et c’est se contenter d’élire des gens qui penseront à notre place.
« une personne = une voix », c’est sympa, parce que c’est le contraire d’une dictature (une personne = toutes les voix).
Mais ce n’est pas suffisant pour faire société. Surtout une société aussi complexe que la notre (une personne = une vue).
Nous avons un impensé collectif autour des sujets suivants :
° équilibre (je reçois / je donne),
° danger du recours à des machines de #vote
° intérêt de se parler directement, sans écrans (assemblées populaires de proximité, nouvelles stratégies à imaginer pour pouvoir écouter chacun.e),
° naïveté face aux médias menteurs / menteurs par omission,
° méconnaissance des influences grégaires et communautaristes…
On est tous concernés par la nourriture (puisque a priori on mange tous), mais on ne passe pas tous, toute notre vie à se consacrer exclusivement à semer puis à récolter.
Tous les humains ne semblent pas destinés à consacrer toutes les périodes de leur vie à survivre en autarcie, pas plus qu’à se préoccuper de tout ce qui concerne la société. Une vie comporte différente phases et attitudes (observer, apprendre, se croire instruit, rester humble, décider, faire confiance, se faire dominer, dominer, sortir des jeux de dominations, etc).
L’intuition en politique
Au placard !
L’intuition est l’un de nos trésors cachés, pourrais-je dire.
Y accéder nécessite de s’être débarrassé de tous préjugé.
En politique, qui peut réellement être sans préjugé ?
Depuis que j’ai vu des amis prétendre être dans la #lumière, bons et tolérants, être intuitifs, mais répéter un discours #complotiste d’extrême droite :
j’ai compris que la vanité spirituelle, dont l’utilisation maladroite du concept d’intuition, peut servir le déni de peurs et de haines, quand bien même l’individu se revêt dune image de lui-même illusoirement droite et parfaite.
En conséquence, l’intuition ne semble pas pouvoir être invoquée pour justifier des décisions collectives.
Par exemple, je croyais un ami politiquement inoffensif et discret, jusqu’à ce qu’il tienne un discours haineux envers toutes les personnes qui tentent de s’émanciper dans leur vie, ou qui tentent de réduire les schémas de dominations systémiques.
Quel discours ? Une diabolisation (au sens premier) du wokisme, sans nuances dans le propos, sans savoir ce que ce terme peut vouloir dire sur le terrain social (loin des salons intellectuels).
A la moindre tentative de débat contradictoire, cet ami a affirmé être mature, informé de source sure, guidé par des anges, et a refusé de perdre du temps en discussions fatigantes.
Mon propos ici n’est pas de juger le wokisme (terme recouvrant des réalités différentes ici ou ailleurs) ; c’est le constat de l’incapacité de l’ami à argumenter, à adopter plusieurs perspective sur un même sujet, sa non remise en question des sources qui fabriquent les idées dont il s’abreuve.
Le concept d’intuition et de lumière peuvent être des pièges pour l’esprit critique. Ce dernier est salvateur en politique.
#intuition #extrême-droite #esprit-critique
Sommes-nous en #démocratie (notamment en France) ?
Qu’est ce que la démocratie ?
C’est le pouvoir au peuple.
On constate que le peuple ne vote pas lui-même ses lois, donc n’a pas totalement le pouvoir. Il est donc légitime de se demander : est-on en démocratie ?
Nous ne sommes pas en démocratie directe, puisque nous ne décidons de quasiment rien nous-mêmes :
Nous élisons des représentants pour décider à notre place.
C’est une démocratie représentative partielle.
Partielle, parce que même nos élus ne décident pas de tout.
De nombreuses décisions échappent totalement à notre démocratie embryonnaire ;
elles sont prises dans des lieux officiels ou officieux.
L’orgueil nous fait croire que parce que des gens se sont battus pour sortir de la tyrannie, aujourd’hui nous serions un pays libre, nous permettant de décider de l’avenir du monde à notre bon vouloir.
Ce n’est pas la réalité. La réalité, c’est qu’après les périodes votatives, le peuple perd à nouveau le pouvoir légal (mais l’humain a bien d’autres talents que son seul droit de vote).
Faut-il élire des chefs ?
Voilà une problématique en lien avec les notions d’utopie, d’autonomie, de soumission, de souveraineté, de réalisme, d’État… Qu’en dis -tu, et pourquoi ?
Faut-il voter nous-mêmes nos lois ?
Nous pourrions voter nous-mêmes nos lois ?
Les projets de #Référendum d’initiative populaire #RIC, voire de dictature du prolétariat, semblent logiques depuis le point de vue selon lequel le peuple serait bon, mais traditionnellement spolié par de méchants capitalistes abuseurs, ou provisoirement endormi.
Le projet de référendum, comme outil politique majeur, est-il adapté au contexte actuel ?
Oui, si on considère que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et qu’il est important que les citoyen.ne.s deviennent responsables et décideurs.
Plutôt non, si on considère certains paradoxes :
°°° Voter et être ignorant ?
On peut tous apprendre.
Mais observer et apprendre (avant de décider), est un choix personnel d’équilibrer nos droits de citoyen.ne.s avec nos cadeaux apportés à la cité.
Par exemple, si je veux voter sur l’aménagement fluvial des territoires, me demander combien d’heures de formation éclectique vais-je consacrer pour me former sur le sujet ?
Autre exemple, me demander : suis-je capable de voter seulement l’aménagement de mon quartier que je connais bien, ou suis-je aussi capable de voter une loi de restructuration économique majeure ? Qu’est-ce que j’offre à la société en retour du droit de la modeler ?
NB. Je ne promeus pas une condition de vote liée à un diplôme, car il n’y a pas d’université indubitablement sage, ni d’unité en nous divisant et hiérarchisant sans cesse.
Un test hyper simple avant un vote serait le bienvenu, rien de plus. Par exemple être capable de nommer le.la président.e de région actuel.le, si c’est une élection de dirigeants régionaux.
Ce que j’invite à considérer, c’est de vouloir s’impliquer avec maturité :
Avoir le droit de voter, mais envisager de travailler le sujet en amont.
Un travail éclectique : prendre le temps d’examiner des points de vue différents et de vérifier les arguments.
Un travail doublé d’une introspection :
pourquoi je suis partisan de ce bord et pas d’un autre (influence, amour ou désamour parental, pression de l’entourage, peur de se tromper), quelle estime de moi cache ma vanité, etc. ?
°°° Combien veulent diriger l’enclos, combien veulent vivre soumis dans un enclos (désir conscient ou inconscient) ?
°°° Le projet de RIC sous-entend que le « système » existant, et notamment ses forces armées, pourraient servir d’autres maîtres que ceux qui l’ont érigé. Est-ce sensé de croire pouvoir prendre possession d’un outil forgé par d’autres ?
Qui a forgé l’État et pourquoi ?
Pourquoi les armées obéissent à une oligarchie ; quelle armée obéirait à une population à plusieurs millions de têtes décideuses ?
Qui paie et structure les forces armées qui garantissent le maintien de l’État (ou de tout autre régime de pouvoir) ?
Qui veut être armé, et pourquoi ?
Faut-il que chaque membre de la population soit à la fois soldat et décideur ; mais alors comment être à la fois sensible (pour décider juste) et armé (insensible au cas où il faille tuer autrui) ?
Si on refuse de participer tous à l’armée, alors on est seulement protégée par elle.
Si on est protégé, on est également soumis.
Comment donner force à une loi autrement que par une force armée ?
Qui soumet est aussi soumis ?
°°° que fait-on de toute l’ombre non transcendée parmi la population : esprit de domination, revanchard, peurs, traumatismes non guéris qui obscurcissent les points de vue et libèrent la haine…
°°° Facile de dire que trop d’élus sont motivés par leurs propres intérêts ; mais qu’en est-il de la connaissance de nos propres motivations ?
Voici quelques questionnements entièrement hypothétiques, qui interrogent les motivations préconscientes :
°Si nous sommes fâchés avec notre famille, rêvons-nous plus facilement de révolution ?
°Si nous trouvons fade la nature (n’avons pas découvert de relation spirituelle), choisissons-nous l’industrialisation outrancière (rupture d’avec nos sources de vie, oubli du Soi dans des mécanismes impersonnels) ?
(L’industrialisation outrancière étant historiquement portée aussi bien par des idéologies libérales que par certaines formes de communisme).
°Si nous avons peur de vivre en confiance, sommes-nous tentés par des propagandes « sécuritaires » de l’ancien ordre moral (qui érigent des barrières) ?
°Si nous sommes frustré.e.s, élisons-nous un dirigeant sanguinaire ?
°Si nous vivons dans le mental, sommes-nous tentés par un État providence perfectionniste mais irréalisable ?
Ces hypothèses (peu importe qu’elles se révèlent vraies ou fausses) veulent attirer l’attention sur le moment du combat électoral et législatif : il ne se joue pas vraiment au moment des élections, mais bien en amont, avec tout ce à quoi on a accepté de croire jusqu’ici.
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Le statut juridique et les privilèges : différents statuts existent (salarié, cadre, autoentrepreneur, étudiant, fonctionnaire de tel échelon), permettant une diversité d’implications, mais ils nous divisent (politiquement).
Tous tout contrôler ou fonder une confiance éclairée ?
Le challenge d’organiser cette vie collective provient de la difficulté à concilier des attentes différentes des uns et des autres.
Beaucoup de citoyen.ne.s ont laissé le champ de réflexion politique aux médias (du système, alternatifs, ou faussement alternatifs).
Que manque-t-il pour se réapproprier l’intelligence collective ?
Devenir de bons dirigeants
Si nous étions en démocratie directe,
ce serait au peuple d’incarner toutes les vertus nécessaires à être un.e sage dirigeant.e.
Sinon en quoi l’accès à une vraie démocratie améliorerait-il quoi que ce soit ?
Et comme beaucoup de personnes sont stressées, désinformées, mal réinformées, sous l’impulsion de venger quelque chose, en repli dogmatique, en consumérisme insensé… je cherche une troisième voie ! Comment dépasser le double constat inquiétant que nos dirigeants (et leurs opposants) sont tordus, mais la population aussi ! Comment en sortir ?
Nous ne serons pas libre parce que nous tapons du poing sur la table.
Tant que nous sommes comme un enfant qui veut conduire la voiture -mais dont les pieds ne touchent même pas les pédales- : qu’espérer ?
J’ignore si un jour nous serons libres, mais nous pouvons déjà arrêter de croire les mensonges, harmoniser intuition et raison, et agir avec justesse (selon ce qui est à notre portée).
En clair : évoluons. A partir de là, on verra les nouvelles options qui se profilent.
Les décisions
Jusqu’à présent, beaucoup de décisions -prises par très peu de personnes- s’imposent, ou tentent de s’imposer à tous.
Elles s’imposent par la force armée au besoin. Pourquoi ?
Parce qu’on n’est pas vraiment en harmonie sur le territoire ?
Sans rentrer dans le détail, et en constatant simplement que les élections sont une bataille interne au territoire, on pourrait se demander :
Croit-on que la paix et l’harmonie puissent émaner d’une gouvernance obtenue par la guerre (médiatique ou armée) ?
On pourrait aussi se demander : pourrait-on être en paix malgré nos divergences ?
Sur ce dernier point, on pourrait au moins commencer par en nourrir l’intention.
Quant à la place pour les débats, en apparence il y en a, mais en réalité, il n’y a même pas de confrontation idéologique obligatoire entre les candidat.e.s, pas plus qu’il n’y a d’options de voter pour seulement une partie d’un programme.
Le 49-3 court-circuite l’embryon démocratique, les élections à deux tour ne sont pas proportionnelles…
Quels partis veulent améliorer cela ? Certains le veulent. Donc non, ils ne sont pas tous les mêmes ; mais il faut regarder de près comment un parti met en œuvre ses idées, au delà du baratin médiatique ou contre médiatique.
En démocratie directe, où serait la confrontation polie, si on reste connectés à des réseaux sociaux dont les logarithmes nous confortent dans notre pensée partisane ?
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Cela fait sens de se réunir, d’ores et déjà, pour apprendre à cheminer ensemble vers la sagesse, pour apprendre à communiquer sans écrans, pour semer l’envie d’un vivre ensemble sur cette magnifique planète…
en attendant la capacité à décider sagement ensemble.
Dégager une majorité votante ?
Jusqu’ici, on a validé l’idée qu’une élection pouvait être remportée des lors qu’émerge un candidat.e moins minoritaire que les autres.
En effet, ce qu’on appelle la majorité des voix, n’est qu’une majorité issue d’un comptage particulier des voix, et non pas issu de l’approbation de la majorité des citoyen.ne.s.
Et même si un jour on se basait sur la vraie majorité, on pourrait quand même continuer de se demander :
Imposer une décision est-il la plus haute forme d’intelligence possible (même si c’est « pour son bien », pour éduquer, etc.) ?
Certaines réponses alternatives existent déjà, dans des groupes à taille réduite :
ils utilisent le consensus, le tirage au sort, le pouvoir tournant, l’autogestion, le cercle restauratif, la sociocratie…
Chaque système est plus ou moins adapté selon la taille du groupe,
mais aussi selon le niveau de frustration,
ou au contraire en amour de la vie…
Ce que je veux dire par là est que si l’on est frustré, dans la peur, on est en attente de choses très différentes que si on est heureux et confiant. Apeuré, on va aimer soit un système paralytique qui rassure illusoirement (illusoirement car la sécurité ne peut pas provenir de l’extérieur de nous-mêmes). En processus d’épanouissement, on va préférer un système évolutif.
On pourrait se demander : puisque 100% n’est jamais d’accord sur une même idée,
faudrait-il permettre à chacun.e de vivre en accord avec ses propres besoins (y compris juridiques) ?
Désenfumage
Ce que pense et dit une tête de liste est beaucoup moins important que l’idéologie du courant qu’elle tente de hisser au pouvoir, car personne ne gouverne seul.
Quels que soient les intentions des électeurs obnubilés par un personnage, il y a la réalité des équipes dirigeantes officielles et officieuses dans chacun des partis.
Le plus souvent, la certitude politique est le symptôme de notre entêtement à croire « avoir trouvé la bonne réponse » : nous nous abritons derrière l’idée « j’aurai raison si je soutiens un dirigeant qui semble avoir raison ». L’orgueil semble la première motivation à ce raisonnement illusoire, mais il est probable que l’origine soit dans la peur d’être rejeté par la société, et dans la peur de douter. Or douter est une précieuse capacité libératrice des mensonges (tant qu’utilisée à bon escient).
Beaucoup de candidat.es ne promettent pas la paix et l’équité. Ils promettent… de maintenir ce système violent. Ils ne le disent pas aussi clairement, mais c’est un peu sous-entendu. Donc si le but poursuivi n’est déjà pas enviable, à quoi bon le soutenir ?
Est-il sensé de tout miser sur les leaders ?
Quand je perds mes clefs, je vois à quel point j’ai confié une chose aussi importante que de pouvoir rentrer chez moi à une si petite chose. Je me rends compte que donner autant de pouvoir à quelques élus et quelques milliardaires est basé sur le même schéma.
Une autre façon de formuler la problématique est de se demander : l’union fait-elle la force ?
L’union fait la force, oui, mais la force du ou des décideurs.
Exemple : 1000 habitants en paix sur un territoire semblent plus forts que deux perturbateurs, car si ces 1000 personnes ont chacune une conscience qui les amène à se protéger mutuellement, elles peuvent spontanément se regrouper à 3 ou 4 et facilement calmer les deux perturbateurs. Mais telle n’est pas la situation que nous vivons depuis des centaines et des centaines d’années.
Si les 1000 sont 999 à obéir à un.e chef (cas des démocraties représentatives ou des sociétés dogmatiques et/ou dictatoriales), et que ce chef négocie seul, face aux deux perturbateurs, il se retrouve en sous-nombre lors de la négociation ; et s’il perd, ses 999 sujets perdent aussi.
Si les 1000 ne se relient ni en conscience ni formellement (cas de la société de consommation), les deux perturbateurs peuvent isolément vaincre chacun des 1000.
Mais de nos jours avec la désinformation de masse, même plus besoin de faire du porte à porte : la fibre se charge de toucher (presque) tout le monde.
Quant aux chefs, il ne s’agit pas que des élus. A toute échelle de la vie, cela peut être une personne qu’on désire dans la cour de récréation, un orateur hors pair en assemblées… toute personne qu’on intronise consciemment ou subtilement.
Du rêve à la politique
Les électeurs croient et désirent quelque chose, au travers de leur vote de soutien à une personne, à cause de quelques aspect du programme qu’ils pensent avoir compris. Mais ce désir n’a potentiellement rien à voir avec ce qui est mis, ou sera mis en place. Par conséquent il y besoin de ne pas seulement comprendre l’utopie qui nous séduit, mais de comprendre ce que les notions veulent dire de la part de ceux qui les prononcent.
Exemples :
Une des utopies de droite (les actuels réformistes sont de droite) est de “favoriser le travail pour gagner sa vie” → mais les politiques de droite qui sont menées ensuite le font à leur manière, c’est-à-dire en faisant des cadeaux fiscaux aux riches, sous le prétexte que des riches bien nourris seraient enclins à offrir des emplois à tous. Cela n’a rien à voir avec l’espoir de la personne qui a donné son vote, laquelle espérait avoir plus de chances de travailler rémunérée selon son mérite. Elle va travailler, oui, mais avec de telles politiques, son travail ressemblera de plus en plus à de l’esclavage.
Une des utopie de centre-gauche est la notion de “partage” → mais les politiques d’État le font à leur manière, c’est-à-dire souvent en rendant la solidarité et le partage abstraits, donc ne satisfaisant pas l’envie d’une vraie connexion humaine, et surtout, sans l’énergie de s’attaquer aux causes structurelles de l’iniquité économique.
J’entends souvent dire qu’il y a un fossé entre les promesses et leur réalisation, mais en observant de plus près, il y a surtout un fossé entre la manière dont les politiciens raisonnent, et l’attente d’une meilleure société que nous désirons dans nos cœurs.
Comment décoder leurs intentions, traduire les mots qu’ils emploient pour les comprendre et ne pas soutenir l’inverse de ce que l’on désire vraiment ?
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La rébellion réfléchie
La #société n’est pas stable. Elle génère à la fois des progrès et du chaos.
Prendre conscience des dysfonctionnements est parfois utile, mais n’est pas une fin en soi, et comporte même des pièges.
La prise de conscience peut révéler un désir de cesser de répéter les mêmes erreurs (cesser d’élire le même genre de #dirigeants, rompre avec un mode de vie consumériste insalubre), mais cela peut aussi avoir l’effet d’enrôler dans un nouvel espoir, une nouvelle illusion de changement (en recherchant des coupables, en restant dans le déni de nos propres actes pervers) voire en s’armant pour tuer des ennemis imaginaires, parfois créés de toutes pièces sur des réseaux sociaux. Ou, même si les adversaires sont réels, s’engouffrer dans une vindicte aveugle.
Vouloir mieux faire… oui, mais pas dans la précipitation ; éviter de conclure à ce qui serait un mieux à partir de nos émotions colériques et dogmes moins angéliques qu’on fait semblant de croire.
Les pièges idéologiques tendus aux rebelles sont nombreux :
° En termes politiques et moraux, les médias officiels mentent de toute évidence, mais aussi des reportages alternatifs, qui regorgent de fausses informations -qui influencent même des personnes se croyant plus réveillées que la moyenne.
C’est-à-dire qu’un récit mensonger vient en remplacer un autre, et au lieu d’apaiser la société, cela renforce ses clivages et la difficulté à être en paix avec le voisin.
Les mensonges institutionnels sont détrônés par des mensonges anti institutionnels.
Il semble donc que la prise de conscience des dysfonctionnements de la société parmi des personnes versée dans l’accusation et la colère, n’apporte aucune résolution des problèmes sociétaux.
Ici, ce n’est pas un appel à la soumission passive au système, mais plutôt un appel à inclure aux programmes éducatifs : l’enseignement de l’art de la critique non haineuse.
Le « système » nous conduit à notre perte (destruction du biotope, et guerres légales) mais rien ne sert, pour s’y opposer, de fabriquer des bombes humaines (tantôt à prétexte extrémiste religieux, tantôt à partir des discours fallacieux de réseaux sociaux ou groupes physiques d’appartenance) ; et cela sans oublier la soumission extrêmement conformiste qui amène à élire, encore et encore, des dirigeants malsains.
° l’énergie de contestation ne produit rien en elle-même. Voire, elle nourrit l’état énergétique de citoyen.ne.s qui -en critiquant les personnes qui exercent le pouvoir- renforcent la fausse évidence qu’il était normal de se déposséder de son pouvoir pour le donner à autrui.
Je reformule : se plaindre d’un mauvais dirigeant n’est possible que si on est soumis à l’idée qu’il est normal d’avoir un dirigeant.
On pourrait plutôt se demander : est-il sain de confier autant de pouvoir aux institutions ; comment s’assurer qu’elles arrêtent de devenir dictatoriales ? Quel est le pouvoir légitime de chacun.e et quelle éducation citoyenne serait saine et légitime pour tous ? Comment développer un goût pour une #autonomie non autarcique.
C’est un appel à la prise de recul (ni sympathie, ni antipathie de la société, comme base émotionnelle avant de commencer à réfléchir à des solutions).
Et d’un autre côté, la désillusion, et l’absence de récit mythique, ne simplifient pas la poursuite d’une société organisée, car les masses se soulèvent, ou agissent au quotidien, très souvent à condition de croire plus ou moins aveuglément à un récit imaginaire qui les satisfasse.
Comme exemples de récit collectif fédérateur, je trouve : la croyance d’être dans une démocratie, dans le pays des Droits de l’Homme, dans un État de Droit, dans le respect du message de tel ou tel prophète, dans la conviction d’être les gardiens du monde (Certaines franges des USA), et divers sentiments identitaires qui s’accompagnent plus ou moins de rejet des autres identités. Il y a aussi le rêve publicitaire : une frange de notre société ne croit plus en rien d’autre qu’en son confort matérialiste à court et moyen terme.
L’orgueil et la vanité sont très présents dans les mythes rassembleurs classiques.
Voilà une piste à interroger : la place de notre ego dans le chaos.
Les constitutions des États sont la règle du jeu politique et peuvent inclure certaines valeurs morales (Droits de l’Homme nous concernant). Elles sont tantôt respectées , tantôt bafouées (sans nécessairement que cela choque l’opinion publique -si tant est que cette entité existe).
Le mythe fédérateur semble parfois plus puissant que la règle.
La question est : à qui obéissent les forces de l’ordre armées ? Au mythe, à la loi, au capital, ou à quoi d’autre ?
Finalement, le but même de la politique est en questionnement : s’agit-il de donner un cadre sain à la vie humaine collective, s’agit-il de créer un mythe enjoliveur (tout en créant une dystopie à notre insu), s’agit-il re renoncer aux illusions (mais alors au profit de quoi)… ?
Heureusement, la vie semble régie par des principes puissants que les individus ou sociétés semeurs de chaos et de destruction ne peuvent annihiler : la compréhension et l’amour de la vie appartiennent à chacun.e.
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Faisons-nous notre part ?
Continuer à croire tous les mythes et illusions à propos de la vie, nous-mêmes et autrui, continuer de réagir compulsivement à tout (et d’attaquer ou dénigrer ceux qui pensent différemment de nous), se distraire sans arrêt (y compris par un travail vide de sens), tout cela revient à être un.e co-créateur.trice du chaos.
Au contraire,
parler avec ceux dont l’opinion nous heurte -sans les heurter en retour, sans les manipuler en retour-, nettoyer nos propres mensonges et penchants au chaos, parler aux personnes endoctrinés (soumises au système ou aux fausses infos anti système) -sans chercher à leur ôter ou remplacer quoi que ce soit, ni à les enfermer en psychiatrie-… tout cela est une action qui peut peser dans le destin politique collectif.
Le thème politique est totalement imbriqué dans l’ensemble du parcours humain : c’est comme une épreuve de lucidité et de paix parmi tant d’autres..
On ne va probablement pas pouvoir résoudre le chaos avec l’état d’esprit qui l’a engendré (ce concept n’est pas de moi. il est généralement attribué à A. Einstein).
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Mise en ligne des cours de Michel Foucault
Je n’ai ni lu ni écouté cet auteur. Ce lien est ici pour que je pense à l’écouter un jour.
video : Le traumatisme de la rivière est aussi notre traumatisme
Le traumatisme de la rivière est aussi notre traumatisme
Françoise Leclère – traumaticienne AC
Le cœur en politique ?
Aimer la Terre
Pour préserver le biotope, il faut cesser de fabriquer et répandre des substance qui tuent, acidifient, irradient, dévastent… il faut également redonner de la place aux espaces sauvages, donc cesser l’appropriation destructrice de notre civilisation.
Qu’est que j’entends par appropriation destructrice ?
Un mode de vie qui implique de bétonner les sols, et accumuler des déchets ultimes. C’est-à-dire que nos ordures et déchets industriels et militaires ne sont pas pris en charge par les cycles naturels, donc on les entasse et dissémine un peu partout. Plus on est nombreux sur Terre plus le problème augmente, mais le problème ne se résume pas au nombre d’humains, notamment car il y a plusieurs modes de vie possibles.
L’enjeu civilisationnel est complexe notamment car il repose sur une ignorance fondamentale de la vie, mais que cette ignorance est masquée et travestie par une culture, une économie, et des religions, toutes trois autant vaniteuses qu’incapables de produire une société harmonieuse.
Cependant, pour les personnes qui cherchent aux bons endroits, à commencer par leur propre cœur, il existe de nombreux chemins de résilience individuelle et collective.
C’est-à-dire que nous sommes fondamentalement libres de nous éloigner des habitudes destructrices. Cela demande généralement un amour puissant pour quelque chose plus grand que notre vie égo-centrée. L’Amour est a priori disponible, encore faut-il guérir les traumas individuels et collectifs qui nous empêchent d’être sensibles à bon escient.
Il y a un élan résilient :
la solidarité se réinvente, l’économie se relocalise, la production s’assainit, les contes cessent d’être pris au premier degré, la diversité humaine, végétale, animale se fait à nouveau apprécier, …
et il y a un bulldozer planétaire en route.
Lequel nourris-tu, pour lequel votes-tu ?
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Certaines politiques (ainsi que leur discours) sont au cœur du saccage multi centenaire des droits humains et de l’environnement naturel.
Cependant, pour repérer judicieusement les idéologies toxiques, on a besoin :
1
D’avoir de l’amour pour la diversité de la vie humaine, qu’on la comprenne ou pas.
Pourquoi ?
Parce que sans amour on continue d’élire des courants politiques destructeurs.
Je ne parle pas ici de l’amour-désir pour un.e amant.e ou un mari, une femme ;
il s’agit de l’amour qui nous relie à l’intelligence de nos interconnexions multiples.
Sans amour, avec trop de lace pour la peur, on a tendance :
° Soit à rejoindre les partis de la haine de ce qu’il nous est moins facile d’aimer (minorités diverses).
NB.1 L’amour ne signifie pas la naïveté.
NB2. On peut à la fois aimer la diversité et sereinement affirmer notre propre identité.
Les courants politiques diviseurs en catégories d’humains créent du chaos (même s’ils aiment parler d’ordre).
(Un chaos qui éteint un peu plus notre nature humaine coopérative).
Les dirigeants des courants violents, non seulement n’apportent pas la paix, mais sont hermétiques aux enjeux vitaux (qualité de l’air, la préservation des océans, des sous-sols, de la vie des sols.
(Lorsqu’un régime politique désigne des humains comme ennemis, non seulement lui-même peut commettre des atrocités, mais en outre, les populations moutonnières peuvent plus facilement s’adonner à des folies meurtrières, des envies de rixes, etc.)
° Soit à broder des théories de fraternité, parler d’un « nous universel » théorique.
Peur de la vie, soutien à des technocraties qui gèrent un peu plus solidairement les budgets de l’État, mais sans chaleur humaine.
Pour vivre, aimer, agir, cocréer un programme politique ou un but associatif à partir de notre cœur, il y a besoin de rééquilibrer le cœur et l’intellect (b), et besoin de regarder nos utopies pour ce qu’elles sont : la réponse de l’intellect à l’évident manque de cœur de nos sociétés brutales.
° Soit à soutenir nos caprices consuméristes.
Le marketing voudrait nous embarquer dans un rêve collectif d’apparence agréable, mais le rêve en question ne sert qu’une poignée d’égos privilégiés et ravage l’environnement naturel.
2
D’avoir compris les enjeux environnementaux (BIOdiversité)
(donc pas juste en s’informant au travers de médias financés par des « puissants »).
Encore faut-il avoir le courage d’affronter nos dénis et de modifier notre éthique.
Parfois cela consiste à oser rompre avec une tradition familiale. Exemples : on peut aimer ses parents ET choisir de ne pas épandre un herbicide nocif.
On peut respecter nos traditions, mais ne pas reproduire ni enseigner celles qui sont cruelles et violentes.
On peut aimer notre confort, mais apprendre à trier ce qui relève de l’inutile, et ne pas habituer les enfants au luxe peu sain dont nous nous serions affublés.
NB. Le luxe évoque ce qui est hors de prix pour la plupart d’entre nous, mais si j’inclue le prix collectif (des infrastructures et des emplois sous-payés), cela change complètement la vision de la frontière entre luxe et non luxe.
Par exemple, acheter un paquet de nourriture bon marché, transporté sur des milliers de km, suremballé, produit à partir de végétaux ayant été aspergés de pesticides, ne ressemble pas à du luxe à cause du prix de vente relativement bas.
Mais c’est un prix rendu possible parce que d’autres coûts sont cachés :
les routes financées par les impôts, la destruction des sols par excès d’intrants nocifs (la valeur des sols étant inestimable, mais absente de l’équation économique, et les emplois trop peu payés génèrent un appauvrissement du peuple et divers drames.
On verrait mieux le côté luxueux de cette consommation aux règles économiques biaisées si on débarquait sur un nouveau territoire vierge :
la fabrication du moindre produit alimentaire industriel coûterait énormément plus cher que de planter sainement des potagers et des vergers un peu partout dans la commune, et que chacun.e puisse se servir au besoin.
La politique est une affaire collective. Sans contredire cela, il y a aussi des aspects individuels à considérer.
- Comment pourrions-nous créer une société harmonieuse, sans d’abord expérimenter une harmonie entre notre éthique et nos actes, et entre notre intuition et notre raison ?
- Comment gérerions-nous sagement un territoire si nous ne savions pas respecter notre propre corps ?
- Comment saurions-nous faire mieux que des lois liberticides, si nous ne savons pas vivre sans l’angoisse du châtiment d’un/de Dieu fâché contre nous ?
- Dans quelle mesure notre emploi (nos achats, notre épargne, nos impôts) nous amènent à maintenir des opprimé.e.s et des privilégié.e.s ?
- Si nous vendons ou achetons des vêtements : sont-ils issus d’une industrie polluante et néo esclavagiste, recyclés, et/ou issus d’une démarche humaine et environnementale valable ?
- Si nous consommons, vendons, préparons de la nourriture : dans quelle mesure nos produits favorisent-ils la santé, ou sont-ils issus de la torture animale et de l’agriculture tuant les sols (labour inadéquat et intrants chimiques nocifs) ?
Une question pour réfléchir à la qualité de notre vote ou de notre action (quel que soit le vœu de bien faire) :
Tente‑t‑on de créer une meilleure société, à partir d’une connaissance vivante, d’une aptitude à incarner le meilleur de nous-mêmes, ou à partir de savoir n’ayant visiblement pas conduit à la paix jusqu’ici ?
Puisque les discours électoraux (et les votes) de dernière minute ne signifient à peu près rien,
une réflexion anticipée semble nécessaire.
- Accordons-nous plus d’importance à tenter de juger le bien et le mal, qu’à tenter de distinguer le vrai du faux ?
Une suite en préparation (pour 2025)
#élire #élection #parti #décider