Hypothèse chronologique

Au départ, nous sommes (qui nous sommes, naturellement).
Au cours de nos apprentissages de la vie en société, les autres exigent que nous correspondions à un cliché (les garçons comme ceci, les filles comme cela).
3) Nous réagissons différemment à cette injonction :
3a) Si le cliché se rapproche de notre ressenti intérieur, nous acceptons le rôle genré sans nous en rendre compte, et croyons qu’il est naturellement nous-mêmes.

3a-a) Si nous nous sentons bien, donc pas menacés, nous respectons les personnes hors normes.

3a-b) Si nous nous sentons menacés, nous interdisons à autrui de sortir de la norme (la peur n’offre pas le terreau d’une société de paix, elle offre le terreau d’une survie grégaire stressante et donc source de pathologies diverses).
(Ces interdictions se manifestent sous la forme d’attitudes différentes selon qu’on s’adresse à notre fille ou à notre fils, sous la forme d’insultes, sous la forme de votes… Exemples :
un parent à un petit garçon : ne pleure pas ! À une petite fille : laisse faire ton grand frère !
À une personne androgyne dans la rue : espèce de monstre !
Au moment des élections, en soutenant un parti qui historiquement s’est toujours opposé à l’égalité des droits entre hétéros et non hétéros, ou entre hommes, femmes, et personnes transgenres).
3b-a) Si le cliché ne nous convient pas ET que nous vivons une époque et dans un lieu où l’on peut s’évader du moule conformiste sans se faire emprisonner ou mettre à mort, nous affirmons radicalement notre différence dans un premier temps, et généralement moins ultérieurement (dès que nous n’avons plus rien à démontrer).

3b-b) Si le moule ne nous convient pas du tout ET que nous vivons une époque d’impossibilité d’être hors norme, généralement nous tombons malade, suffoquons dans nos existences, tentons de fuir, voire mettons fin à nos jours (plutôt que d’attendre d’être tué par autrui).