Réponse aux idées qui alimentent diverses peurs
« c’est contre nature » ?
Une page web entière est dédiée à cette fausse évidence : ici « nature vs culture ». (page suivante en utilisant le bouton « > » dans le bandeau du haut.)
« Est-ce une maladie » ?
La pathologisation est toujours une affaire culturelle.
Par exemple aujourd’hui l’homosexualité n’est pas considérée comme une maladie.
La transidentité non plus (sauf que la caisse maladie prend certains actes en charge, paradoxalement)
mais cela dépend beaucoup du contexte culturel.
Par exemple, vouloir gagner plus d’argent, lorsqu’on est déjà millionnaire, n’est pas classé comme une maladie. pourtant, c’est une volonté à la base de bien des troubles sociétaux et environnementaux. On pourrait tout à fait le pathologiser, dans une culture non capitaliste.
« ils s’affichent trop » ?
Une fois que la société accepte vraiment ses membres, ces derniers peuvent plus facilement exprimer les nuances de leur personnalité :
si on arrête d’obliger tout le monde à se comporter en stéréotype mâle viril / femelle reproductive, cela diminue le niveau de pression sur les épaules de chacun.e.
Avec moins de pression conformiste, les différences sont acceptées, et ensuite il y a moins besoin de les crier sur tous les toits.
Les personnes qui détestent voir les LGBT peuvent se questionner dans leur rôle oppressif qui est précisément une cause majeure de tout excès démonstratif :
Les personnes que j’entends se plaindre « on les voit partout » sont souvent celles qui -quelques minutes, ou heures auparavant-, ont tenu des discours violents à l’encontre des personnes hors norme.
Par conséquent, elles ont créé le terrain pour que ces personnes se sentent obligées d’affirmer qu’elles existent, sont tout autant des êtres humains valables et respectables.
« ça me dégoute » ?
Les personnes hétéros que je connais qui sont bien dans leur peau ne sont pas dégoutées par les homos et les LGBT en général. Elles font leurs vies, dans laquelle elles se sentent suffisamment bien pour ne pas se sentir menacées par l’existence d’autres modes de vie.
Cependant, le harcèlement est souvent généré par des personnes mal dans leur peau qui attaquent autrui pour se sentir supérieurs de rabaisser l’autre.
Alors pourquoi ce dégoût ?
En cherchant bien, vous pourriez trouver un bon psy capable de vous aider à mieux comprendre ce qui se joue en vous.
« L’amour vrai, c’est seulement entre un homme et une femme » ?
Je me souviens d’une animation dans un amphitheatre de lycée, et d’un élève qui s’exprime : « l’amour c’est à la base entre un homme et une femme, c’est ça qui est naturel, c’est comme ça qu’on fait les bébés ». Et il fut applaudi par un tiers des élèves environ.
Ce soir là, j’ai répondu par diverses considérations philosophiques, je n’étais pas dans le bon registre. Voici ce que j’aurais simplement du répondre à cet adolescent mâle qui enlaçait sa copine :
Donc puisque pour toi l’amour est réservé à la reproduction, tu es en train de me dire qu’avec ta copine, jamais tu acceptes une fellation -puisque ça n’a aucun but reproductif- et surtout, vous préservez votre virginité jusqu’au jour où vous voudrez avoir un enfant ?
Le ressenti de chaque être est probablement unique et il est probable que l’on ne sache jamais ce qu’autrui ressent vraiment.
L’affirmation de ce qui est vrai et faux chez autrui est une pure spéculation.
« Notre culture traditionnelle est en danger » ?
Derrière l’énoncé d’une inquiétude pour le collectif (la culture traditionnelle), se cache souvent :
« j’ai peur de ne plus retrouver mes repères » (mais c’est pas toujours facile de parler de soi).
Peur de cela si la société s’ouvre à un horizon plus large que « un homme aime une femme, et inversement ».
Voire, ce qui se cache est : « j’ai peur que je puisse avoir grandi avec de fausses idées à propos du bien, du mal, de qui je dois être et de comment je dois me comporter ».
Alors c’est tentant de vouloir faire taire la diversité humaine, pour s’éviter de questionner et risquer de se trouver personnellement à tenter de faire évoluer les certitudes familiales, religieuses, patriotiques…
Une observation me semble importante à partager :
La société en place avant qu’apparaisse le sigle LGBTI… n’était pas nécessairement l’incarnation du « bien », ni une société naturelle :
Une société basée sur la croyance que les hommes doivent tout le temps se comporter comme des durs, et les filles tout le temps se comporter comme des douces, en vue de former un couple marié monogame H/F qui corresponde aux clichés de bienséance : cela se nomme une société hétérosexiste (définie dans la page sur l’enrôlement).
(quasi synonyme : « cis-hétéronormative »).
Le fait de croire qu’une telle société aurait été voulu par « Dieu » est non pas une information délivrée par Dieu, mais est une vision dogmatique de la vie, une croyance collective construite sur Terre, en société.
- Pourquoi ce n’est pas une vision naturelle ? et en quoi la transidentité n’a pas été inventée par les LGBT mais a été crée avant tout par les sociétés traditionnelles aux codes H / F rigides ?
Parce que la société hétérosexiste imposait de cacher qui on est vraiment, voire de se travestir au quotidien : au quotidien jouer les durs, ou jouer les filles rangées, même lorsque ce n’était pas notre nature, ni notre désir profond.
La société hétérosexiste amenait presque tout le monde à mentir sur son ressenti de genre :
La nature crée toujours la diversité, donc des hommes de 0 à 100 % durs, des femmes de 0 à 100% douces.
Mais la société hétérosexiste, artificielle, en ne permettant que deux cases, obligeait tous les hommes qui étaient 0, 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70% durs à l’être à 80% ou plus, sous peine de moqueries, rejet, marginalisation.
Et elle obligeait toutes les femmes qui étaient 0, 10, 20, 30, 40, 50, 60, 70% douces à l’être à 80% ou plus, sous peine de moqueries, rejet, marginalisation.
Et en parlant de durs, et de douces, je ne fait qu’effleurer le sujet, prenant deux repères faciles à comprendre.
La dictature sexiste du paraitre et du conformisme touchait bien d’autres aspects de la vie quotidienne.
« on perd la définition de ce qu’est être un homme » ?
Il y a bien un manque de repères sains, mais il n’est pas du aux LGBT !
Dans des vestiaires, avant de rentrer sur des terrains de sport collectif, j’ai entendu des coachs dire « on va leur montrer qu’on n’est pas des PD ».
Qu’est ce que cela veut dire ?
Que l’image virile sportive, dans ce contexte, se définit comme être non-homo, non efféminé.
C’est une définition de soi par la négative, qui révèle :
– de l’homophobie, du sexisme misogyne, de toute évidence
– plus subtilement, cela révèle UN VIDE PHILOSOPHIQUE ET SPIRITUEL quant à ce qu’est être un homme !
Si l’identité masculine était sereine, elle n’aurait pas besoin de dénigrer autrui pour exister.
Donc oui, il y a un vide affectif, culturel, autour de l’identité cisgenre hétérosexuelle, mais il provient du vide conceptuel des habitudes virilistes. la société patriarcale ne satisfait pas les cœurs : elle frustre.
Tout au plus elle permet de baiser, se reproduire… mais pas d’aimer le vrai féminin ni le vrai masculin des partenaires amoureux.
Ensuite, la frustration appelle à haïr les gens hors cette norme.
il y a donc bien un problème identitaire et ce problème est antérieure aux revendications LGBT !
Se sentir autrement qu’homme ou que femme, ou qu’hétéro, est-ce acceptable ?
Le fait de se sentir homme, ou femme, est une interprétation culturelle :
en réalité, naturellement, on se sent… juste soi-même !
Souvent, ce « juste soi-même » est associé à une étiquette garçon/homme ou femme/fille, et tout le vocabulaire que nous entendons depuis le premier âge est divisé selon ce point de vue binaire.
Mais même dans ce contexte ultra normé, tout le monde ne se ressent pas automatiquement, ni naturellement, comme la société l’avait prédit (la société prédit un ressenti en attribuant un genre masculin ou féminin à la naissance, mais dans la réalité, il peut en être autrement).
Ce n’est pas un fait nouveau, ni un fait de civilisation industrielle décadente !
D’autres civilisations avaient plusieurs genres, par exemple, selon un reportage que j’ai visionné, les Sioux -avec un mode de vie proche de la nature !- reconnaissent plusieurs genres, dont certains entre masculin et féminin.
Les ressentis intimes sont subjectifs, et la construction identitaire est nécessairement influencée par la culture environnante.
Dans une société ultra normée, beaucoup de gens s’habituent à une identité culturelle attendue vis à vis de leur sexe, d’autres ont un ressenti trop éloigné de la norme pour s’y conformer.
Plus on rejette les personnes hors normes, plus on incite chaque membre de la société à se conformer à un stéréotype (le stéréotype classique, ou un stéréotype rebelle) !
Autrement dit, les plus féroces opposants à la transidentité sont parmi ceux qui stimulent le plus une partie des transitions médicalisées (celles choisies pour cesser de se faire moquer, agresser, ci et là, sous prétexte de non conformité de norme genrée).
C’est un peu comme rejeter les filles qui s’épilent, tout en se moquant des filles poilues : c’est rejeter les phénomènes que l’on accentue.
C’est une injonction paradoxale anxiogène pour les personnes à qui elle est adressée.
« Le racisme est une discrimination beaucoup plus abjecte que les LGBTphobies » ?
La haine anti LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels.le.s, transgenres, intersexes) n’est qu’un cas parmi d’autres (racisme, sexisme, grossophobie, handiphobie, guerres de nationalités et de religions…)
Les couleurs de peau
Pour encore mieux comprendre la fausseté des « cases » dans lesquelles on a l’habitude de ranger les gens, faisons le parallèle par les couleurs de peau : dire que quelqu’un est « blanc », « jaune », « gris », « marron », « noir », …, est totalement imaginaire :
la plupart des humains ainsi visés ne sont pas blancs comme une feuille de papier, ni d’une couleur de peau comme une peinture en tube.
En outre, une personne dite « noire » a un « blanc de l’œil » et des dents claires comme tout le monde…
En réalité, il existe une très grande variété de couleurs de peaux et nous pouvons parler d’un continuum :
d’une seule humanité (aux couleurs diverses).
peau :
claire <——————–> foncée
Ainsi font les désirs (les « orientations sexuelles et amoureuses ») :
nous pouvons aussi considérer que l’humanité est une et indivisible, avec des désirs variés (plus ou moins portés vers les partenaires de genre et sexe masculin ou féminin, ou les deux ou sans rapport avec cela).
désir(s) vers le
féminin <——————> masculin
o0o
Dans une analyse plus poussée des discriminations, on peut observer des différences. Par exemple, une couleur de peau ne peut pas se cacher, tandis qu’une orientation amoureuse peut se cacher (un certain temps seulement) et même peut être inconnue de la personne elle-même qui ne sait pas à l’avance de qui elle tombera amoureuse.
Mais est-ce plus important de classifier l’intensité des discriminations subies, ou de remarquer ce qui nous rassemble ?
« c’est un phénomène de mode » ?
Le mot « mode » est inadapté, car on parle ici d’orientations amoureuses et sexuelles, de ressentis intimes variés, vieux comme le monde.
Mais il y a un « contexte contemporain » spécifique.
Il y a un contexte culturel, législatif, sociétal, contemporain, différent d’auparavant : moins de tabou, moins de lois répressives, moins d’ignorance, ont permis à plus de personnes de moins se cacher.
L’existence de ressentis et modes de vie LGBT remonte… probablement aux débuts de kl’humanité ; quoi qu’il en soit, on en a des traces dans l’Histoire de toutes les époques, y compris dans des pays Musulmans d’autrefois, ou des pays Chrétiens d’autrefois. mais la censure a parfois veillé à ne pas ébruiter cela.
Mais, de même que vous ne feriez pas du saut en parachute sans parachute, même si c’était la mode, vous ne gouteriez pas à une relation sexuelle qui vous dégoute, même si c’était la mode :
C’est un fantasme que de croire que la mode pourrait transformer l’attirance sexuelle et romantique.
C’est d’autant plus évident que la quasi totalité des personnes homosexuelles ont eu des parents… hétérosexuels (ou bi ou pan) et sont nées à 100% d’un ovule et d’un spermatozoïde, donc d’un homme et d’une femme.
Derrière la peur de la mode se cache la peur de ne pas savoir qui on est, et cela est le symptôme non pas d’une société obéissante à la volonté de Dieu, mais d’une société qui n’a plus de véritable foi en la vie, et a peur de perdre ses repères culturels.
La vraie question est donc :
Est-ce que j’aime la vie autant que j’aime les normes de mon contexte culturel ?
« on va cesser de se reproduire et s’éteindre » ?
Parfois une confusion naît d’entre la sexualité et la reproduction : pour se reproduire il faut une femme avec un ovule fertile, et un homme avec du sperme fertile. Cela est un fait biologique.
Mais lorsque l’on parle de vie amoureuse, de désir, d’attirance, et de sexualité, on ne parle pas de reproduction :
on parle de plaisir, d’amour, d’épanouissement, de relation, de communication, parfois de chemin spirituel au travers de la connaissance du corps et des sentiments… et tous ces désirs sont naturels (c’est-à-dire non issus des décisions des chefs politiques, religieux, ni du marketing).
En outre, l’humanité souffre aujourd’hui d’une crise écologique sans précédent : nous créons et amoncelons plus de déchets qu’on ne sait en recycler, ni que la nature sache éliminer.
Il n’y a aucune nécessité d’augmenter en nombre sur la planète tant que l’on ne sait ni laisser la nature propre ni se comporter en paix.
« Faire des enfants » était peut-être une préoccupation légitime lorsque l’humanité comptait peu de membres, il y a plusieurs milliers d’années. Il y a aujourd’hui bien assez de naissances pour que l’on n’aie pas à s’inquiéter d’un sous-effectif planétaire.
Lorsqu’un texte religieux affirme le besoin de procréer, t’es-tu demandé combien il y avait d’habitants sur Terre au moment où il a été écrit ?
Qu’est-ce qui te paraît le plus important : procréer ou cocréer la paix ?
o0o
Reste qu’en plus, on est a priori pas stérile du fait d’être LGBT, et il y a des milliers d’enfants issus de parents LGBT de par le monde, qui se portent aussi bien que les autres.
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Enfin, la croyance que l’on pourrait s’éteindre pour cause d’homosexualité veut implicitement dire que TOUT LE MONDE pourrait devenir homo, y compris la personne qui exprime une telle crainte. Cela dénote éventuellement une homosexualité reniée, rejetée, ou refoulée.
rappel des sous-parties
Distinguons faits et interprétations
Réponse aux questions fréquentes légèrement hostiles (vous êtes ici)
La haine fait-elle sens / la diversité naturelle
l’enjeu de la médicalisation des corps
la quête mystique en étant LGBT