Gay et religieux ? (cliquer)

Je me souviens (fin des années 2000) j’étais écoutant anonyme, dans une association d’aide pour des personnes en difficulté.

Une des écoutes qui m’a marquée est celle d’un homme se définissant Musulman.
Il m’expliqua être attiré par les hommes -malgré avoir tout tenté pour qu’il en soit autrement, à cause de sa peur d’une punition divine.

Il n’avait quasiment plus aucun gout pour la vie, dans cette situation, et songeait au suicide.
Mais il ne commettait pas le suicide car cela lui semblait être une faute encore plus grave que l’homosexualité, aux yeux du Dieu auquel il croyait.

Plusieurs indices me laissent à penser qu’il n’est pas un cas isolé, aussi bien dans cette religion que dans d’autres, et dans certaines cultures athées.

Ami.e, si tu es dans une situation comparable, n’hésite pas à solliciter de l’aide auprès de thérapeutes non jugeant (pas auprès de personnes qui professent des interprétations religieuses angoissantes).

Tu peux choisir de ne plus croire à certains dogmes : quel(s) humain(s) t’obligent à cela ?
Et si tu choisis de maintenir ta croyance ou ton appartenance à une religion, sache qu’il existe des courants religieux qui acceptent des fidèles homos.
A minima il en existe pour les Chrétiens et les Musulmans, puisque je connais des Chrétiens et des Musulmans ayant rejoint une branche les ayant accepté sans ambigüité.
Et probablement en existe-t-il dans chaque religion.

La quête mystique

Dans certaines représentations, se réaliser entant qu’homme ou que femme hétéro, est une quête mystique d’union sacrée du masculin et du féminin.

* j’ai entendu : « S’accepter tel.le que l’on est est une épreuve mystique essentielle. La chirurgie esthétique proposée aux personnes transidentitaires vient les priver de cette opportunité ».
–> Ma réponse : la connaissance, la révélation du Soi, est un processus, dont les étapes du chemin semblent variées, probablement selon les parcours d’âmes propres à chaque âme. La personne qui juge ce qui est un bon ou mauvais parcours spirituel est-elle elle-même parvenue à une sérénité spirituelle, ou est-elle aux prises avec ses propres dilemmes, préférant juger le parcours d’autrui que le sien ?

* j’ai entendu : « les hommes attirés par les hommes, et les femmes par les femmes sont probablement dans un rejet d’une partie d’elles-mêmes, et ce rejet les empêche d’atteindre une complétude énergétique des deux principes vitaux de la vie ».
–> Ma réponse : comme précédemment : c’est vite fait d’avoir compris quelques cours de théologie à la va vite, et de s’imaginer un parcours spirituel qui doive être conforme à une vision monolithique de la vie.
Les cours théologiques sont supposés aider à décoder le chemin spirituel, pas à le créer artificiellement, en se substituant à lui.

* J’ai entendu des gens dire que Dieu condamne l’homosexualité, en se référant au passage de Sodome et Gomorrhe dans la Bible.
—> ma réponse :
1. un livre symbolique nécessite d’en comprendre les codes, il ne se lit pas comme un roman ou un article de presse. (Message aux prosélytes vaniteux).
2. les interprétations de ce passages sont tres controversées. Certains chercheurs affirment que Dieu aurait puni ces villes pour tout autre chose (pratiques commerciales et taux de crédits usuriers, perte de l’harmonie entre les citoyens, etc.)
Il existe probablement encore bien d’autres traductions/interprétations.
C’est pas un peu facile de faire dire à Dieu ce qui nous arrange de croire (vis à vis de nos goûts et dégoûts) ?

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Quand bien même il y aurait une forme d’égarement dans le parcours LGBT :
* en suivant cette logique, alors le parcours hétéro cisgenre « copié collé », vécu par injonction comportementale, par pression sociale, sans éveil de conscience, serait un plus grand égarement encore, étant donné qu’il est un parcours moutonnier qui n’a pas confronté le chemineur à l’épreuve de trouver sa voix intérieure et d’arrêter de construire sa vie en fonction du qu’en dira-t-on.

* la définition du mot pêché, interprétée comme une faute ou comme un apprentissage, dépend des interprétations religieuses et des progrès de la linguistique (cf. la page à propos des dogmes); par conséquent, peut-être est-il un contresens spirituel total de croire que le chemin doit être dépourvu d’expériences paradoxales.

A ce qui précède, on pourrait me rétorquer qu’une fois qu’on a gouté au plaisir homosexuel (au lieu de s’en abstenir), on ne pourra plus jamais l’oublier, et cesser de le désirer un jour ou l’autre.
–> cette vision révèle une forte peur du diable en soi, de la petite voix maléfique à laquelle il ne faut pas succomber.
D’une part cette croyance fait le jeu des autorités religieuses qui veulent se placer en intermédiaire indispensable entre l’humain et le divin (soit disant pour protéger du mal).
Peut-être même cette croyance a été fabriquée de toutes pièces pour assoir un pouvoir religieux.
Quoi qu’il en soit, vu les massacres commis par des religieux au nom de Dieu, vu les envies encore présente de prosélytisme conquérant : je ne vois pas bien quel plus grand risque il y aurait à apprendre à discerner ce qui se joue en nous, et à devenir sage par nous-mêmes -dans une quête spirituelle sincère-, que de croire aveuglément des chefs religieux imbus de domination.

D’autre part, c’est le cas aussi pour le sucre : y goûter une fois peut rendre addict. Faut-il élever les enfants hors de toute les écoles (contact avec d’autres enfants mangeant du sucre, sucre dans le repas de la cantine), ou y-a-t-il un chemin de résilience possible, nous apprenant à devenir maitres de nous-mêmes et à consommer ce qui est bon pour nous, sans pour autant perdre notre étincelle divine ?

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A savoir : il existe des tortures psychiques, autoproclamées mensongèrement « thérapies de conversion », car prétendant permettre aux homos de devenir hétéros. Bien évidemment elles n’atteignent pas cet objectif illusoire, étant donné que l’on ne choisit pas nos attirances (on ne choisit que la manière dont on les accepte ou dont on se voile la face).
Ces pratiques sont dorénavant interdites par la loi française.

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le genre est il une réalité ou une construction du monde matériel illusoire ?

° s il est une réalité, d’où s’impose-t-il ? Est-ce la biologie qui impose notre vocabulaire (dire elle si vulve et voix aiguë, dire il si pénis et voie grave, être embêté si la voie est au milieu), ou si ce n’est pas la biologie qui dicte nos phrases, a qui obéit-on en genrant tout le monde dans chaque phrase ?

° s il est une illusion, pourquoi passer plus d’énergie à bien genrer qu’à éduquer au réveil ?