S’assumer / accueillir ?
Plan
2a. A l’attention des personnes se sentant LGBTI+, et leur entourage
2b. A l’attention des personnes se prétendant non discriminantes : trois questions d’auto-évaluation.
M à j : nov 2024 a
A l’attention des personnes se sentant LGBTI+, et leur entourage.
Est-on hétéro, ou homo, ou bi, ou pan, ou cis, ou trans… ?
Certaines personnes se sentent dans une identité, d’autres considèrent que leur attirance, et le ressenti genré, ne sont pas une définition rigide d’eux-mêmes, mais une expérience de vie comme une autre (comme faire la plomberie chez soi, sans pour autant se définir plombier).
Cette deuxième approche est facilitée pour les personnes ayant déjà pu observer que leur attirance, ou leur sentiment genré identitaire, est variable en fonction de l’estime de soi du moment, de l’attraction pour une personne en particulier, des périodes de stress ou de repos méditatif…
Par exemple, une personne que je connais explique se sentir sexuellement attirée par les personnes musclées (ou au comportement débordant d’assurance) à des moments où elle se sent faible, et ne plus ressentir cet attrait à des moments ou elle se sent davantage en confiance avec elle-même.
Par exemple une personne raconte son expérience de changement de son ressenti d’identité de genre en fonction de la manière dont elle s’est réconciliée avec ses ancêtres : née avec un pénis, désignée homme, elle s’est néanmoins longtemps ressentie non binaire, avant de se sentir davantage homme après une cérémonie de réconciliation avec son défunt grand-père (qui l’avait maltraitée dans son enfance).
La relation à soi-même, rigide ou souple, induit différentes manières de se nommer ou de rester sans étiquette.
Où être écouté.e ?
En cas de mal-être et de besoin d’écoute sur ce sujet : il existe des associations d’aide aux personnes LGBT en cheminement dans leur acceptation, et à leur entourage. Par exemple https://www.asso-contact.org/
Mais j’hésite à mettre ici une telle recommandation, car selon quelle personne on rencontre pour nous aider, on peut se confronter à des préjugés très différents (de la même manière que la personnalité d’un médecin va donner lieu à des consultations différentes).
Mon analyse subjective : les associations Contact sont généralement un havre d’empathie et d’accueil inconditionnel pour tous les membres de la famille (familles concernées par au moins une thématique LGBTI+).
Mais au niveau idéologique, elles fonctionnent essentiellement sur le témoignage de ses membres, avec un respect de la liberté individuelle.
Le problème ?
Par exemple, si une personne en questionnement sur son ressenti de genre va à un groupe de parole durant lequel, ce jour là, tous les témoignages sont ceux de personnes transgenre qui ont réalisé une transition médicales pour enfin être heureuses, la personne qui écoute cela pourrait en conclure que c’est ce qu’elle doit faire. Alors qu’en réalité ce n’est peut-être pas sa meilleure option de vie.
Peut-être aura-t-elle la chance de tomber le jour où les témoignages sont assez diversifiés pour comprendre qu’on peut aussi vivre une transidentité sans prendre d’hormones, peut-être pas…
NB Ce que j’expose ici pour les associations Contact que je connais, est probablement vrai dans de nombreuses autres associations, y compris sur d’autres thématiques de vie (cancer du sein, de la prostate, etc).
présentation audio de l’asso Contact Occitanie ici https://ivasoundstudio.com/conflits-de-canards-s1e05-etre-parent%c2%b7s-avoir-un%c2%b7e-enfant-lgbtqia-coming-out-en-famille-etre-allie%c2%b7e%c2%b7s/
Image du film « shortbus »
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A l’attention des personnes se prétendant non discriminantes : est-ce le cas ?
Question test 1)
Une personne se sentant potentiellement LGBT, en particulier un.e jeune qui vous confie ses émois, ses amours, sa première relation vécue… : allez-vous lui dire que « ça peut changer » ?
Si oui, mais que vous dites la même chose à toute personne se sentant potentiellement hétérosexuel.le ou/et cisgenre, en particulier un.e jeune qui vous confie ses émois, ses amours, sa première relation vécue… : alors c’est ok : vous traitez tout le monde pareil.
Mais si vous ne dites pas à un jeune hétéro « tu sais, ça peut changer » avec la même conviction qu’à un jeune LGBT, alors vous commettez une discrimination (au sens philosophique : cet article ne traite pas de Droit pénal).
C’est à dire que, quel que soit votre discours de tolérance (ou d’acceptation) de façade, c’est seulement l’épreuve des faits qui va révéler si un jeune aura eu raison de se confier à vous ou pas.
Question test 2)
Si un.e jeune vous demande : « comment est-ce que l’on fait l’amour » :
Si vous êtes à l’aise pour décrire une sexualité hétéro, y compris dans sa technicité, mais pas autant pour une relation entre hommes ou entre femmes, ou avec ironie et/ou gêne seulement pour les homos, bis et pans : le message subliminal -quelle que soit l’acceptation ou tolérance prétendue- sera : « il y a un problème ».
Suggestion de discours rassembleur homo-bi-pan-hétéro :
Quelle que soit notre attirance, les relations sexuelles ont divers buts, selon les personnes et les circonstances (et non pas en fonction d’une étiquette homo, bi, pan, ou hétéro) :
* prendre / donner / échanger du plaisir,
* s’épanouir, s’élever spirituellement via une sexualité en conscience,
* expérimenter dans la chair un amour romantique entre des êtres,
* choisir délibérément de procréer,
* et tant d’autres visions de la sexualité…
Techniquement parlant ?
Il y a des différences de pratiques entre les personnes :
certaines aiment une sexualité génitale, intellectuelle, et ou sensuelle,…
avec rapports buccaux ou pas…,
avec pénétration vaginale ou pas, anale ou pas….
Cela ne dépend pas vraiment de l’orientation homo-bi-pan hétéro mais des goûts de chaque partenaire.
Question test 3)
Vous souciez-vous de la santé des personnes qui prennent des hormones pour une transition de genre, mais pas de la santé des filles qui prennent la pilule ? Si oui pourquoi ??
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Vous souciez-vous de l’irréversibilité d’une opération chirurgicale d’une personne trans, plus que de l’irréversibilité du suicide d’une personne qui a mis fin à ses jours faute de savoir se sentir légitime dans une société qui rejette son existence ?