M à jour : mai/juin 2024
Composer avec l’ombre
« Avoir peur de son #ombre » dit une expression… La peur est au cœur de ce chapitre.
Une #peur inculquée (peur du malin en nous), une peur grégaire (dans une société dont les membres tentent de se distraire ou de travailler incessamment pour ne pas se retrouver seuls avec aux-mêmes), et une peur, ou absence de peur, beaucoup plus subjective.
De quoi parle-t-on avec le mot « ombre » au sens figuré ?
Ce qui est caché, et par conséquent plus difficile à trouver et à connaître.
Diverses observations me semblent importantes à partager :
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1. ce qui est #caché n’est pas forcément maléfique. Par exemple, dans une assemblée de gens grossiers et exubérants, il arrive que des personnes plus subtiles se taisent et passent inaperçues : ce qui se tapit dans un coin n’est pas forcément hostile. Cet exemple ramené à notre psyché concerne par exemple des sentiments subtils d’amour que nous n’exprimerions pas parce que nous passons le plus clair du temps à courir au travail puis à écouter des inepties au journal télévisé en rentrant. Quelle place avons nous laissé à l’amour subtil dans ce scénario ?
2. ce qui est caché n’est pas forcément amical. Par exemple, derrière la proposition d’aide du sauveur, il peut y avoir un désir inconscient de rendre la personne aidée dépendante.
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3. Les connaissances, ou pseudos connaissances en méthodes positivistes (« loi d’attraction » et autres) utilisées de manière systématique (pour se croire plus fort que la négativité elle-même) peuvent créer de violents remous psychiques des lors qu’on s’attaque à une partie de nous-mêmes que l’on rejette égotiquement.
Savoir voir le positif : oui. De là à en rejeter nos ombres…
4. Le précédent point de vigilance ne signifie pas faire l’inverse (se complaire uniquement dans le négatif et dans le refus de ce qui est évident en nous -pour se complaire dans ce qui est caché dans l’ombre.
En rejetant nos #pensées déplaisantes, et en ne considérant que celles plaisantes, nous nous priverions de certains enseignements.
Par exemple, une peur de se faire cambrioler pourrait être porteuse du message : « je suis trop attaché à mes possessions ». Trop par rapport à quoi ?
A une envie de mobilité ; à un besoin de réduire le montant de la cotisation d’assurance ; à un besoin d’apprendre l’économie circulaire, le prêt et le don, la fraternité…
Marmonner en boucle « mes possessions sont en sécurité », en vue de ne pas se faire cambrioler, me semblerait un conseil stérile dans le cas présent.
- Quel message délivrent nos parts d’ombres, lorsqu’on cesse de vouloir les enterrer sous du « positif », ou de s’en distraire sans fin ?
C’est là l’une des saveurs d’un travail introspectif mené harmonieusement.
Un travail disharmonieux, ou certains aléas, provoquent parfois de sévères décompensations psychiques.
Accepter nos parts d’ombre ne veut pas dire partir en guerre #excavatrice incessante des parts d’ombres en nous et chez autrui. Cf. le rôle de faux héros.
Et la Terre n’a pas non plus besoin qu’on l’excave outrancièrement.
On se libère plus facilement d’un sentiment dont on accepte l’existence, que renié (du moins, tant que le rythme de nos prises de conscience est juste).
Que pouvons-nous apprendre sur nous en observant nos fuites favorites ?
Regarder des films à base de super héros aux pouvoirs sur‑humains
→ besoin d’aimer ma vie −ses joies et ses contraintes− telle qu’elle est, au lieu de la juger banale et de la dénigrer
#Aimer regarder des images d’hommes et de femmes au corps « parfait »,
→ besoin d’aimer mon corps tel qu’il est −le toucher, l’aimer pour ce qu’il est.
Rêver d’un monde fraternel et généreux
→ besoin d’aimer ma propre avarice, mes mécanismes de repli, non pas pour m’y vautrer, mais pour les aimer en tant qu’étape de ma conscience, de mon besoin de trouver une valeur à mon existence, de prémices à une conscience élargie (une fois constaté l’étroitesse de la fausse zone de confort pingre).
Si nous assumons notre avarice, un vœu de générosité aura du sens.
Si nous fuyons notre avarice (sous un vœu de générosité), croyez‑vous que nous deviendrons un.e saint.e seulement par la magie d’une phrase répétée en mantra (« je suis généreux… je suis généreux… ») ?
C’est probablement d’une manière similaire que nos prières, nos demandes (à Dieu, à l’univers… ou exprimées avec d’autres référentiels culturels), et chacune de nos paroles et de nos intentions, sont probablement plus porteuses en s’inscrivant dans une démarche globale de confiance et de cohérence avec la vie, plutôt qu’en s’inscrivant dans une logique de peur d’une punition :
Car la peur et la #honte réunies amènent à feindre humilité, à se soumettre de manière aliénante, et donc à prononcer des vœux éloignés de notre réalité.
Les pensées sombres
Elles nous affaiblissent, si elles stagnent ou reviennent sans cesse. Mais en tant que porteuses du message « il est temps de changer la façon de considérer le monde », elles servent.
Les pensées d’accident, de frapper autrui, de catastrophes, de vengeance, de manipulation… nous fournissent un renseignement sur notre état émotionnel.
Elles peuvent nous révéler que nous débordons de haine, et que nous avons besoin de repositionner notre intention. On peut leur prêter une courte attention −en évitant de s’en enivrer.
Exemples :
° Imaginer qu’un accident survienne à une collègue de travail m’a permis d’identifier ma jalousie ;
° imaginer la mort d’une personne aimée, et la tristesse en résultant, m’a permis de repérer ma dépendance affective…
° Je conduisais malgré l’épuisement. Une pensée de mort est survenue. Je me suis garé. Dormir m’a peut‑être sauvé la vie.
° Une pensée violente a surgi durant un jogging. Je courais machinalement, peu attentif à mon corps. J’ai vérifié mon pouls, il était bien au‑delà du raisonnable. Je me suis arrêté pour récupérer.
Dans cette situation, il aurait été malvenu de masquer ce signal d’alarme, par une pensée du style « continue, accroche‑toi, sois un champion ».
La #déception
Elle est une #frustration, qui survient notamment lorsque nous courons après des rêves, parce que nous sommes exagérément critiques de l’existant, trop confiants dans nos mentors ou dans nos utopies, ou que nous suivons des voies tracées pour autrui*. Nos déceptions peuvent nous en apprendre long sur nous-mêmes.
(* Exemples : des années à récolter des bonnes notes à l’école, suivies malgré tout du chômage ou d’un métier ennuyeux ; lecture de dizaines de livres supposés nous aider à devenir des sages, mais pas d’éveil spirituel).
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