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J’ai rencontrés plusieurs militant.e.s en faveur d’un revenu socialisé pour tous (salaire à vie, revenu de base, allocation universelle…)
Leur enthousiasme était grand, ils avaient des quasi preuves que cela pourrait fonctionner.
Mais j’ai aussi entendu des milliardaires parler d’instaurer cela. Qu’auraient-ils à y gagner ?
Est-ce vraiment le même but poursuivi par les militants « de base » et par les milliardaires ?
J’ai donc voulu approfondir le sujet : est-il souhaitable de voire naître un revenu socialisé pour tous ?
La première préoccupation est de vérifier l’adéquation du but poursuivi avec le moyen envisagé.
Le but n’est pas un revenu socialisé. Le but est que personne ne soit laissé sur le carreau.
Pour ne laisser personne, que faudrait-il ?
Commençons par cela.
Il faudrait que l’on cesse de faire la course à la richesse, car la richesse est comme une créance : quelqu’un qui possède un milliard d’euros en France, possède 650000 mois de SMIC. soit plus de 54 000 années de travail au smic (soit 1350 travailleurs œuvrant 40 années).
Autrement dit, la richesse est une néo-royauté, capable d’asservir des millions de travailleurs démunis en capital ; et cela mine de rien, en toute légalité.
Est-ce qu’un revenu misérable ou même un tantinet confortable, changerait quelque chose à cela ? C’est ce que certains voudraient croire. Et vous ?
Pour manger à notre faim il faudrait que la propriété terrienne soit réorganisée, permettant à chaque commune, ou regroupement de communes, de disposer de champs cultivés sainement. Est-ce que le revenu socialisé améliorerait le système alimentaire centralisé et pollué ? Non.
Il faudrait aussi ne pas mettre au monde plus d’enfants qu’un territoire ne peut nourrir et héberger sans se serrer. Sinon, on va dépendre d’un autre territoire pour manger, ou on va créer des migrations par nécessité, et des conflits potentiels.
Première conclusion, le désir d’un tel revenu est est un lot de consolation. Pour le dire plus crûment, c’est un renoncement en un monde équitable, organisé avec cœur et intelligence.
D’autres auteurs pensent que c’est une stratégie pour regagner du pouvoir étapes par étapes, en commençant par nourrir tout le monde.
Je n’y crois pas un instant, notamment après avoir tenté de co construire une mini société alternative en France parmi des gens disposant d’aides sociales, et en Catalunya, parmi des gens ne disposant pas d’aide sociale.
Seule la seconde expérience a décollé. Le projet français est mort né (pour moi, cette expérience est révélatrice des effets anesthésiants des allocations).
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Je propose un petit retour en arrière : évaluons l’impact d’un dispositif social déjà existant :
la branche santé de la sécurité sociale (surnommée « la sécu ») notamment la CPAM.
Elle est supposée aider à financer la santé publique.
Dans l’esprit de beaucoup de gens : « santé = sécu ».
Et lorsque des gens manifestent pour défendre « la sécu », c’est parce qu’ils pensent défendre ainsi la santé.
Mais la santé est définissable subjectivement par chacun.e, tandis que « la sécu » est un dispositif qui appartient à quelques décideurs.
Parfois, le meilleur choix de santé consiste à ne pas passer par un circuit conventionné : se payer intégralement sa thérapie.
En disant « parfois », je suis loin du compte me concernant : hormis un besoin en chirurgie suite à un accident (merci l’hôpital public !),
la quasi totalité des soins de qualité dont j’ai bénéficié (soin du corps, ou thérapie de la psyché) n’étaient pas remboursés par la sécurité sociale.
Si beaucoup de gens confondent santé et « sécu », ils pourraient confondre « le droit de vivre dignement » avec le revenu socialisé.
(Comme on pourrait confondre la France et l’ensemble des français, ou un film et la vie).
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Pourquoi désirer recevoir une compensation financière plutôt que désirer récupérer le droit de subvenir à nos besoins avec une plus grande autonomie ?
NB. L’autonomie inclut une interdépendance consciente et approuvée ; l’autonomie n’est pas l’autarcie.
Pourquoi garder toutes les lois fiscales, sanitaires, corporatistes, et du droit du travail,
qui n’empêchent pas les énormes entités économiques de prospérer,
mais qui rendent impossible** l’accès à un emploi sain et autonome pour la plupart des personnes ?
**de par la complexité administrative abusive, certaines taxes, les normes établies pour la gabegie mais pas pour les petits producteurs, l’absence de discernement des activités réellement saines (à soutenir localement, politiquement, et par la société civile), l’absence de lucidité quant aux activités ou imports polluants (qui détruisent à la fois la planète et les économies locales), par le système bancaire de prêt à bas taux aux riches et de forts taux aux plus démunis…
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Je souhaite mettre en lumière les risques de ce prétendu « cadeau », qui pourrait, en réalité, renforcer une dépendance massive de la population.
Une dépendance à une technocratie industrielle inéquitable et indésirable.
Une autre manière de le dire est de poser la question suivante :
voulons-nous dépendre toujours plus d’un organisme susceptible d’imposer unilatéralement sa volonté ?
lien vers page « gardien, faux héros«
Cette réflexion concerne donc différents projets impliquant ce genre de risque.
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On pourrait se demander :
La liberté de ne travailler que par choix, grâce à un revenu socialisé, pourrait-elle servir tout le monde, ou seulement une poignée de citoyens conformistes dont les papiers et le crédit social seront en règle ?
Si un parent néglige son enfant 364 jours par an, mais lui offre un beau jouet pour Noël, diriez vous que c’est un « bon » éducateur ?
Ensuite, que diriez-vous d’un État qui légalise l’iniquité et les violences environnementales, mais qui distribue un subside douze fois par an ?
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Dans sa gestion du COVID, l’État français a suspendu, sans indemnités, divers professionnels de santé qui utilisaient leur droit à disposer de leur corps (refusant de se faire injecter un produit expérimental).
Si nous étions tous assujettis à un subside d’État, et que l’État nous imposait à nouveau une injection dont nous ne voudrions pas, serions-nous tous menacé.e.s de misère, si nous étions tou.te.s devenu.e.s allocataires ?
Comment améliorer la société pour qu’on ait moins besoin d’allocations compensatrices ?
Que voulons-nous vraiment vivre ensemble ?
Voulons-nous faire société ?
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NB.1.
Les projets d’allocations universelle peuvent répondre à des attentes légitimes de la part de nombreuses personnes.
Via ce chapitre, j’espère seulement aider à s’orienter vers des utopies qui n’embarquent pas une dystopie en leur sein.
Je remercie les créateurs de ces utopies, qui tentent d’apporter une réponse au besoin universel d’accès à un toit, une nourriture saine, des activités justes… une vie sociale correcte possible pour tous,
j’aimerais beaucoup que l’on réalise cela ensemble, sans passer par un enfermement à encore plus de dépendance et de soumission.
Je souhaite en particulier exprimer mon admiration pour le projet de salaire à vie, qui bien que ne m’ayant pas convaincu au regard de tout ce que j’expose ici, a au moins le mérite de poser de vraies questions et de proposer une réforme profonde et réfléchie (le projet de salaire à vie est bien davantage intéressant que ne le sont divers projets de revenu superposé au capitalisme sauvage).
NB.2. Les aides ciblées en faveur des personnes en situation difficile sont un progrès social que je trouve essentiel de maintenir, augmenter, et rendre davantage progressif (jusqu’à temps qu’il existe une fraternité massive et saine qui puisse nous dispenser de la fraternité froide administrative).
Autrement dit, je ne souhaite pas m’opposer aux aspect sociaux de l’État ; je souhaite éviter qu’ils soient notre seul outil.
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Si on se contente de piller le monde par notre consumérisme, la seule chose que l’on peut réussir à partager est… notre dette écologique et guerrière.
Le jour où ce pays produira ce qu’il consomme, et sans gréver l’avenir des générations futures au niveau écologique, ce jour là, si on veut mettre en place un système de solidarité, il sera probablement sain.
En attendant, tout ce que l’on mettra en place sera pour un club de privilégiés locaux qui abusent du reste de la planète.
Le revenu socialisé ne créerait pas ce problème, mais il mentirait quant à la possibilité qu’il s’étende aux habitants des pays exploités, il mentirait quant à son éthique, et il nous rendrait encore plus inutiles, donc encore plus vulnérables en tant que population.
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En conclusion, pour réellement en finir avec notre complicité avec ce système violent, il est déplacé d’implorer un des gardiens de ce système de nous verser un dividende (nous habitant.e.s de pays riches).
Il semble courageux de changer d’attitude : consommer et travailler avec une probité absolue, assumer nos responsabilités (comme Gandhi, qui tissait sa laine sur un rouet), cesser de vivre en asphyxiant la biosphère, et nous entraider,
et oser rêver, sans confondre utopie accessible immédiatement, et utopie potentiellement accessible (autrement dit une simple direction à emprunter).
Version bêta 2025.
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