Voici mon histoire (limitée à quelques morceaux choisis sur une partie des #thérapies que j’ai suivies, dans l’optique de passer le message « choisissez bien vos thérapies, à commencer par sonder votre intention profonde »).
Cette remémoration est effectuée en toute sincérité, mais à partir de ce que ma mémoire a reconstitué a posteriori.
A huit ans, je me suis promis à moi-même de garder le souvenir de la douleur que j’éprouvais assez souvent : une douleur #psychique abyssale, un sentiment d’abandon, une douleur existentielle, un monde agressif incompréhensible, un sentiment d’absence d’adultes sensés autour −absence m’ayant dissuadé de fuguer.
Je me suis promis de m’en souvenir pour ne pas oublier d’aider d’autres enfants -à ce qu’ils ne subissent pas la même chose-, une fois que je serais adulte (donc capable de tout, comme je l’imaginais).
L’accumulation de ressentis pénibles m’a fortement rapproché de la ligne du suicide, dix ans plus tard.
J’ai choisi de tenter quelque chose pour rester en vie (et de ne commettre l’acte que si j’échouais). A partir de lectures sur la visualisation, en partant du constat que mon mental était très fort, ma volonté inébranlable (si et seulement si j’étais convaincu), j’ai concocté une méthode pour me remonter, à base de volonté et de visualisation, qui a eu pour effet de m’insensibiliser, de me couper de mes ressentis pénibles et de me créer des paliers pour retourner à la vie.
J’ai ainsi pu prendre le chemin d’une vie « normale », étudier, travailler, me mettre en couple, avoir une automobile…
Cela m’a évité l’arrêt brutal de la vie, mais m’a enrôlé dans une société pathologique. Je suis devenu un consommateur chevronné, j’ai travaillé pour des employeurs matérialistes, j’ai acheté des objets inutiles et des voyages polluants.
Mon implication militante, bien intentionnée, a été un deuxieme centre d’intérêt. mais elle m’usait, car elle occupait presque tout mon temps libre.
Me sentant stabilisé, du moins dans la norme, je me suis senti de taille à affronter mes parts d’ombres. J’ai suivi des thérapies, pour retrouver ma complétude.
Les thérapies qui m’amenaient à parler beaucoup ne m’ont pas vraiment servi, ni desservi.
J’ai refusé les médicaments : j’ai toujours eu assez de contrôle personnel pour ne pas me sentir en danger de passage à l’acte suicidaire ; donc il était hors de question d’absorber des substances nocives.
Des années plus tard, j’ai mené une thérapie émotionnelle de groupe, (Dynamique émotionnelle) qui consistait à surjouer une émotion, dans une salle où l’on pouvait frapper les murs si besoin (sol et mur matelassés), crier de toutes ses forces (on avait de quoi se boucher les oreilles).
Là, j’ai assisté à des phénomènes remarquables : des personnes, qui jusque là s’étaient tues, arrivaient à exprimer pour la première fois des souvenirs pesants, tels un viol vécu.
Mais j’y ai aussi vu des addicts qui venaient depuis dix ans (donc une stimulation intense ne provoque pas nécessairement une guérison rapide, et cette méthode est comme les autres : plus ou moins valable selon à qui elle s’adresse, et à quel moment du chemin d’éveil).
Lors d’une séance en extra (hors du protocole strict de dynamique émotionnelle), le thérapeute a proposé une nuit d’exercices enchaînés.
On a commencé par une respiration dynamique et forcée (« rebirth »), qui a pour objectif de bloquer nos mécanismes de défense psychique.
Cette respiration m’a conduit à la réémergence d’un souvenir désagréable : un membre de ma famille autoritaire qui avait des gestes en apparence affectueux mais que je vivais très mal.
Ensuite, soit disant pour me libérer, le thérapeute m’a fait décrire ces gestes, m’a placé au sol maintenu par le reste du groupe (j’étais donc impuissant).
Le reste du groupe reproduisait ces gestes sur moi (20 mains au lieu de 2, pour me caresser comme je détestais).
C’était bien évidemment pas du tout libérateur.
J’ai demandé que ça s’arrête, mais le thérapeute a fait durer davantage, contre ma volonté. Il a permis d’arrêter quand j’ai hurlé « stop » suffisamment fort pour rendre sourde une boite de nuit entière.
La conséquence ? Une violente somatisation dans les heures qui ont suivi (j’ai cru que j’allais mourir, avec une douleur comme si on m’avait transpercé d’une épée), cette nuit « thérapeutique » a créé un trauma.
J’ai été perturbé psychiquement par ses effets secondaires, durant dix années ; je n’ai quasiment plus pu faire l’amour, car cela réveillait le trauma.
Oui, dix années.
Si j’avais foi en la Justice humaine, si… si … j ‘aurais … aaaarg… ce qui est fait est fait.
Si j’écris aujourd’hui cette page, c’est pas par vengeance mais pour alerter, alerter, alerter !
Un thérapeute peut avoir soigné miraculeusement untel et unetelle, mais se rater complètement une troisième fois. La confiance aveugle est un mythe dangereux.
L’intention qui nous anime en tant que patient qui veut remettre sa guérison dans les mains d’autrui, est à questionner au plus profond de nous-mêmes, derrières les fausses évidences !
Le thérapeute m’avait incité à rentabiliser le coût de la séance en « y allant à fond ». Je crois que j’ai ainsi expérimenté intensément la dissonance du mélange spiritualité et affaires.
Probablement avais‑je des attentes démesurées, déconnectées de toute connaissance de la réalité de mes capacités à ce moment là. Et une confiance mal placée.
Ce thérapeute est aujourd’hui formateur de thérapeutes… je me demande bien ce qu’il leur enseigne.
Suite à cette séance, trois personnes que j’aimais sont mortes, dont mon père. Je plongeais en enfer psychique. Au travail, une collègue qui jusqu’ici me respectait, s’est mise à me dénigrer, me rabaisser (dès la première heure du premier jour de reprise de travail après la mort de mon père).
Je repartais du travail en pleurant dans la rue.
Je suis allé voir mon médecin traitant, qui m’a écouté avec compassion, mais n’a rien fait, rien proposé. Je n’avais plus aucun repère, j’ignorais qui pouvait m’aider. Ce médecin aurait pu a minima me rappeler qu’il existe quelque chose nommé harcèlement au travail, m’arrêter une semaine, que sais-je.
Des années après, j’ai retenté un stage. Un stage très doux, autour de l’enfant intérieur. Cela m’a apporté du réconfort, du bonheur <3 <3 <3.
Content de ce retour au travail sur moi, sans stress, content de ne pas être tombé dans une ambiance néolibérale de coaching arriviste, j’ai voulu poursuivre avec les mêmes formateurs.
Mais mal renseigné sur le but et le déroulé de leur stage suivant, je me suis à nouveau lancé dans un « développement personnel/spirituel » dangereux.
Le stage consistait en des journées très longues (style 6h – 21h), principalement occupées à passer plusieurs heures par jour à regarder un.e autre participant.e dans les yeux, et tenter de répondre à la question « qui suis‑je », par fractions d’une ou quelques minutes de travail.
Pourquoi n’ai-je pas su dire « ça suffit, je quitte ce stage maintenant car il me déstabilise plus que je ne le peux supporter en ce moment » ?
J’ai appris ensuite que le rythme du stage était conçu pour provoquer « l’illumination » en quatre jours. (objectif confondant spiritualité et conquête).
Ce stage m’a apporté plus de mal‑être que de bien‑être. Cette fois‑ci, l’état de choc n’a duré que quinze jours. J’ai néanmoins cessé tout stage, longtemps.
Depuis, j’ai surtout cheminé en autonomie.
Je me suis aidé notamment du livre « Écoute ton Corps, tome 1 et 2 » de Lise Bourbeau (qui n’est pas intéressant en tant que source d’informations, car il contient beaucoup trop d’affirmations simplistes indémontrées, mais qui peut aider à remonter l’estime de soi), de « La Carte » de Colette Biron Reid, de « La Nutri‑émotion » de Nassrine Reza, et « Le travail d’une vie » de Thierry Janssen.
Malgré ce que j’ai essuyé, j’ai été relativement épargné, en comparaison de ce qui est arrivé à une personne de mon entourage ayant tenté un stage de montée rapide de Kundalini et diverses autres procédés mal maitrisés. (Ce genre de pratique n’est pas supposée être proposée à tout le monde, ni émanant de n’importe qui).
Les conséquences de son stage accéléré l’ont plongé plus d’une dizaine d’années dans une survie psychique compliquée. Cet ami a erré des années sur les routes, sans domicile fixe ni sûr, pour se reconstruire peu à peu, loin des pressions sociétales (et du secteur psychiatrique, dont sa chimie à effets secondaires). De nombreux êtres ayant une pratique spirituelle et méditative lui sont venus en aide. Aujourd’hui, vingt ans après, il mène une vie à peu près normale. Bravo pour cette remontée.
J’ai reçu des #soins énergétiques. Certains soins n’ont eu aucun effet (malgré un coût élevé). Les soins traditionnels, consistant à dériver une partie de ma propre énergie, d’un méridien vers un autre, ont tantôt été suivi d’aucun effet, tantôt d’un surcroît d’énergie, tantôt d’une perte d’énergie.
D’autres soins, assez rares, les uns basés sur du chamanisme, les autres sur les capacités d’une personne à effectuer une sorte de nettoyage énergétique puis à transmettre « de la lumière », n’ont le plus souvent eu aucun effet ;
mais deux fois, ils ont été suivis de changements quasi miraculeux.
Lorsqu’il y a eu un effet perceptible, généralement dans les 24 heures, j’ai observé : une fulgurante remontée de l’estime de moi, de mon énergie vitale, de ma joie de vivre ; la stupéfiante disparition d’une multitude de symptômes (cardiaques, digestifs, irritation de muqueuses, douleurs articulaires, saturation des fonctions mentales…), l’envie de reprendre soin de mon apparence (couper la barbe et les cheveux délaissés depuis des semaines…).
Il y a eu l’accident de boxe. Je voulais tant fuir mon côté féminin et affirmer ma virilité, qu’au lieu de m’inscrire dans un club de boxe tranquille, ou de faire un autre sport, j’ai choisi un endroit qui me terrifiait de brutalité, où j’ai survécu avec bonheur quelques semaines (car j’ai savouré le ressenti d’une pleine conscience grâce au besoin d’esquiver des coups réels).
Mais symboliquement pas par hasard, cette tentative d’être davantage viril que je ne l’étais s’est conclue par un accident me brisant un testicule.
A l’hôpital, les élèves étudiants ont été infects, allant jusqu’à me malaxer le testicule brisé soit-disant pour savoir s’il fallait opérer (sans anesthésie. Je vous laisse imaginer la douleur).
Au final une vraie chirurgienne m’a opéré et sauvé l’organe.
Aujourd’hui je n’ai plus envie d’aller vers des thérapeutes.
Parce qu’ils ne sont pas nécessairement compétent au delà des quelques cas d’école qu’ils ont appris ;
parce que la relation d’aide créée est rarement constitutive d’une relation saine et émancipatrice pour chacun (dépendance, idéologie de caste -même derrière certains discours affirmant qu’on est tous humains issus de la même source-,
parce que l’idéologie néolibérale du « système » est quasiment toujours présente-,
et parce que rares sont les positionnements équilibrés entre culpabilisation et déresponsabilisation totale.
Et si j y vais, je n’ai plus envie de payer a priori (ou alors une somme modique, et plus si affinités a posteriori). Car beaucoup vendent du rêve, et n’assument pas la réalité de leurs pratiques.
Côté médecine, juste un indice : les événements du COVID m’ont encore plus fait chuter ma côte de confiance envers cette profession.
NB.1. Il y a une majorité de métiers dont j’aimerais que l’éthique soit revisitée, dans cette société : les métiers du soin ne me semblent pas être un cas isolé.
Une manière plus positive de le dire est :
nos divers métiers donnent un aperçu de ce que pourrait être une société organisée autour d’un intérêt commun pour la Vie. Mais on a des progrès à faire, voire tout à réinventer.
Réinventer ? c’est généralement ce que chaque personne qui s’éveille fait : donc tout va bien 🙂
NB.2. Mon histoire personnelle ne saurait se résumer à ces événements. D’une part parce que divers médecins m’ont bien aidé (des dentistes principalement, un homéopathe une fois, une chamane trois fois…)
d’autre part parce que ce qui est narré ici représente une infime partie de mon temps passé sur Terre.
La vie est belle, j’en ai eu bien plus de preuves (que je n’ai eu de traumatismes).
Pâques 2024, j’ose à nouveau un stage de soin, après tant d’années de repli.
(stage de reconnexion Coeur – hara) et malgré l’intensité condensée sur deux jours, et la difficulté de passer du stage au retour chez soi, après, je suis très content des libérations vécues, des personnes rencontrées, du facilitateur, et ai retrouvé la confiance en la possibilité d’évolution à plusieurs.
Mais le rapport bénéfice/souffrance est difficile à évaluer : le stage consiste à raconter sa vie durant deux heures, sans oublier les moments pénibles, puis à quelques activités psycho énergétiques ensuite. D’une part raconter la somme de mes traumas connus est une véritable épreuve, d’autre part quelques jours après le stage, le souvenir des bénéfices des pratiques s’est estompé : c’était trop intense en peu de temps, et je n’ai quasiment rien assimilé.
j’espère un jour participer a un atelier de réflexion pour venir en aide aux gens qui a l issue d’un moment thérapeutique (notamment un stage intense), n’ont personne de réconfortant autour d’elles + et des fragilités à surmonter
(je me souviens vers l age de 17 ans j étais allé voir une psy. rien que de parler 20 minutes puis qu elle dise stop quand elle a décidé, je suis sorti dans la rue, je me tenais aux barrières pour pas tomber car j’étais complètement chamboulé (a l’époque j en avais gros sur la patate et pas trop d’outils pour gérer ma psyché).
Cette réflexion est en lien avec le but même de la vie en société,
et donc c’est particulièrement difficile mais utile de traiter cette question dans une société individualiste de repli individuel ou familial.
Je crois en la nécessité d’un entourage, et/ou de groupes d’autosupport pour faire société, y compris pour surmonter les difficultés psychiques de vie. Je vais a priori tenter d’en rejoindre ou créer.
Important : cette partie fait sens après avoir lu « les principes de la vision en miroir (ici)« , sans oublier en fin « les limites de la vision (ici)« .
Les thérapeutes s’en foutent ?
Combien de fois je me suis fait la réflexion du manque de chaleur du système de soin : bien évidemment de la médecine classique, de la froideur des hôpitaux -mais c’est un relationnel tellement distant, des agendas tellement productivistes, qu’en ce qui concerne l’ #écoute, je ne vois même plus de rapport entre médecins et empathie. Là où c’est davantage préoccupant, c’est dans le domaine du soutien psychique, là où dans une sorte de naïveté idéaliste, j’attendais d’un psy, ou d’un thérapeute alternatif, qu’il s’intéresse vraiment à ma vie, à moi, etc.
Alors oui j’ai rencontré des #écoutants qui durant le temps thérapeutique de la séance, étaient vraiment à l’écoute. Qu’est-ce que j’en ai tiré ?
Un bien-être éphémère, un fort sentiment qu’en réalité je ne comptais pas à leur yeux une fois la séance finie -puisque j’étais alors seul, en proie avec encore plus de tracas qu’avant de leur parler : avec les remontées de traumas divers. Compter à leurs yeux dénote probablement d’une part enfantine en moi qui recherche l’attention de parents que je n’ai pas le sentiment d’avoir eu, du moins pas autant ou pas comme je voulais. Signe d’un ego égocentrique j’en conviens.
Ce qui m’apparaît ce matin, c’est que mon sentiment que les thérapeutes n’en n’ont rien à f**tre de moi, révèle que moi-même j’en n’ai rien à f**tre de moi.
Comment cela ? C’est absurde d’écrire cela au vu de tous les soins que j’apporte à ma personne (tenter de manger sain, faire du sport, travailler utilement, avoir des amis, être en démarche d’éveil spirituel, etc)
Mais c’est cohérent au vu de la manière dont je gère mes surplus de pressions existentielles internes en regardant des séries (ou plus jeunes en lisant des BD ou regardant des dessins animés).
(Phénomènes addictifs).
Réflexion poursuivie page SOS. #psychologue #psychiatre
En parler ou pas ?
Ce qui reste en questionnement important pour moi est la réflexion suivante, que je n’arrive pas bien à résoudre pour le moment :
Puisque la pensée est créatrice, les paroles encore plus, mais que la parole peut libérer d’une pression jadis bloquée… quand et comment parler en étant sur de ne pas aggraver ce qu’on a identifié comme un problème ?