FNSEA

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Dans cet extrait de « Complément d’enquête », des documents inédits révèlent les positions de la FNSEA lorsqu’il s’agit d’établir les critères de reconnaissance des maladies professionnelles liées à l’usage des pesticides. Les agriculteurs sont pourtant une profession à risque…

A trop se battre pour l’usage des produits phytosanitaires, la FNSEA joue-t-elle parfois contre les agriculteurs qu’elle est censée défendre ? ​En décembre 2021, l’organisation syndicale publie un communiqué. Elle se félicite de l’inscription du cancer de la prostate au tableau des maladies professionnelles. Et relève même : « Cette création va permettre d’indemniser les agriculteurs et les salariés exposés aux produits de traitement des plantes pendant leur activité professionnelle afin qu’ils puissent bénéficier d’une meilleure prise en charge financière en cas de survenance de la maladie. »

Pourtant, les journalistes de « Complément d’enquête » ont découvert qu’en coulisses, la FNSEA adopte parfois une tout autre posture. Ils ont mis la main sur des documents exclusifs : les comptes rendus de réunions de la Cosmap, une commission qui dépend du ministère de l’Agriculture. C’est là que sont décidés les critères d’inscription des maladies professionnelles pour les agriculteurs. En 2011, la FNSEA s’oppose à l’inscription de la maladie de Parkinson. Même scénario en 2013 et 2014 concernant les lymphomes. En 2021, en revanche, l’organisation ne s’opposera pas à la création du tableau concernant le cancer de la prostate, mais elle plaidera pour les critères les plus restrictifs. 

Joint par « Complément d’enquête », un représentant de la Coordination rurale, syndicat plutôt favorable à l’usage des pesticides, se dit choqué par un tel positionnement. « Ils votent contre leurs adhérents. Moi, je suis agriculteur, et je défends les agriculteurs. Tandis qu’eux, on ne sait plus trop ce qu’ils défendent… », déclare ce syndicaliste qui siège à la Cosmap. 

Une affaire de gros sous 

Mais alors, pourquoi un tel positionnement ? Selon Jean-Noël Jouzel, chercheur au CNRS qui a assisté à plusieurs de ces réunions, les choix de la FNSEA pourraient être dictés par des considérations financières. « La FNSEA, c’est la fédération nationale d’exploitants agricoles et donc des exploitants agricoles qui sont appelés à financer largement ce système de reconnaissance (…). Et c’est cette seconde casquette qui pèse plus lourdement, et qui a toujours pesé plus lourdement dans l’histoire de la FNSEA. » 

Contacté à plusieurs reprises, le service de presse du syndicat n’a pas souhaité répondre à nos questions sur le sujet. 

Le syndicat numéro 1 chez les agriculteurs est capable de bloquer la France entière en 48 heures. Ou de suspendre les blocages d’un claquement de doigts, comme l’a fait son président Arnaud Rousseau après les aides annoncées par Matignon. Coup de projecteur sur ce mastodonte aux 200 000 adhérents.

Ces trois semaines de colère ont-elles fait vaciller soixante-dix ans de règne ou, au contraire, ont elles renforcé la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles ? Secoué par sa base, challengé par ses concurrents, le syndicat numéro 1 chez les agriculteurs reste en tout cas au centre du jeu. D’un claquement de doigts, son président a ordonné de suspendre les blocages après les aides annoncées par Matignon.

Arnaud Rousseau, paysan, leader syndical et homme d’affaires

C’est d’ailleurs à l’occasion de cette crise que beaucoup de Français ont découvert le nouveau visage de la FNSEA. Celui de son président, Arnaud Rousseau, 50 ans, céréalier en Seine-et-Marne, mais aussi président du groupe Avril, géant de l’agro-industrie aux 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022.

Peut-on être tour à tour paysan, leader syndical et businessman ? Comment défendre à la fois les intérêts d’une multinationale et ceux du petit éleveur ?

Soutien actif du modèle productiviste ?

Car la FNSEA, c’est aussi un lien décomplexé avec le pouvoir depuis des décennies. Réputé capable de faire et défaire les ministres de l’Agriculture, le syndicat est, pour certains, vu comme un soutien actif du modèle productiviste et de l’usage des pesticides.

Quelle est sa réelle influence politique ? Quel poids a-t-il sur la fabrique de la loi ? « Complément d’enquête » sur ce mastodonte aux 200 000 adhérents, capable de bloquer tout le pays en 48 heures.

Une enquête d’Eugénie Yvrande, Justine Rousseau et Bassel Al Hamwi pour STP Productions.

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Pesticides : médecin contre agriculteur, échange musclé sur les réseaux sociaux

Louis-Adrien Delarue, médecin généraliste sur Angoulême, et Christian Daniau, président de la chambre d’agriculture de la Charente, ont eu un échange musclé sur les réseaux sociaux.

Dans le coin gauche, Louis-Adrien Delarue, médecin généraliste sur Angoulême, engagé au sein du collectif « Les médecins alertent contre les pesticides » notamment. Dans le coin droit, Christian Daniau, casquettes de la FNSEA et de président de chambre d’agriculture de la Charente. Au centre, les pesticides et une vive passe d’armes sur les réseaux sociaux.

L’agriculteur attaque…

Premier round engagé par Christian Daniau, alors que Louis-Adrien Delarue dénonçait l’usage trop important des herbicides. Docte, le président de chambre ose le parallèle entre pesticides et médicaments, ce qui rappelle l’élément de langage des « produits de santé de la plante » utilisé par les défenseurs des pesticides : « Monsieur Louis-Adrien Delarue peut-être serait-il intelligent de votre part de rappeler que vous êtes médecin et que vous préconisez aussi des médicaments et/ou des molécules chimiques à vos patients. Pour ma part je ne dénigre personne au contraire je remercie tous les médecins les soignants et la science qui nous permet d’être soignés dans de bonnes conditions en France. De votre côté je vous demande juste un peu de respect pour celles et ceux qui produisent votre alimentation….. N’oubliez pas que plus de 800 millions de personnes ne mangent pas a leur faim dans le monde, les mêmes qui ne bénéficient pas des progrès de la médecine dont nous bénéficions égoïstement. Soyons solidaires, respectueux les uns les autres, générons la paix plutôt que les divisions si nous voulons répondre aux vrais enjeux. Merci »

Aujourd’hui le problème numéro 1 est bien l’épidémie de maladies liées aux pesticides, pas aux effets indésirables possibles d antibiotiques faits pour sauver de pneumonies mortelles… ou d’effets indésirables de chimio fait pour lutter contre justement des cancers… et en particulier les cancers liés aux pesticides…

Le médecin réplique

Un parallèle que n’accepte pas le médecin généraliste angoumoisin. Qui a répliqué, publiquement : ««Arrêtez votre cirque, Vous ne leurrez que vos militants les plus endurcis. Mon Facebook est publique et être médecin c’est une fonction de soigner les gens ou de les prévenir de maladies… Pas de les créer etaujourd’hui le problème numéro 1 est bien l’épidémie de maladies liées aux pesticides, pas aux effets indésirables possibles d antibiotiques faits pour sauver de pneumonies mortelles… ou d’effets indésirables de chimio fait pour lutter contre justement des cancers… et en particulier les cancers liés aux pesticides… Par ailleurs je connais bien le monde paysan, ma famille travaille la terre, grand père paysan, oncle paysan, sœur boulangère, et produit donc aussi VOTRE alimentation… sauf que c est une alimentation aujourd’hui dénuée de pesticides. Le seul cousin qui travaille la terre à base de pesticides s est chopé un parkinson à 40 ans à peine et est maintenant sur un fauteuil roulant à sucrer les fraises…

Le seul cousin qui travaille la terre à base de pesticides s est chopé un parkinson à 40 ans à peine et est maintenant sur un fauteuil roulant à sucrer les fraises…

Et Faire semblant de confondre des médicaments qui servent à éviter des maladies graves et les pesticides est une supercherie qui ne vous honore pas. Vous démontrez là tout votre travail de lobbyiste au service de la FNSEA. Moi je joue mon rôle de médecin avec d autres qui alertent sur les graves dangers des pesticides. Pour les dangers lies à certains médicaments qui n n’ont rien à faire sur le marché, j y ai consacré une partie de ma vie et vous le savez très bien, ce qui n est pas votre cas à propos des pesticides. Je respecte tellement les paysans et les agriculteurs qu il est de mon devoir de médecin de les alerter et les protéger des maladies professionnelles qu ils encourent. Et de dénoncer les syndicats agricoles qui désinforment pour favoriser des intérêts privés..

Votre responsabilité minimale devrait également d’avertir vos agriculteurs et de militer pour sortir du cercle vicieux agricole qui les font les utiliser… Respecter les agriculteurs et les citoyens, ce n est pas de chanter qu il « faut être solidaire les uns les autres » tout en continuant à intoxiquer faune, flore, être vivants en tous genres. Ce sont des mots en l air, c est du vent, c est du pipeau, c est un leurre pour tenter de faire diversion quand les fabricants de chimie et les agroindustriels polluent sans vergogne en écrasant la paysannerie vivrière que ce soit en France ou à l’export… Et la FNSEA défend et a toujours défendu ce modèle pourri jusqu’à à la moelle. »

https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/pesticides-si-les-francais-etaient-informes-ils-devraient-avoir-encore-plus-peur-c8e8fc1e-d644-11ee-a613-258427ffa9f5

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Pesticides : « Si les Français étaient informés ils auraient encore plus peur »

Une étude de WWF France met en avant le manque d’informations des Français sur les pesticides. Un résultat qui explique, selon l’association, leur manque de réactions aux annonces

L’annonce de la suspension du plan Ecophyto 2030 début février a fait bondir toute une partie de la classe politique ainsi que de nombreuses Organisations non gouvernementales. Sans que le reste de la population ne semble s’en inquiéter plus que ça. « Nous étions en décalage », admet Jean Burkard, directeur du plaidoyer de WWF France. Et il n’y a pas eu que le plan Ecophyto. « Depuis quelques mois, il y a une avalanche de décisions du gouvernement sur la question des pesticides qui sont des gros reculs. Mais les prises de parole pour alerter sur ces reculs se sont limitées aux ONG. »

Un manque d’informations ?

De quoi interroger WWF France, d’autant plus que les produits phytosanitaires et leur impact sur la santé préoccupent les Français. Dans une étude de 2023, réalisée par IPSOS et publiée par le PAN (Pesticide Action Network), ils étaient ainsi 79 % à se dire « inquiets » sur la question.

L’organisation avait une petite idée derrière la tête sur les raisons de ce décalage : le manque d’informations du public sur le sujet. « On demande souvent aux gens ce qu’ils pensent des pesticides, mais jamais ce qu’ils savent sur les pesticides », lance Jean Burkard.

Les pesticides sont connus, mais les effets réels sont ignorés— Jean Burkard, directeur du plaidoyer à WWF France

WWF France a donc mené propre enquête, en demandant à l’institut de sondage Ifop de poser 14 questions sur le sujet à un panel de Français. Les résultats de cette étude ne sont pas très bons, selon l’organisation. Mais certaines questions sont plutôt techniques (pas de réponses oui/non mais sous forme de pourcentages) ; « La moyenne est à cinq « bonnes » réponses, 76 % des sondés ont six bonnes réponses ou moins », détaille Jean Burkard. Et si on relève la barre à neuf bonnes réponses ou plus, ils ne sont plus que 3 %. « Les pesticides sont connus, mais les effets réels sont ignorés », regrette le directeur du plaidoyer.

Les effets, mais aussi les protections garanties par l’État. « À la question sur la distance minimale entre une culture traitée avec les produits phytosanitaires les plus dangereux et les lieux de vie comme les habitations, les écoles ou les hôpitaux, 47 % des personnes interrogées répondent 100 mètres », rapporte Jean Burkard. La bonne réponse, 20 mètres, n’a été sélectionnée que par 21 % des participants. « En fait, si les Français connaissaient toutes ces choses-là, ils devraient avoir encore plus peur », lance-t-il.

Avec les agriculteurs

Cette ignorance qui « touche tout le monde », peu importe le camp politique, l’âge ou le lieu d’habitat c’est, toujours selon Jean Burkard, une responsabilité partagée. « Il y a tout ce discours un peu rassurant. Il s’oppose au discours scientifique, assez unanime sur le sujet, mais les organisations écologiques ne sont pas parvenues à le contrer. » Un « cercle vicieux » qui retarde la transition écologique de l’agriculture, et ne pourra être brisé qu’avec la participation des agriculteurs « encouragés à continuer dans ce système ».


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