Chapitre « LES DOGMES » m à j déc. 2024 b.
Plan :
les dogmes
le bien
faut-il enfanter, élever les enfants en famille classique ?

Qu’est-ce qu’un #dogme?
Un dogme est un concept (une idée), ou un ensemble de concepts, vrais, partiellement vrais, ou totalement faux, qui se prétendent vrais.
Un dogme est souvent #religieux (ensemble de #croyances et de règles prétendues émaner de Dieu, directement ou via une ou des personnes s’appuyant sur un écrit).
Mais un dogme peut être politicien, économique (publicité), athée (conclusions fausses présentées à tort comme scientifiques).
Un dogme est un cas particulier de récit.
Un des soucis lié au phénomène de dogmatisation, est d’avoir transféré un message susceptible de toucher subjectivement certains cœurs, de manière unique (en fonction de leur étapes de vie), vers l’intellect seulement. L’intellect fait ensuite loi (à la place du cœur).
La connaissance n’est pas nécessairement à rejeter, mais lorsqu’on additionne cet exil du cœur et un apprentissage à la culpabilité, on peut se retrouver avec le cœur endolori.
Mais une reconnexion, une méditation pour prendre du recul, semble toujours possible pour réapprendre à exister en synergie entre cœur et intellect.
Précisons » #interprétations » religieuses
Une #religion est supposée relier au divin.
Certains parlent de « l’amour de Dieu ».
Mais au nom de l’amour divin, certains ostracisent, violentent, tuent, d’autres font la paix.
Ce sont des manières différentes d’interpréter le divin.
« Interprétation », car les socles idéologiques s’appuient souvent sur des traductions de textes symboliques (sujets à interprétations), de textes qui ont séjourné dans certaines instances de pouvoir (de pouvoir humain), de textes sur lesquels il existe de nombreux points de vue différents, voire opposés ;
des points de vue différents qu’il s’agisse d’historiens, de théologiens, de philosophes… et selon le niveau culturel et l’ouverture de cœur et d’esprit.
La Bible, comme d’autres textes #sacrés, ont toute une Histoire (le texte a été conservé par certains hommes de pouvoir qui ont notamment choisi -quelles évangiles conserver, lesquelles renier).
Les textes sont traduits d’une manière puis parfois d’une autre grâce aux évolutions de la linguistique…
Par exemple, chez les #Chrétiens, on trouve une #Église #catholique qui refuse le mariage homosexuel, mais on peut trouver beaucoup de Temples protestants qui acceptent de marier des couples homosexuels.
Dans les deux cas c’est au nom de la Bible, la même Bible !
Autre exemple,
Certains courants définissent le péché comme une faute morale condamnant à l’exil en enfer ; et d’autres le définissent comme un objectif non atteint (donc comme un simple retard, un apprentissage dans nos réussites, quasiment un passage obligé).
Parfois, certains courants se présentent comme l’unique vérité, et disqualifient les autres interprétations d’une même religion, ou les autres religions. Mais un courant est une somme d’humains.
Existe-t-il seulement un seul humain légitime à affirmer qu’il détient LA vérité ?
Qu’est-ce que « le bien » ?
Certaines personnes, et institutions (publiques ou privées) affirment ce qui est bon, bien, et par opposition mal, condamnable.
Mais leurs conclusions sont une construction sociale d’une époque et d’un territoire -comme les lois.
C’est une notion dont la relativité est importante à comprendre pour tout ce qui concerne nos engagements personnels, et surtout, nos engagements à servir une cause.
La page « buts associatifs » expose différents buts généralement targués de bons, mais dont la « bonté » est toute relative.
Procréer et élever « ses » enfants en couple, un bien-fondé ?
Une des idées reçues les plus répandues est qu’il serait bon de fonder une famille sur le modèle classique.
Ce soit-disant bien-fondé est probablement favorisé par l’attachement au texte qui relate comment Adam et Eve eurent plein d’enfants.
Dans un contexte urbain athée nihiliste, dans une République laïque…. on pourrait croire que les populations se sont détaché de cette légendaire histoire. Consciemment peut-être. Mais cela ne veut pas dire qu’elle soit absente des injonctions inconscientes transmises de génération en génération.
Le problème de tout modèle est l’absence de conscience. Par exemple, si je donne un euro par jour, charité, parce que c’est un bon modèle, cela ne veut pas dire que je donne nécessairement en étant attentif aux élans de mon âme, cela peut aussi signifier que je donne par conformisme, par peur de ne pas reproduire l’enseignement appris, etc.
Le problème d’un modèle vieux de plusieurs milliers d’années, c’est qu’il y a, en outre, une forte probabilité que sa pertinence ait décru.
Ainsi, le problème du modèle injonctif de faire beaucoup d’enfants cumule ces deux travers.
NB. je ne suis pas votre âme, votre conscience, ni le directeur de votre chemin de vie personnel ; donc je ne suis pas en train de dire à un autre humain quoi faire ou ne pas faire.
Cependant, puisque nos cultures conscientes ou préconscientes s’autorisent à nous dire quoi faire -à savoir enfanter sans conscience-, je ne fais pas comme s’il s’agissait d’une parole en l’air, je l’examine minutieusement : je cherche en quoi elle est pertinente ou absurde à notre époque.
1. L’appui à cette injonction culturelle demeure contemporain :
Films et romans -depuis la douce romance jusqu’à l’horreur très basse en vibrations- qui ramènent quasi constamment à l’idée que fonder et préserver une famille avec plusieurs enfants serait le but ultime de la vie. Lois sur l’autorité parentale qui mettent des bâtons dans les roues aux tentatives d’imaginer la société avec une pluralité d’adultes prenant part à l’éducation des enfants ; Histoire qui met le focus sur les familles royales ; cultures -notamment religieuses- qui sacralisent le mariage classique et tout le mode de vie qui va avec…)
NB. Les liens familiaux, dans ce qu’ils ont de naturels, sont une chose que je ne remets pas en question : l’enfant à des besoins affectifs, d’allaitement naturel, etc.
Mais ce sont des besoins qui ne sont pas nécessairement pourvus par le modèle classique de famille.
2. Le modèle familial a probablement des vertus ; s’agit-il d’éviter la surpopulation et le chaos pour cause de sexualité hétérosexuelle et de procréations erratiques ? (Je ne connais pas les motivations profondes de ceux qui promeuvent le modèle unique de couple enfanteur classique. Mais à notre époque il a un grave défaut : il ne permet pas de freiner l’expansion du nombre d’humains sur Terre au même moment.
3. « au même moment » : à ceux qui prêchent que la Terre pourrait accueillir encore beaucoup plus d’humains sur son sol, je réponds : oui, mais pourquoi autant de nos jours, à une époque où on est pris dans des guerres, des problèmes de pollution sévères, et qu’on se demande même si on n’est pas à l’aube d’une extinction de masse ?
NB. Les reproches et la culpabilité ne sont pas invités dans cette page :
Le propos est de critiquer l’érection d’un prétendu BON modèle à suivre par tous, pas de juger les personnes qui fondent, ou refusent de fonder, une famille classique.
- Continuer à présenter l’enfantement comme « une bonne chose a priori », alors que domine un mode de vie tel que le notre (concentration urbaine d’un côté, étalement pavillonnaire de l’autre, surconsommation individualiste et polluante quasi partout, guerres, migrations climatiques…) ???
Ce n’est pas parce que la procréation est un acte quasi magique et merveilleux, qu’elle doit devenir un projet de vie vers lequel inciter les gens à s’enrôler.
- Quel bien y aurait-il à s’entasser plus encore, à réduire plus encore les zones sauvages, à augmenter encore notre impact désastreux sur le biotope ?
4. Les alternatives au dogme désuet
- Pourrait on concevoir et élever les enfants dans un modèle à démographie plus douce ? Par exemple, une communauté d’adultes qui élèvent une poignée d’enfants ? Autrement dit, peut on passer du ration un adulte engendre un enfant, au ratio 3, 4, 5 ou 6 adultes engendrent un enfant ?
Et pourrait-on passer du paradigme « papa et maman ont autorité sur toute la vie de l’enfant (ou presque) » à une communauté d’adultes bienveillants et responsabilisés autour d’enfants ?
NB. Sans créer un nouveau dogme à ce sujet !! Il ne s’agit qu’une piste de solution illustrée, mais la seule solution fiable en laquelle je crois est le chemin vers la conscience : évoluer au point de ne plus confondre :
° notre meilleure option de vie
° la peur de désobéir à une injonction culturelle (fut-elle satisfaisante ou pas).
° l’appel de l’âme à vivre en couple
° le devoir de vivre en couple (pour les avantages fiscaux, l’approbation de la famille et de l’entourage, etc).
5. Il reste du chemin à parcourir pour sortir des vieilles logiques possessives :
combien de fois j’ai entendu « ce sont MES enfants », hélas pas toujours avec détachement, parfois avec accaparement, désir de contrôle de leur trajectoire de vie ?
6. Quels sont les sous-entendus communs à diverses injonctions culturelles encore présentes ?
discours fiers que j’ai entendus hélas souvent | ce qu’ils révèlent à demi mots de sordide |
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j’élève mes enfants comme je veux ; mes enfants sont Musulmans -comme moi : mes enfants sont athées -comme moi, mes enfants sont Juifs -comme moi, etc. | l’égo personnel et culturel clanique aux commandes, incarnation des guerres de religions larvées ou explicites. |
Chacun s’occupe de sa famille ; au moins ainsi, je m’occupe bien de mes enfants. | et ceux élevés dans des familles de tarés, d’intégristes, de méchants, de laxistes, de démunis complets… c’est pas mon problème. |
Depuis que je suis mère et que je ne porte plus de mini jupe, je suis respectée. | la société ne m’a pas laissée libre de vivre la vie que je voulais. |
la famille c’est une institution sacrée. | alors faisons lui confiance aveuglément, ne cherchez pas à savoir si c’est un lieu de violences conjugales, d’inceste et autres violences, bande de profanateurs universalistes (ndlr : La dogmatisation et la sacralisation du concept de famille ont induit de nombreuses violences conjugales ou infantiles longtemps restées tabous ou admises comme allant de soi). |
Il y a une pression culturelle paradoxale :
D’un côté | D’un autre côté, en même temps |
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la société à la fois ne souhaite pas que ses membres se réalisent pleinement (s’ils se réalisent, ils ne sont plus aussi facilement enrôlables), | La société invite à procréer, donc à « réaliser » un ou des autres humains à partir de parents non réalisés eux et elles-mêmes. |
L’État français distribue des allocations familiales incitatives par nature à procréer. | L’État permet un commerce d’armes dont on sait bien que certaines tueront des enfants quelque part dans le monde. |
Si on n’a pas trouvé réellement qui on est (sous les masques sociaux), alors enfanter volontairement revient à entretenir une parodie de vie.
Une parodie morbide dans le cas présent :
° vivre artificiellement en sabotant la nature de toutes parts,
° vivre de manière nihiliste ou au contraire dogmatique -en condamnant ceux qui pensent ou vivent différemment de la norme dominante…)
NB. la société n’est pas qu’un cauchemar : il y a des familles qui respirent le bon vivre, des personnes qui ont un moindre impact écologique…
On peut même, avec un état d’esprit de pardon universel, d’amour inconditionnel, arriver à ne voir qu’un monde parfait tel qu’il est, avec ses épreuves -oui mais sensées, nous permettant d’évoluer.
L’idée ici n’est pas de cautionner ni de s’opposer aux concepts « la société est vile » et « le monde est parfait ». C’est juste de ne pas cautionner le mensonge qu’il serait toujours bon de faire des enfants, et en outre, de le faire dans le cadre d’une famille exponentielle (plus de 1 enfant par parent).
Oui, on peut voir la perfection du monde. Mais cela ne signifie pas continuer à agir comme les siècles précédents. Dans cette perfection, il y aussi les voix qui appellent à faire une société plus solidaire et moins exponentielle.
NB. on peut voir les travers de la société, agir plus sagement qu’on nous a enseigné à vivre, et sans pour autant laisser la moindre place pour la haine du terreau humain qui nous a permis de naître :
regardons notre moule culturel avec un regard indulgent -ce qui ne signifie pas lui obéir sans examen de conscience préalable.
- Quel bien y-a-t-il a enfanter de nouveaux enfants, si on ne sait déjà pas nourrir et aimer tous ceux déjà nés ?
- Est-ce le bien en jeu, ou plutôt un dogme de nataliste conquérant ?
La culture de « faire gagner son camp, sa religion, sa culture athée ou plus simplement les siens » n’a rien à voir avec un idéal de « bien », ça a à voir avec les trophées et la toute puissance de l’égo, et de l’orgueil.
La compétition nataliste, l’indifférence envers les non-siens, la discrimination jusque dans la chair… tout cela ensevelit la fraternité universelle ; ensuite, son absence génère une frustration puissante. Ensuite, cette frustration engendre : surpopulation, guerres, consumérisme.
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- Sommes nous à la veille de cataclysmes ? Beaucoup le pensent. J’y vois un appel à réaliser autrement nos sociétés: moins de compétition, plus d’entraide, moins besoin de faire grandir un clan culturel, davantage besoin de créer un collectif humain planétaire, et donc moins besoin de croissance exponentielle.
Par mes écrits, je souhaite contribuer à requalifier un faux bon modèle à suivre pour ce qu’il est : une injonction guerrière.
Mais ce n’est pas pour le remplacer par un autre modèle. C’est juste pour arrêter de mentir encore et encore aux nouvelles générations.
L’abandon des dogmes vieillots interdisant de repenser la #famille peut faire peur dans un monde scientiste-nihiliste individualiste et financier. Mais c’est au contraire un appel à la conscience qui me motive :
la conscience de notre unité, l’abandon des visions fragmentées de l’humanité.
- Tout dogme qui ne nous apprend pas à écouter notre propre intuition, qui nous dicte une marche à suivre grégaire, et qui est sacralisé au point que le remettre en question est mal vu, peut-il être bon ?
NB. Les idées de cette page sont en partie reprises et complétées dans la page « démographie« .
Voir aussi la page sur le pardon.
#Islam #Bouddhisme #Judaïsme #Paganisme #Musulmane #Juif #foi #natalité #démographie