Est‑ce #naturel ou #culturel ?

Pour rappel, ce qui est naturel existe indépendamment de toute conception humaine.
Par exemple, l’humain naît nu. C’est sa nature d’avoir un corps. Ensuite, l’humain s’habille en fonction d’une culture vestimentaire.

Ce qui est culturel dépend de l’ensemble des apprentissages humains qui conditionnent nos raisonnements, qui nous permettent de communiquer dans un registre convenu.
Nous avons approuvé ces apprentissages, ou nous sommes en conflit contre eux, mais ils constituent notre culture. Mettre un vêtement, ou prononcer un mot, est un geste à la fois banal, et résultant de l’Histoire.

Naturel : existe indépendamment de ce que l’on en pense, indépendamment de ce qu’on en dit.
Culturel est à rapprocher des notions de norme/normal, de société et ses lois, de autorisés et interdits (par un prêtre, par les parents, par les habitants du même quartier…)

Exemples : si des gens nous rejettent parce que nous portons des jeans, une djellaba, ou du maquillage, ce n’est pas notre nature qu’ils discriminent, c’est notre culture et nos choix.
Si des gens nous maltraitent parce qu’ils ont des préjugés sur notre identité (sexe, couleur de peau…), c’est notre nature qu’ils discriminent.


L’expression « contre‑nature » fait-elle sens ?

Elle signifie que certains comportements ne respecteraient pas un ordre naturel des choses.
Mais affirmer que quelque chose serait contre‑nature, ou au contraire naturel, supposerait que l’on sache vraiment ce qu’est la nature.

Est‑ce le cas ? La percevons-nous comme devant être conforme à nos croyances, ou l’observons-nous sans préjugés ?
La ressentons-nous, la comprenons-nous avec sagesse, l’interprétons nous selon des prétendus savoirs, la négocions-nous comme une ressource pour les industries ?

Lorsqu’un discours, contient  » #contre-nature », on peut presque toujours le remplacer par la locution « contre‑(ma*)‑culture ».
Par exemple, l’acte sexuel hors mariage, existe naturellement (bien avant que n’existe le mariage).
Un tel acte n’est pas « contre-nature » mais « mal vu » par certaines #morales ou #cultures.
Et ainsi de suite concernant un amour homosexuel,
et tous ce que rejettent certaines cultures.

* « ma » culture ? (clic)

« ma » culture est un langage avec équivoques :
on ne possède pas une culture.
On peut en mimer les rôles au point de paraître identique à un autre membre de cette culture,
on peut l’aimer,
mais elle n’est ni nous ni à nous.

On a parfois une marge de manœuvre pour l’infléchir, la cocréer, et parfois elle est pure norme rigide, gardée par des gardiens de la normes plus influents que nous.

Parfois des gens ont peur qu’en autorisant l’homosexualité, tout le monde devienne homo, et qu’il n’y ait plus de procréation.
D’une part cela révèle que la personne a peur de devenir elle-même homo (elle est incluse dans le « tout le monde ») ;
d’autre part, c’est confondre reproduction et sexualité :
on peut faire l’amour sans pour autant procréer.
(Il faut toujours un homme et une femme pour procréer ; mais pour jouir sexuellement, d’autres combinaisons existent).

En outre, la vie affective et sexuelle ne se résume pas à la sexualité, il y a des sentiments, des formes d’amour subtiles ;
et même dans la sexualité, l’acte ne se résume pas à une pénétration.
Une diversité de désirs, de la beauté, de la douceur, sont possibles dans toutes les relations.

Naturalisation vs pathologisation

Dire que quelque chose est naturel, ou est pathologique, revient à juger à partir de ce que nous croyons être la nature, la vie, le sain, etc.

Combien de personnes ont commis des violences envers ce qu’ils ont jugé pathologique, non divinement acceptable, ou non naturel (obliger les gauchers à écrire de la main droite, exciser, tuer un non converti, gaver de médicaments aux effets secondaires lourds, mutiler une personne intersexe (défini sur la page LGBTI)…

D’un autre côté, combien de vies ont été sauvées grâce à la compréhension de pathologies qu’on a pu soigner à temps ?

Ce que nous ne comprenons pas n’est pas nécessairement pathologique.

Comment un.e humain portant un vêtement synthétique, conduisant une voiture au lieu de marcher naturellement quand il le pourrait, consommant un OGM au lieu d’un légume bio, ayant renié une bonne partie de ses émotions et sentiments naturels au nom d’un #dogme, peut-il se sentir légitime de pointer du doigt un autre humain et de crier « tu es contre nature » ?

cf. chapitre sur la vision en quasi miroir.

Synthèse naturel / culturel

NaturelCulturel
* L’existence de la vie,
* Nos ressentis spontanés (qui peuvent être fluides et évolutifs)
* Nos croyances à propos de Qui a créé la vie.
* Nos ressentis modifiés du fait de nos croyances.
* Nos concepts d’autorisé et d’interdit.

Arrivé à un certains niveau d’apprentissage, comment distinguer ce qui est naturel ou culturel en nous ?

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NaturelArtificiel
Le fruitLes arômes naturels,
les arômes artificiels

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