m à j août 20024

Page « L’ #administration« .
Plan :
Vision politique (critique)
Vision positivante
Vision en #miroir

Pour réaliser une action associative de prévention (par exemple d’une discrimination), ou d’une action de santé sociale (par exemple organiser une vie démocratique locale, ou promouvoir une activité physique saine gratuite) :
il est fréquent de passer davantage de temps à rechercher un appel d’offre, à remplir un dossier, à traiter les évaluations, à rendre des comptes complexes, à se protéger juridiquement, qu’à mener l’action.

Certains problèmes sont endémiques. Les réponses à apporter doivent l’être également, donc l’obligation d’évaluation systématique des actions associatives subventionnées n’a aucun intérêt, sauf ponctionner du temps disponible.


  • Y-a-t-il un but à l’occupation en vain des cerveaux des militant.e.s ?
  • Une association qui proposerait des évolutions politiques réelles, régénératives du monde vivant, capable de s’attaquer aux causes endémiques des inégalités, serait-elle subventionnée ?

Il semblerait que la complexité administrative, et la pression fiscale servent
° à nous maintenir tous divisés,
° à nous obliger à choisir les activités rentables (au détriment de celles pacifiques et réellement respectueuses de l’environnement),
° à occuper les esprits suffisamment intelligents pour se dépatouiller des pièges administratifs à leur prendre le temps d’intelligence qui pourrait servir à penser quelque chose d’intelligent et d’émancipateur du système,
° à rendre dépendantes, voire amendables et condamnables, les personnes qui n’ont pas les ressources pour connaître toutes les combines pour tirer au mieux leur épingle du jeu administratif.

Sans le boulet administratif (alias la dictature du fichage, on pourrait croire que l’avènement de la virtualisation, ou que le gardien de troupeau, sont uniquement là pour notre bien.

Le long historique de ségrégation sur la richesse, les diplômes, les possessions, les capacités à connaître les niches fiscales, à se payer des avocats et comptables d’entreprise, … est un indice que ce système de tri n’est pas là pour nous unifier, et que les moyens modernes à son service ne sont donc que le couronnement d’un désastre systémique.

Les abus administratifs aident qui veut à comprendre que la vraie vie n’est pas en cage, ni en fiches, ni dans un terminal d’ordinateur.

C’est probablement seulement lorsque le besoin de solidarité sera incarné merveilleusement et universellement, que nous pourrons raisonnablement abandonner l’usine à gaz fiscale et administrative.

Le « système » est donc autant (davantage ?) une conséquence qu’une cause de nos soucis sociétaux. Il est donc un indicateurs de notre fermeture de cœur collective.

Un indicateur est utile à moment donné.

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Face au mur administratif, des solidarités se mettent en place. Exemple d’atelier autogéré vu à Saint girons (Ariège) sur le mur d’une assoce « Patate2000) :
 » Perm Administrative : c’est l’heure de la réactualisation pôle emploi et tu paniques? La CAF veut encore savoir le montant des revenus que t’as pas ? Tu veux écrire à des copaines en prison ? T’as besoin d’aide pour lire ton courrier ? Et autres joies administratives? Viens te faire aider à la Perm2000, (…) »

  • Question miroir : qu’est-ce qui est chronophage en moi, prend de la place de stockage (mémoire) et sert à diviser les gens au lieu de les unir ?

Je fais l’hypothèse qu’il s’agit notamment de nos habitudes de compter les cadeaux et les coups bas reçus, de trier les prétendues bonnes et mauvaises personnes…

Une administration comme notre mental

Rien ne servirait de s’attaquer aux conséquences et non aux causes d’un problème.

Notre organisation collective résulte notamment de nos modes de pensée.

Je note une similitude entre la froideur et la complexité administrative, et la froideur et la complexité du mental :
notre habitude de garder en mémoire des informations de peu d’intérêt véritable,
et de nous en servir pour critiquer, rabaisser ou déifier autrui,
ressemble, au niveau sociétal, à l’avalanche de procédés de fichage des populations,
de maintien de l’ordre par des catégorisations administratives et des comptes en banque, tenant à l’écart ou réduisant à la pauvreté les un.e.s, et légalisant des privilèges inouïs pour d’autres.