La #politique
#politicienne
NB. La réflexion ne débute pas avec cette page,
elle débute ici (page introduction politique)
Mise à jour août 2024 – 4 (pour la première partie seulement)
La #gauche et la #droite
Les idées reçues à propos de la gauche et de la droite contiennent du vrai. Jusque dans quelle proportion ? Cela dépend de qui on parle précisément (période, parti, personnalité propre de chaque élu…)
Ces idées reçues font partie d’un leurre plus vaste (au sujet du pouvoir).
La latéralisation scinde en camps (diviser la population pour mieux régner dessus), et elle sert notamment à occulter que chaque bord :
° est fanatiquement scientiste et outrancièrement industrialiste,
° pratique le mensonge par omission (ou verserait sans un déni sincère ?), + abrite des traitres à sa propre idéologie,
° nourrit le mythe délétère que le changement pourrait tomber d’en haut, avec le bon changement de maitres,
° peut virer dictatorial,
° ne recherche pas vraiment la paix, ni à favoriser un éveil,
° verse dans le nihilisme spirituel au profit d’un ego de groupe démesuré et borné.
Aperçu des clichés relatifs à la latéralisation, car ils sont en partis vrais :
L’énergie de gauche serait :
° mythe de l’État pur et parfait,
° veiller à ce que chacun puisse survivre économiquement sans effort,
° le déni des moteurs motivationnels égotiques (psyché du sauveur, déni des guerres de religion) au profit de concepts désincarnés (laïcité, humanisme théorique),
° gestion efficace des budgets, impôts massifs pour les plus riches, saine redistribution,
° mandats éphémères (soit les leaders sont sincères et assassinés ou discrédités, soit sont corrompus et leurs mesures de justice sociale disparaissent rapidement au profit des nantis du système),
L’énergie de droite serait :
° mythe du mérite au travail,
° mythe du ruissellement et vraie soumission au capital (darwinisme économique)
° puissant défaitisme (mort des utopies autres que celle du marché),
° pour les mœurs, la droite se redivise entre un bloc nihiliste spirituellement et un bloc conservateur de vieux dogmes réarrangés, beaucoup moins sains et beaucoup moins divins qu’ils prétendent l’être,
° impôt sur les semi-parvenus et sur les pauvres, pour permettre aux plus riches de rester les maitres créateurs de la société,
° mandats longs (explication partie suivante),
G
° le respect modéré de l’environnement,
° ministère de la culture,
° mythe d’un équilibre éducatif / pénal.
D
° le saccage de l’environnement (si ça rapporte),
° mercantilisation de la culture,
° tout pénal et répressif, de manière assumée.
° la gauche est un concept matérialiste déconnecté de toute religion, En France et dans certains pays, une partie de la gauche pense avant tout à s’opposer à la droite, quitte à en devenir islamophile.
° la gauche est, depuis quelques décennies seulement, à tendance protectrice des droits des personnes LGBT (dans une démarche plus vaste de protection juridique pour tous et d’opposition aux pouvoirs dogmatiques religieux).
° la droite est un concept matérialiste déconnecté de toute religion, susceptible de s’associer avec n’importe qu’elle religion dominante si ça fait gagner des parts de marché électoral.
En France et dans certains pays, une partie de la droite préfère les partisans du dogme judéo-chrétien à ceux du dogme musulman. Cela est monté en épingle médiatiquement et sert de leitmotiv rassembleur de type « je suis contre eux ».
° l’habitude de s’acoquiner avec une religion dogmatique dominante conduit souvent la droite à tenir un discours religieux sur les mœurs, du moment que ça la sert économiquement. Le discours religieux le plus répandu étant LGBTphobe (basé sur la frustration et la peur de la déviance d’un axe Terre-paradis fabulé), ainsi est le discours d’une partie de la droite.
Mais une autre partie de la droite, sensible aux droits humains -parmi ceux favorisant le marché-, est contre toute les discriminations.
° la gauche respecte rarement son programme, car elle affiche une volonté d’aider tout un chacun mais n’en n’a pas les moyens, sous les pressions économico-criminelles plus fortes que l’Etat lui-même, la propagande populiste, la partie non sincère des élus, et le fait que la manière dont la gauche veut aider tout le monde n’est pas la manière dont tout le monde a envie d’être aidé.e.
° la droite ne cache pas vraiment qu’elle quasi veut réduire en esclavage la plupart des gens, au profit d’une élite, et elle applique son programme.
Quand un candidat de droite dit qu’il veut éradiquer la pauvreté, cela ne doit pas être entendu comme « je vais rendre le système économique juste et équitable », mais comme « les pauvres seront éliminés de l’espace public où se rendent les nantis ».
Une fois cela compris, il me semble plus juste de parler de naïveté des électeurs qui ne comprennent pas pour qui ils votent, plus qu’une trahisons de leurs élus (dont les idéaux humanistes n’ont jamais vraiment existé).
° dans les années 70 – 80, la gauche était synonyme d’espoirs divers et variés de changement. Aujourd’hui je sais plus trop quoi en attendre.
En France, la gauche a été au pouvoir de 1981 à 1982 environ, et c’est à peu près tout sur les 70 dernières années. (Je ne cherche pas à établir ici une cartographie antérieure).
Et je ne prétends pas que la remettre au pouvoir réglerait nos problèmes sociétaux. Chose qui semble quasi impossible de toutes façons (sous la pression de la propagande de droite ou extrême droite (propagande émergente + propagande sous-marine)).
° depuis quelques années, le populisme de droite fait naitre diverses illusions d’espoirs variés de changement.
Je parle d’illusions, car quelles que soient les étiquettes utilisées, c’est la droite qui est déjà au pouvoir depuis des décennies et des décennies (donc le vote à droite ne peut rien améliorer, quoi que fassent croire l’extrême droite, la droite, (et sur la scène internationale Trump ou je ne sais quels autres faux héros).
Quel que soit le régime, qu’on soit dans l’Europe, l’OTAN, ou qu’on en sorte, la société dépend des lois universelles de la vie.
droite = garder
gauche = changer ?
Une des définitions de la droite et de la gauche se base sur l’envie de garder le système en place (droite) ou sur l’envie de le changer (gauche).
A partir de cette définition :
Si le système en place était satisfaisant, il serait satisfaisant d’être à droite (pour préserver l’existant).
Si les idées révolutionnaires ou réformistes étaient toutes saines, il serait sain d’être à gauche.
Mais tel n’est pas le cas, ni d’un côté, ni de l’autre.
Cependant, malgré qu’aucun bord ne soit parfait, chacun repose sur des motivations différentes (cf. les clichés, ci-dessus).
La majorité des électeurs votent à droite (ou pour une fausse gauche), quasiment systématiquement, non pas parce qu’ils sont satisfaits du système, mais parce que la propagande et le marketing sont toujours mieux financés par les #pouvoirs en place.
Ainsi, de nombreuses personnes avec peu de revenus, votent pour des partis qui enrichissent les plus riches qu’eux.
La position de la gauche, par nature, est épuisante, car elle nécessite d’être en opposition.
Quel que soit le bord élu, on observe ceci :
Les personnes imbues de pouvoir veulent conserver leurs privilèges.
Et ici, le mot « pouvoir » se réfère à un phénomène bien au-delà des sphères régaliennes du pouvoir : pouvoir économique, réseaux d’influence…
Par conséquent, le maintien du système (qu’il porte ou pas une étiquette de droite) est quasiment toujours le gagnant.
Des révolutions ont eu lieu me direz-vous ?
Oui, mais soit elles étaient dirigées par la même énergie que précédemment, faisant juste le ménage parmi les dirigeants ;
soit elles n’ont pas réussi à inverser les rapports de force en présence et ont été totalement sabotées (étiquette révolutionnaire maintenue ou pas, et vrais révolutionnaires assassinés).
Par conséquent, que ce soit par la force de la propagande ou par la force armée, sont élus (ou désignés) des officiels qui ne vont pas remettre en question les privilèges du pouvoir au dessus d’eux :
« Le système » met de préférence en place un dirigeant qui le sert le mieux, à défaut, l’opposant le moins en mesure de le contrarier.
Cela est parfaitement logique : aucun gouvernement ne peut apporter la paix et la générosité sociale si les citoyens ne sont pas en paix et généreux eux-mêmes : si nous voulons un vrai changement politique, c’est un vrai changement personnel à effectuer.
Il est en route.
la mauvaise blague « j’ai voté pour mon lave-linge,
le seul qui respecte son programme »
Voilà une blague qui a circulé sur les réseaux sociaux au moment des élections.
1. C’est faux, comme expliqué plus haut (dernières lignes du tableau comparatif G/D).
2. Les lave linge sont pénibles pour les créatifs. En effet, envie de laver le linge à 50°C ? impossible car c’est 40 ou 60 dans le programme.
Etre pressé et donner 2 minutes d’essorage à un linge qu’on vient de laver à la main ? Impossible car le programme essorage fait 15 minutes ni plus ni moins.
En politique c’est beaucoup plus grave : pourquoi ces programmes ficelés de A à Z ? Pourquoi subir une domination d’un parti, puis d’un autre, qui va tout à la fois tenter de régenter notre santé, notre économie, notre alimentation, nos loisirs…
On en ressort complètement essorés après chaque mandat.
#extrême-gauche #extrême-droite
Suite de la page (mode brouillon inachevé).
Cette partie ne reflète donc pas la pensée de l’auteur du blog, puisqu’elle est incomplète ou involontairement inexacte, faute d’avoir assez approfondi le sujet ou pas pris le temps de rédiger da manière équilibrée.
Critique radicale G & D « le-marxisme-est-aussi-etranger-a-ma-culture-que-le-capitalisme »
Source https://www.partage-le.com/2015/05/24/le-marxisme-est-aussi-etranger-a-ma-culture-que-le-capitalisme-russell-means/
Je me dois de commencer un tel discours en faisant d’abord une remarque : je déteste écrire.
Le procédé est, en soit, l’incarnation du concept Européen de «pensée légitime» ; ce qui est écrit a une importance qui est complètement déniée à la parole. Ma culture, la culture Lakota, a une longue tradition orale, donc généralement je refuse d’écrire.
C’est une des manières que le monde blanc a de détruire les peuples non-européens, en imposant un système abstrait au détriment de la parole et des relations directes entre les personnes.
Ce que vous lisez ici n’est donc pas ce que j’ai écrit, mais ce que j’ai dit, que quelqu’un d’autre a décidé de retranscrire.
Si j’autorise cela, c’est uniquement parce qu’il semble que la seule manière de communiquer avec le monde blanc soit par le biais des feuilles desséchées et sans vies d’un livre.
Mais peu importe finalement que mes mots atteignent ou n’atteignent pas des blancs. Ils ont déjà montrés à travers leur histoire qu’ils sont incapables d’entendre, incapables de voir, ils ne savent que lire (il y a bien sûr des exceptions, mais celles-ci ne font que confirmer la règle).
Je me soucis quelque peu de ces Indiens d’Amérique, étudiants et autres, qui commencent à s’européaniser via les universités et diverses autres institutions. Cette préoccupation reste au final sans grande importance, je l’admets. Certains peuvent décider de cultiver un esprit blanc dans une tête à la peau rouge ; il s’agit d’un choix individuel et je n’ai rien à voir avec ces personnes ; Qu’il en soit ainsi. Cela fait partie d’un long processus de génocide culturel, mené encore aujourd’hui par les blancs contre les Indiens.
Ma grande préoccupation concerne plutôt les Amérindiens qui choisissent de résister à ce génocide, mais qui s’égarent quant à la marche à suivre.
[…]
(Vous remarquerez que j’utilise le terme d’Indiens d’Amérique plutôt que d’Américain natif, ou de peuple indigène natif, ou d’amérindiens, lorsque je fais référence à mon peuple. Il y a eu quelque controverse à propos de ces termes, et, franchement, au point où nous en sommes, je trouve cela absurde. D’abord parce que le terme d’Indiens d’Amérique ne semble pas être d’origine européenne — ce qui est vrai. Mais tous les termes ci-dessus sont européens d’origine; la seule manière non-européenne d’en parler est de parler des Lakota — ou, plus précisément, des Oglala, des Brule, etc. — et des Dineh (Navajos), des Miccousukee, et des centaines d’autres noms tribaux.)
(Il y a aussi une confusion à propos du mot indien, une croyance erronée qui fait référence d’une façon ou d’une autre au pays appelé Inde. Lorsque Christophe Colomb s’est échoué sur une plage des Caraïbes, il ne recherchait pas le pays qu’on appelle Inde. Les Européens appelaient ce pays Hindustan en 1492. Allez vérifier sur d’anciennes cartes. Christophe Colomb a appelé les membres des tribus qu’il a rencontrées « Indio », de l’italien in dio, ce qui signifie « en Dieu ».)
Cela demande d’importants efforts de la part de chaque Indien d’Amérique pour ne pas s’européaniser. La force nécessaire pour cet effort ne peut provenir que des coutumes traditionnelles, des valeurs traditionnelles que conservent nos anciens. Cela doit provenir du cercle, des quatre directions, de nos relations : cela ne peut provenir des pages d’un livre, ou de 1000 livres. Aucun européen ne pourra jamais apprendre à un Lakota comment être Lakota, à un Hopi comment être Hopi. Un diplôme de Master en « études indiennes » ou en « éducation » ou en quoi que ce soit d’autre ne peut faire d’une personne un être humain, et ne peut pourvoir de connaissances sur les coutumes traditionnelles. Cela ne peut que faire de vous un Européen mentalement, un étranger.
J’aimerai être clair sur un point bien précis.
Quand je parle des Européens, ou d’un «esprit Européen», je ne crois pas qu’il y ait d’un côté, un sous-produit culturel qui serait mauvais, résultat de plusieurs milliers d’années de développement d’une culture Européenne génocidaire et réactionnaire, et d’un autre côté, de nouvelles avancées intellectuelles révolutionnaires qui serait bonnes.
Je fais allusion ici aux théories marxistes et anarchistes, et plus généralement au «gauchisme». Je ne crois pas que ces théories puissent être séparées du reste de la tradition intellectuelle Européenne. Il s’agit bel et bien de la même éternelle rengaine.
C’est un phénomène déjà ancien. Newton, par exemple «révolutionna» la physique et les sciences soi-disant naturelles en réduisant l’univers physique à une équation mathématique linéaire. Descartes fit la même chose avec la culture, John Locke avec la politique, et Adam Smith avec l’économie. Chacun de ces «penseurs» s’empara d’un morceau de ce que la vie humaine compte de spirituel, pour le transformer en un code, une abstraction.
Ils ont continué là où la Chrétienté s’est arrêtée ; Ils ont laïcisé la religion Chrétienne, ou comme aiment le dire les intellectuels, «sécularisé».
Ce faisant, ils ont permis à l’ Europe d’être plus efficace et plus prompte à s’imposer comme une culture expansionniste. Chacune de ces révolutions intellectuelles n’a finalement servi qu’à faire avancer la mentalité européenne toujours plus loin, et à extraire la merveilleuse complexité et spiritualité de l’univers pour la remplacer par une séquence logique : Un, deux, trois = Réponse !
C’est ce que les européens appellent couramment «l’efficacité». Tout ce qui est mécanique est parfait ; ce qui semble fonctionner sur le moment – en l’occurrence, ce qui valide le modèle mécanique – sera considéré comme pertinent, même si ce n’est clairement pas le cas.
C’est la raison pour laquelle la «vérité» change si rapidement dans l’esprit Européen ; les solutions qui découlent d’une telle logique ne peuvent être que provisoires, temporaires, et doivent être continuellement abandonnées au profit d’autres solutions temporaires qui valident et maintiennent en vie ce modèle mécanique.
Hegel et Marx ne furent que des héritiers de la pensée de Newton, Descartes, Locke et Smith. Hegel – selon ses propres mots – acheva le processus de laïcisation de la théologie, et «sécularisa» la pensée religieuse à travers laquelle l’Europe comprend l’Univers. Puis, Marx retranscrit la pensée de Hegel en termes de «matérialisme», ce qui revient à dire que Marx – aussi selon ses propres mots – désacralisa complètement l’œuvre de Hegel.
Et c’est cela que certains considèrent comme un grand potentiel révolutionnaire en Europe.
Les Européens peuvent bien y voir quelque chose de révolutionnaire, mais les Indiens Américains n’y verront que le sempiternel dilemme Européen entre «être» et «avoir».
[…]
Être est une proposition intellectuelle. Avoir est un acte matériel.
De par leurs traditions, les Indiens Américains se sont toujours efforcés d’être les meilleures personnes possibles. Une partie de ce processus, hier comme aujourd’hui, revient à rejeter l’enrichissement, et refuser la possession.
Le gain matériel est un signe de prestige faux et artificiel chez les peuples traditionnels, quand il est la «preuve que le système fonctionne» chez les européens.
Clairement il y a là deux visions du monde en opposition, et le Marxisme se pose très loin à l’opposé de la conception Amérindienne.
Ce qui en découle est intéressant, car ce n’est pas juste un débat intellectuel. La tradition matérialiste européenne de désacralisation de l’Univers est très similaire au procédé mental qui permet de déshumaniser une autre personne.
Et qui est expert dans la déshumanisation d’autrui ? Et pourquoi ?
Les soldats expérimentés apprennent à faire exactement ça, avant de retourner au combat. Les assassins font la même chose quand ils assassinent. Les gardiens de camps de concentration faisaient cela aussi avec leurs prisonniers. Les flics font pareil. Les patrons de grands groupes le font aux travailleurs qu’ils envoient dans les mines d’uranium, ou dans les fonderies.
Les politiciens le font avec tout le monde.
Il faut que ce stratagème soit constamment mis en œuvre par chacun de ces groupes, pour qu’il devienne finalement acceptable de tuer, ou tout au moins d’anéantir d’autres individus.
Un des 10 commandements chez les Chrétiens est «Tu ne tueras point». Pas les humains en tout cas, c’est ce qui est sous-entendu. Le truc est donc de convertir les humains en non-humains. Il devient alors possible de proclamer que la violation de votre propre commandement est en fait une vertu.
En terme de désacralisation de l’Univers, la logique s’applique à l’identique et il devient alors vertueux de détruire la planète. Des mots comme «progrès» ou «croissance» sont employés comme des mots magiques, de la même manière que «victoire» et «liberté» sont généralement employés pour justifier toutes les boucheries qui découlent logiquement de la déshumanisation.
Par exemple, un investisseur immobilier pourra parler de «développement» d’un terrain, en ouvrant une carrière de gravier. Dans ce cas, le développement signifie la destruction totale et permanente du lieu. Mais, la logique européenne s’est enrichie de quelques tonnes de graviers, avec lesquelles encore plus de parcelles pourront être «développées» grâce à la construction de routes.
En dernier lieu, c’est l’Univers entier qui est offert – dans la logique Européenne – à ce genre de folies.
La chose peut-être la plus regrettable est que les européens ne semblent ressentir aucune perte. Après tout, leurs philosophes ayant enlevé toute spiritualité au réel, ils n’y a pas de gain pour celui qui souhaite simplement contempler la beauté d’une montagne, d’une lac, ou d’un autre être vivant.
La satisfaction se mesure en termes de gain matériel. La montagne devient donc du gravier, l’eau du lac sert de liquide de refroidissement à une usine, et les gens sont envoyés dans ces moulins à endoctrinement que les européens appellent «écoles».
Chaque nouvelle pièce de ce progrès se paye très cher dans le monde réel.
Prenez par exemple l’énergie nécessaire pour faire tourner toute la machine industrielle. Il y a un peu plus de deux siècles, pratiquement tout le monde utilisait du bois –un élément renouvelable et naturel – comme source d’énergie, la même que pour se chauffer et cuisiner.
Vint ensuite la révolution industrielle, et le charbon devint alors le combustible prédominant, alors que la production industrielle devint un impératif social pour l’Europe.
La pollution commença à devenir un problème dans les villes, alors que partout on éventrait la terre afin de fournir ce charbon. Plus tard, c’est le pétrole qui devint le principal combustible, alors que l’outil de production se modernisait, à travers une série de «révolutions» scientifiques. La pollution s’accrut alors de manière dramatique et personne ne sait aujourd’hui ce que sera vraiment le coût environnemental à long terme de toute cette extraction de pétrole.
Il y a aujourd’hui une crise énergétique, et l’atome est imposé comme l’alternative absolue.
On peut maintenant compter sur les capitalistes pour développer l’uranium uniquement au rythme qui leur permettra un profit régulier maximum.
C’est ça leur seule éthique : ils gagnent sur tous les tableaux, jusqu’à vouloir encore gagner du temps…
Les marxistes, d’un autre coté vont vouloir développer l’énergie nucléaire aussi vite que possible, au prétexte qu’il s’agit de l’énergie la plus «efficace» que l’on ait sous la main.
C’est leur éthique à eux, et au final j’ai grand peine à voir l’avantage de l’une sur l’autre.
Encore une fois, le Marxisme reste au cœur de la tradition européenne. C’est le même refrain éculé.
On pourra en déduire une règle systématique. Vous ne pouvez pas juger de la nature réelle d’une doctrine révolutionnaire européenne uniquement sur la base des bouleversements qu’elle propose au sein des structures de pouvoir et de la société européenne.
Vous ne pouvez la juger qu’au regard de ces effets sur la vie des non-européens.
En effet, dans l’histoire européenne toutes les Révolutions n’ont servi qu’à renforcer la tendance qu’a l’Europe à exporter la destruction vers d’autres peuples, d’autres cultures, jusqu’à l’environnement.
Je mets au défi n’importe qui de me trouver un exemple ou cela ne fut pas le cas.
C’est dans ce contexte que nous, en tant que peuple Amérindien, nous sommes sollicités pour adhérer à cette «nouvelle» doctrine européenne Révolutionnaire qu’est le Marxisme, et priés de croire qu’elle inversera les effets négatifs de l’Histoire européenne sur notre existence. Le pouvoir changerait de main, et cela devrait bénéficier à tout le monde.
Mais qu’est-ce que cela signifie, véritablement ?
En ce moment même, nous qui vivons sur la réserve de Pine Ridge, nous vivons en fait sur ce que la société des blancs a déclaré «zone nationale sacrifiée».
Cela signifie que nous avons de grosses réserves d’Uranium, et que la culture blanche a besoin de ce minerai comme source d’énergie. Pour l’industrie minière, optimiser le processus, de l’extraction jusqu’au traitement de cet uranium signifie en dernier lieu rejeter les déchets ici même, sur le site d’origine. Ces déchets sont radioactifs et rendront toute la région inhabitable à jamais. C’est ce que l’industrie, et la société blanche qui a créé cette industrie, considèrent comme un prix «acceptable» au développement énergétique.
Ils prévoient par ailleurs de prélever la totalité des eaux souterraines dans cette partie du sud-Dakota, dans le cadre de ce processus industriel, ce qui finira de rendra la région complètement invivable.
La même chose est en train de se dérouler en pays Navajo et Hopi, ainsi qu’en pays Cheyenne et Crow, et d’autres sont sur la liste. Trente pour cent du charbon de l’ouest et la moitié des réserves d’uranium aux USA se trouvent être sous des réserves Indiennes, c’est donc un sujet d’importance capitale.
Nous ne voulons pas être transformés en «zone nationale sacrifiée».
Nous ne voulons pas être transformés en «Peuple national sacrifié».
Les coûts de ces processus industriels ne sont pas acceptables pour nous. Extraire de l’uranium ici, et pomper toute l’eau, cela tient de la poursuite du génocide, ni plus ni moins.
Supposons maintenant que dans notre résistance à l’extermination, nous commencions à chercher des alliés (nous en avons). Supposons encore que nous prenions le Marxisme Révolutionnaire au pied de la lettre : que son but ultime ne soit rien de moins que le renversement de l’ordre capitaliste européen à l’origine de cette menace sur notre existence. Cela pourrait sembler une alliance pertinente offerte aux Amérindiens. Comme le rappellent certains marxistes, ce sont bien des capitalistes qui nous ont déclarés en «Zone Nationale Sacrifiée».
C’est vrai, d’un certain point de vue, mais comme je l’ai déjà dit, ce n’est qu’un jeu de dupe.
Le marxisme Révolutionnaire n’a pour autre but que la poursuite et le perfectionnement de cette industrie qui nous détruit tous. Il n’ambitionne que de redistribuer le produit – disons, l’argent – de cette industrialisation à une plus grande partie de la population. Il propose de prendre la richesse au capitaliste et de la faire passer à la classe inférieure, mais pour que cela soit possible, il faut maintenir un système industriel.
Les systèmes hiérarchiques au sein de la société Européenne s’en trouveront modifiés, mais encore une fois, les conséquences sur la vie des Amérindiens ici, et des non-Européens de par le monde resteront strictement les mêmes.
On reste dans le même schéma que lorsque le pouvoir passa de l’église aux riches investisseurs durant la soi-disant révolution bourgeoise. La société européenne s’en trouva assez légèrement modifiée, mais sa conduite envers les non-européens continua à l’identique.
Vous apprécierez tout particulièrement ce que la Révolution Américaine de 1776 apporta aux Amérindiens.
Toujours la même vieille rengaine. Le marxisme Révolutionnaire, comme toute autre forme de société industrielle, cherche à «rationaliser» les hommes en fonction de ce qu’exige l’industrie – pour le maximum d’industrie, le maximum de production.
C’est une doctrine qui a un profond mépris pour la tradition spirituelle amérindienne, pour nos cultures et nos modes de vie.
Marx lui-même nous appelait «pré-capitalistes» et «primitifs». «Pré-capitaliste» signifie simplement qu’à ses yeux, nous finirions par découvrir le capitalisme et devenir capitalistes ; nous sommes donc économiquement attardés, selon le Marxisme. La seule manière pour un Amérindien de prendre part à une Révolution Marxiste serait de devenir ouvrier, ou «prolétarien». Marx était très clair sur le fait que cette révolution ne pourrait avoir lieu qu’au prix de la lutte du prolétariat contre la classe dominante, et que l’existence d’un système industriel est une condition préalable à la réussite d’une société communiste.
Je crois, moi, qu’il ne s’agit de rien de plus qu’une question de mots. Chrétiens, capitalistes, Marxistes. Tous ont été «révolutionnaires» dans leur tête, mais aucun d’entre eux ne voulait vraiment parler de révolution.
Leur véritable intention, c’est la continuation.
Ils font le nécessaire pour que la culture européenne continue à prospérer et satisfaire son appétit illimité.
Des lors que nous, Amérindiens, épouserions la cause Marxiste, cela reviendrait à souscrire au sacrifice de notre terre ; ce serait un pur et simple suicide culturel et nous deviendrions des indiens industrialisés et européanisés.
J’en viens à me demander si malgré tout, je ne suis pas trop sévère.
Le marxisme a déjà une longue histoire ; cette histoire vient-elle confirmer ou infirmer mes craintes ?
J’ai regardé donc le processus d’industrialisation en union Soviétique depuis 1920, et je constate que ces Marxistes ont fait en 60 ans ce que la Révolution industrielle anglaise a fait en 300 ans. Je constate surtout que le territoire de l’URSS était habité par un grand nombre de populations tribales, qui ont finalement toutes été sacrifiées pour faire place aux usines. Les Soviétiques parlent de cela sous le nom de «question nationale» : question de savoir si ces tribus avaient simplement le droit d’exister. En l’occurrence ils décidèrent que ces tribus étaient un sacrifice acceptable sur l’autel de l’industrialisation.
Je regarde en Chine et je vois exactement la même chose. Je regarde au Vietnam, et je vois des Marxistes imposer encore ce même ordre industriel aux populations tribales qu’ils délogent de leurs montagnes.
Je les vois mettre la main sur une centrale nucléaire abandonnée par l’armée Américaine. L’ont-ils démantelée ? Non, ils s’en servent pour eux-mêmes.
Je vois encore la Chine faire exploser des bombes atomiques, lancer des réacteurs nucléaires, lancer aussi un programme spatial dans le but de coloniser et exploiter des planètes de la même manière que les européens ont colonisé et exploité la planète entière.
Encore et toujours la même rengaine, mais avec cette fois un tempo plus rapide.
J’entends aussi ces scientifiques soviétiques dire que quand il n’y aura plus d’uranium, on trouvera des alternatives.
C’est très intéressant ce type d’affirmation. Ont-ils la moindre idée de l’alternative dont il s’agira ? Pas le moins du monde ; ils ont simplement foi en la science.
Et j’entends encore des Marxistes révolutionnaires me dire que la destruction de l’environnement, la pollution et les radiations finiront par être contenues, puis ils foncent tête baissée, sur la base de cette conviction.
Savent-ils seulement comment ces choses seront contrôlées ? Ils n’en ont aucune idée bien sûr, ils ont juste foi en la science. Ce genre de “foi” fait office de religion pour les européens. La science est devenue la nouvelle religion des capitalistes et des communistes ; ces deux-là sont inséparables ; ils font parties intégrantes de la même culture.
En théorie comme en pratique, marxisme et capitalisme exigent des peuples non-européens qu’ils abandonnent complètement leurs valeurs, leurs traditions, leurs identités culturelles.
Nous finirons donc tous accros à la science industrielle, dans de telles sociétés.
Je ne crois pas que ce soit le capitalisme qui soit intrinsèquement responsable de la situation où les Indiens d’Amérique ont été déclarés «sacrifice national».
On reste en fait dans la pure tradition européenne ; c’est la culture européenne elle-même qui est responsable.
Le marxisme est la continuation de cette tradition, pas la solution. S’allier avec cette idéologie, c’est s’allier avec les mêmes forces qui nous ont déclaré «pertes acceptables».
Une autre voie est possible.
Il y a la voie de la tradition Lakota, et la voie des peuples Amérindiens.
C’est la voie qui comprend que les hommes n’ont pas le droit de détruire la terre, qu’il y a des forces bien au-delà de ce que peut saisir un esprit européen, et que les humains doivent être en harmonie avec l’équilibre naturel ou bien la nature se chargera d’éliminer la cause du déséquilibre.
Une domination disproportionnée des hommes – cette arrogance typiquement européenne qui les conduit à se croire au-dessus de toute chose – ne conduira qu’au chaos, et au final, à un grand réajustement qui remettra ces humains arrogants à leur place en leur faisant apprécier le vrai goût des choses concrètes, le goût des choses qu’ils ne contrôleront jamais. Alors, l’harmonie reviendra.
Pas besoin de théories révolutionnaires pour comprendre ça ; c’est bien au-delà de ce que peuvent maîtriser les hommes. Les sociétés traditionnelles de par le monde le savent bien, et ne viennent pas élaborer des grandes théories à ce sujet.
La théorie est abstraite, notre savoir est réel.
L’essence de la foi européenne – y compris sa foi en la science – peut être comprise comme la croyance ultime que l’homme EST un Dieu.
L’Europe s’est d’ailleurs toujours cherchée un Messie, que ce soit l’homme Jésus Christ, l’homme Karl Marx ou l’homme Albert Einstein.
Les amérindiens savent bien que c’est complètement absurde. L’homme est la plus faible des créatures, si faible que les autres créatures doivent offrir leur chair afin qu’il survive.
Les êtres humains ne peuvent survivre qu’en étant rationnels, puisqu’ils n’ont pas les griffes et les crocs que les autres animaux utilisent pour obtenir leur nourriture. La rationalité peut néanmoins devenir une malédiction quand les hommes oublient l’ordre naturel des choses à un point qu’aucune autre créature ne pourrait atteindre.
Le loup n’oublie jamais sa place dans l’ordre naturel. Les amérindiens peuvent éventuellement l’oublier.
Les européens l’oublient systématiquement.
Nous faisons une prière de remerciement au cerf et aux êtres qui nous entourent, de nous permettre de manger leur chair ; les européens se contentent de considérer cette chair comme leur privilège, et le cerf comme une créature inférieure.
Après tout, ils se considèrent d’essence divine, de par leur rationalité et leur science toute puissante. Et Dieu est l’Être suprême ; tout le reste est inférieur.
Toute la tradition européenne, Marxisme inclu, s’élabore en défiant l’ordre naturel régissant toutes choses. La Terre a été violée, les forces de la nature bafouées, et cela ne peut pas durer éternellement. Aucune théorie ne peut remettre en cause cette simple vérité. Notre Terre maternelle se vengera, l’environnement se vengera, et les agresseurs finiront par être éliminés.
Les choses reviennent inévitablement au point où elles ont démarré.
C’est ce qui s’appelle une Révolution.
C’est aussi une prophétie de mon peuple, du peuple Hopi, et de bien d’autres peuples. Les amérindiens ont essayé d’expliquer cela aux européens depuis des siècles, mais comme je l’ai dit plus tôt, ces derniers ont prouvé à maintes reprises qu’ils sont incapables d’écouter.
L’ordre naturel prévaudra, et les agresseurs disparaîtrons, de la même manière que les cerfs meurent quand ils brisent l’équilibre d’une région en la sur-peuplant. Ce n’est qu’une question de temps avant que ce que les Européens appellent une «catastrophe majeure globale» arrive. Il appartient aux Amérindiens comme à tout être de survivre.
Survivre voudra dire, essentiellement, résister. Résister, non pas pour faire un coup d’état ou prendre le pouvoir, mais résister parce qu’il est normal de refuser l’extermination.
Nous ne voulons pas de prise de pouvoir sur les institutions blanches ; nous voulons leur disparition. C’est ça la révolution.
Les Indiens d’Amérique sont toujours en phase avec ces réalités que sont nos prophéties et les traditions de nos ancêtres. Nous tirons notre savoir de nos aînés, de la nature et des forces qui la traversent. Quand la catastrophe sera passée, nous les peuples amérindiens continuerons à vivre sur cette planète. Je me fiche de savoir si ce n’est plus que par une poignée d’entre nous, réfugiés dans les hauteurs des Andes. Les Indiens Américains vivrons ; l’équilibre sera rétabli. C’est ça, une révolution.
J’aimerais maintenant être très clair sur un point précis, si cela ne l’était pas déjà.
Comme beaucoup de choses prêtent facilement à confusion ces temps-ci, je vais encore insister lourdement.
Lorsque j’utilise le terme «européen», je ne fais pas particulièrement référence à une couleur de peau ou à un capital génétique particulier. Je fais référence à un état d’esprit, une vision du monde qui est le produit de l’évolution de la culture européenne. La même chose est vraie pour les Indiens d’Amérique ou pour les membres de n’importe quelle culture. Il est possible pour un Amérindien de partager les valeurs ou la vision du monde européenne. Certains appellent ces gens des «pommes» — rouge à l’extérieur, blanc à l’intérieur.
[…] Ce ne sont au fond que des «êtres humains», et je ne pense pas qu’on devrait les désigner autrement.
Ce que je veux mettre en avant ce n’est pas une position raciale, mais une position culturelle. Ceux qui prônent et défendent la culture européenne et son industrialisme sont mes ennemis. Ceux qui y résistent et qui luttent contre sont mes alliés et les alliés des Amérindiens. Je me contrefiche de la couleur de leur peau.
Le terme «caucasien» désigne les personnes de race blanche.
Je m’oppose à la perspective européenne. Les communistes vietnamiens ne sont pas exactement ce que l’on pourrait appeler des caucasiens, mais leur mentalité est devenue similaire à celle d’européens. La même chose est vraie des Chinois communistes, des Japonais capitalistes, ou des Bantu catholiques […].
Il n’y a pas de racisme ici, uniquement une analyse de ce qui fonde et anime l’esprit d’une culture.
Marx dirait que je suis un «nationaliste culturel».
Je travaille d’abord avec mon peuple, les Lakota, parce que nous avons la même vision du monde, et partageons les mêmes préoccupations. Au-delà, je travaille avec les populations amérindiennes traditionnelles, là encore du fait de visions et préoccupations communes.
Au-delà, je travaille avec quiconque a pu expérimenter l’oppression européenne, et résiste à son totalitarisme culturel et industriel.
Clairement, ce dernier cas inclut aussi des Caucasiens de souche qui luttent contre les normes dominantes de la culture européenne. Ceux qui me viennent spontanément à l’esprit sont les Irlandais ou les Basques, mais ils y en a sûrement beaucoup d’autres.
Je travaille pour mon peuple, pour ma communauté. C’est ce que devrait commencer à faire les autres peuples qui ne partagent pas les perspectives européennes.
[…]
Pour conclure, je veux redire que le Marxisme est la dernière voie vers laquelle je voudrais orienter qui que ce soit. Le marxisme est étranger à ma culture, autant que le sont le capitalisme et le christianisme.
Je ne voudrais d’ailleurs orienter personne vers quelque idéologie que ce soit.
D’une certaine manière, j’ai tenté d’être un «leader», dans le sens ou les média blanc l’entendent, à l’époque où le Mouvement Amérindiens était encore une jeune organisation.
Ce fut une erreur que je ne ferais plus. On ne peut pas prétendre être tout pour tout le monde. Je ne laisserai plus mes ennemis m’utiliser de la sorte.
Je ne suis pas un leader. Je suis un patriote Oglala Lakota. C’est tout ce qu’il m’importe d’être. Et je suis très heureux d’être ce que je suis.
Russell Means
Puisque la distinction gauche / droite ne suffit pas à y voir clair, ce qui me semble essentiel est la chose suivante :
Imaginez-vous aux commandes. Que voudriez-vous voir advenir ?
Arrivez-vous à l’imaginer (dans les grandes lignes), à le rêver -ou bien le système, et/ou votre défaitisme vous ont ôté tout espoir ?
A moins que ce soit une sagesse de ne pas vouloir contrôler le monde. Auquel cas si vous avez cette sagesse, pourquoi confier le contrôle du monde à quelqu’un d’autre : en quoi serait-il ou elle plus sage que vous ?
- Si vous arrivez à désirer quelque chose,
> est-ce en termes de pour (2),
> ou est-ce en termes de contre (3) ?
La réponse est un indice : plus c’est un but « contre », plus le système (4) a réussi à distiller de la peur (dans le but d’obtenir un pseudo consentement au pire).
Plus c’est en termes de « pour », plus l’esprit créatif est encore là (mais ensuite, il faut apprendre à décoder un programme politique, car des orateurs excellent à faire croire qu’ils défendent ce que vous voulez -même quand ils défendent exactement l’inverse).
- Enfin, ensuite, arrive-ton à passer du rêve éveillé à la réalité ;
et le veut-on ?
(2) par exemple : pour la nature, pour la qualité de la culture, pour la liberté de se soigner comme on le veut…
(3) par exemple contre telle couleur de peau, telle orientation sexuelle, telle religion, telle classe sociale…
(4) dont ses films, ses médias et faux médias alternatifs, son scientisme…
Tant que ces archétypes existent, regardons les de plus près.
Un énorme mensonge de la gauche
Promettre une politique #sociale mais ne pas en avoir les moyens (ou être infiltré) et mener une politique de droite (donc pour les riches).
NB. A leur décharge, lorsqu’une collectivité territoriale, voire un gouvernement, agit en bonne intelligence, le SILENCE médiatique passe la chose sous silence :
exemples
quand la ministre Taubira introduit la Justice restaurative dans le droit français : silence** médiatique.
Mais inviter toujours des philosophes de droite ou d’extrême droite sur certains plateaux télé : sans problème !
(Ces exemples ne signifient pas que tout candidat ou élu autoproclamé de gauche est quelqu’un de bien, ni que toutes les idées de gauche sont pertinentes. Ces exemples veulent rappeler à quel point les médias ne sont pas neutres).
** : à vérifier minutieusement pour pouvoir l’affirmer. Je n’ai pas le temps pour cela, en ce moment :
Un énorme #mensonge de la droite
Se dire non #politisé.
Exemple 1
Imaginez une surface de la Terre vide de toute empreinte politique, un contexte apolitique.
Naissent des bébés.
Si on était réellement dans un contexte apolitique, ces bébés naitraient avec les mêmes chances sociales de s’insérer dans la société. Et la société n’aurait pas tout un arsenal juridique et militaire pour protéger les accumulations inouïes de capitaux et de privilèges.
Mais ce qui se passe sur Terre, c’est que des castes de pouvoir, de richesse, de niveau culturel, de possessions, sont à l’œuvre :
le bébé de milliardaire va partir avec certains atouts que n’aura pas le bébé de parent démuni.
L’ordre établi est un ordre de domination transmissible aux enfants, et cet ordre est par définition politique.
Lorsque des mouvements défavorisés (Noirs davantage assassinés par la police aux États unis, manifestants pour des Droits sociaux en France…) réclament la fin de certains de ces privilèges politiques en place,
là, la droite et ses médias, tentent de décrédibiliser le mouvement social en le targuant de politisé.
C’est une inversion de la réalité :
la réalité est une société politisée défenseuse de privilèges, et lorsque quelqu’un souhaite que cela change, ce n’est pas une sortie de neutralité, puisque la politisation était déjà le terreau de la société. Mais ce terreau était déguisé en culture apolitisé (films de super héros milliardaires, émission télé faisant oublier la réalité sociale…).
Exemple 2
Un ami me proposait toujours de voir des documentaires (type M2, rarement M3) qui présentaient les démocrates Américains comme satanistes (la CIA et nos gouvernements occidentaux dans le même panier, et le président de Russie, ainsi que Trump, Gave, et Musk, comme potentiels héros au service du bien).
Quand je lui faisait remarquer la politisation de ses crédos, il me répondait que sa démarche était apolitique, et juste motivée par un réveil de l’humanité, un nettoyage de la corruption et du mal.
Ultérieurement, je trouve un documentaire qui décrédibilise tous les faux héros sans exception (donc sans omettre Poutine, Musk, Gave, ni Trump). Je signale ce documentaire à l’ami, qui me répond ne pas avoir besoin de le regarder, car déjà bien assez informé.
J’en tire deux enseignements :
a) il est plus facile pour chacun de nous de ne regarder que ce qui nous conforte dans nos certitudes rassurantes.
b) les réseaux et les médias qui s’autoproclament apolitiques sont souvent très politisés (et à droite voire à l’extrême droite).
Une vidéo très pédagogique qui explique les enjeux de solidarité économique (via un média de gauche).
Aux #présidentielles de 2022, presque tous les partis sont plus ou moins conservateurs du système en place :
soutiens à un un capitalisme qui ruine le plus grand nombre au profit d’une minorité qui accumule, qui dépouille les dernières « ressources naturelles », qui transmet ses inégalités de patrimoine par succession, qui ne veut pas d’un État tentant d’atténuer les inégalités.
De ce point de vue, à gauche pour résister se trouvaient notamment, et en théorie : LFI en tête des sondages, le PCF, le NPA.
« En théorie » car à gauche comme à droite, il y a d’autres paramètres à examiner que l’étiquette :
Le.la candidat.e, son équipe, sa stratégie, ses alliés et sponsors occultes.
Fait important, la constitution est la règle du jeu électoral (notamment) ; celle-ci ne permet pas de hisser plus de deux partis au second tour. Cela, jusqu’à temps qu’on se penche sur une réforme de la constitution.
Politique des mœurs : positions pro et anti #LGBT
En considérant les #clivages autour des personnes LGBT, on peut rapidement dégrossir le sujet.
En effet, voilà un thème sur lequel les repères sont clairs, depuis quelques décennies :
Une partie de la gauche (suivie du reste de la gauche plus tard) a pris position pour le respect des personnes LGBT, avec trois lois essentielles et ayant nécessité du courage politique : 1982 dépénalisation, 1999 PACS, 2013 mariage.
En 2004 la droite a également fait avancer les droits (lutte contre la discrimination).
Il y a au moins deux droites à distinguer :
> la droite #conservatrice des mœurs figés sur d’anciennes morales, avec l’extrême droite en tête.
> la droite #libérale (au niveau des mœurs).
Toutes sont économiquement capitalistes, mais elles diffèrent quant à la vision de la vie quotidienne : l’extrême-droite et la droite conservatrice sont toujours globalement opposées aux évolutions de la loi pour protéger les personnes LGBT. Ce faisant, elles nuisent à l’égalité des droits pour les uns, et n’apportent rien aux non-LGBT en faisant cela !
NB. Le thème LGBT ne concerne pas que la sécurité des personnes LGBT (ce qui serait déjà un argument suffisant pour refuser les idéologies conduisant à des agressions de diverses personnes). Cela concerne aussi chaque citoyen.ne :
si on laisse la société dicter qui on a le droit d’aimer, personne n’est gagnant :
Aucun humain (que je connaisse) n’a la capacité de choisir volontairement son attirance amoureuse, par conséquent, faire croire le contraire, ou récompenser et punir autour de cette attirance, ne génère que de des violences et un déracinement d’avec la diversité naturelle de la vie.
Évidemment, je ne parle que des libertés entre personnes en âge et en capacité de donner leur consentement.
o0o
La violente stratégie haineuse
cf. la page LGBTI
Si on met de côté l’aspect économique et la défense de l’environnement naturel, on trouve les questions de mode de vie.
C’est un vaste sujet qui englobe notamment l’éducation, le mariage républicain, l’égalité des droits femmes-hommes, les violences et incivilités, la répression, la dématérialisation du service public, les choix de santé publique, les conceptions religieuses divergentes…
politique vaccinale (cliquer pour ouvrir / fermer)
Quant à la liberté de se soigner comme on le veut, dont la liberté vaccinale, aucun parti avec un score éligible ne l’a vraiment défendue.
Autrement dit, que ce soit à cause de la haine LGBT ou raciale, du capitalisme outrancier, ou du vaccin obligatoire, il n’y avait aucun (grand) parti de la liberté de vivre en étant pleinement soi-même, en France, en 2022.
politique identitaire (cliquer pour ouvrir / fermer)
Une guerre de religion, et une crise identitaire patriotique, sont au cœur des débats.
Mais comment souhaitez-vous la voir résolue, vers quoi aimeriez-vous que la société se dirige, quelle serait l’action politique ? (en italique, ce qui se fait déjà).
Tenter de faire gagner une culture par dessus celle des autres ?
Faire la sourde oreille à la problématique ?
Révéler officiellement, notamment dans l’Education Nationale, davantage de vérités historiques à propos des différents textes sacrés circulant, l’évolution de leurs interprétations au fil des découvertes linguistiques, et en intégrant les controverses argumentées, afin de rassembler tout le monde autour du constat humble que l’on en sait rien avec certitude ?
Faciliter que chacun.e puisse apprendre à se situer, à s’affirme sans agresser autrui, en connaissance de la diversité idéologique -donc la relativité de son point de vue ?
Ne miser que sur des démarches individuelles de paix intérieure, de clarification individuelle de chaque démarche spirituelle ?
(Fournir du pain et des jeux ?)
Générer un véritable essor culturel ? (1)
Favoriser l’usage de cercles restauratifs, de la communication non violente, dès que c’est possible ?
Générer des chantiers d’utilité collective, participatifs réunissant la jeunesse dans sa diversité ?
… ?
(1) Je ne pense pas ici aux arts ayant pour finalité l’esthétique, bien que cette dernière, ainsi que l’harmonie visuelle et auditive, soient très importantes.
La culture dont nous avons politiquement besoin, en accès facilité pour tous, est celle des associations éducatives, des théâtres forum, des cinéastes et divers artistes engagés
à faire passer des messages de paix, d’éveil, de connaissance éclectique et accessible, de reconnexion avec la nature et avec la diversité du genre humain.
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Une opinion intéressante un peu décalée : (#Voter sert-il à quelque chose ? Un autre point de vue au sujet des élections actuelles en France. Charlotte Hoefman).