Ci dessous les boutons de retour aux pages précédentes
med pour la page medias
asso pour la page des buts associatifs
sauv pour la page héros – sauveurs – sauveteurs
Sûr de vouloir agir ?
M à j août 2024.
Plan de la page :
1. Exemple des mouvements anti #EVARS
2. Remise en question de ma critique précédente
NB. L’esprit critique -et son illogisme répandu-, ainsi que le mécontentement (et ses dangers) sont traités
ici
(à lire en préalable si possible).
Cette page a pour but d’illustrer les envies d’agir hâtives, ainsi que les buts associatifs qui se veulent salvateur, mais ne le sont pas depuis des points de vue plus larges.
Il n’y a probablement pas de mauvais but dans l’absolu, mais seulement des expériences d’éveil différentes selon les parcours de vie de chacun, ou de chaque groupe culturel.
.
Exemple de certains réseaux anti EVARS
A quoi sert l’EVARS ?
EVARS = Education aux Vies Affectives Relationnelles et Sexuelles.
NB. J’emploie ce terme en tant que généralité, en tant que pratique éducative non précisée, et non pas en tant que référence à une politique spécifique, ou codifiée.
L’EVARS est l’une des réponses éducatives institutionnelles apportées pour réduire les problèmes sociétaux suivants :
° l’ignorance à propos de son propre corps et des sentiments naissants à l’adolescence.
° des risques suicidaires consécutifs au rejet des personnes hors normes,
° du harcèlement envers les personnes hors normes (dont l’EVARS, et surtout les activité de développement des compétences psycho-sociales des jeunes, tentent d’en réduire les causes),
° des besoins informatifs des jeunes pour éviter de n’avoir pour horizon limité que d’un côté l’addiction au porno théâtralisé, ou de l’autre se croire obligés de surjouer une abstinence dogmatique.
L’apport d’informations de qualité, non violentes, non injonctives, adaptées à l’âge, est une clef pour permettre à chacun.e de comprendre les choses de la vie, de connaître et accepter la diversité de la vie (tout le monde n’est pas toute sa vie durant dans une phase hétéro, cisgenre, religieuse, capitaliste…).
Toute forme d’éducation est potentiellement à risque de sombrer dans le rôle de sauveur ou de bourreau.
Tout but associatif aussi.
En gardant cela à l’esprit, comment répondre au besoin légitime de contribuer à une société saine ?
.
Depuis quel point de vue je m’exprime ?
Je me situe avec une expérience professionnelle d’animateur en collèges, lycées, et supérieur.
Animateur d’ateliers pour susciter la réflexion, et délivrer des outils et quelques connaissances dont les jeunes peuvent se saisir librement.
Le mot éducation, dans le sigle EVARS, ne convient pas à ma pratique, dans le sens que je n’ai pas un objectif de formatage scolaire.
Le sigle EVARS oublie la notion d’estime de soi. Elle est pourtant centrale : il s’agit de permettre à chacun.e de s’accepter, de s’aimer, et à partir du bonheur et du sentiment de sécurité d’être soi-même : d’être plus facilement en paix avec les autres. (A l’inverse, le harcèlement résulte généralement d’une basse estime de soi, du harceleur, et du harcelé).
Je remplace donc volontiers EVARS par DISARESA* : Diffusion d’Informations Sensées sur l’Amour, les Relations avec Estime de Soi et des Autres.
Voilà comment je me situe.
Mon métier d’animateur m’amène à travailler avec l’étiquette EVARS, parce que c’est ainsi que se nomme la ligne budgétaire qui permet parfois de m’employer. Mais ce que je tente de faire avec les jeunes, ce n’est pas de l’EVARS mais de la DISARESA*.
J’œuvre avec des infirmières scolaires, des professeurs, d’autres intervenants associatifs, en vue d’apporter des éléments aidants pour les jeunes, adaptés à leur maturité, longuement réfléchis pour être constructifs, non choquants, désamorceurs des conflits, non clivants, rehausseurs de l’estime de soi. Au moins j’essaie. (Au fil des ans, j’apprends).
* si ce sigle existe déjà, je suis sans rapport avec. C’est un néologisme que je viens de créer, pour ce qui me concerne.
Je ne promeus pas le travail d’éventuels intervenants éducatifs qui tiendraient des propos inconvenants devant les enfants, mais j’affirme que l’essentiel de ce que j’ai vu (en assistant à des séances EVARS au collège) était absolument sensé, et vital pour répondre aux questions des jeunes.
Sans des réponses sensées à ces questions, de la part d’adultes responsables, les jeunes auraient principalement comme source d’information Internet -dont le porno-, les ragots qui circulent dans les cours de récréation, et hélas pas nécessairement des informations éclairées de la part de leurs proches.
.
Le problème des buts créés par « ras-le-bol »
Lorsque l’on œuvre pour une cause, il me semble important de connaître le terrain et de repérer si on apporte quelque chose de constructif, réellement, à la situation donnée.
Ce questionnement vaut non seulement pour ce que l’on voudrait mettre en place, mais avant tout pour tout les combats « contre » : si on réussit à barrer la route à quelque chose, qu’est-ce qui se mettra en place après -et comment en être sûr?
Sans l’EVARS, les jeunes obtiendraient leurs réponses dans leurs familles respectives ?
Les informations reçues en famille, relèvent de la loterie : depuis les familles ayant un discours apaisé, informé, en passant par celles muettes sur le sujet, ou encore celles machistes, sectaires, ou désinformées.
Les familles ne sont pas un lieu neutre. Elles ont une/des source(s) d’inspiration éducative. Donc en réalité, le débat ne porte pas réellement sur la famille (personne ne songe à ôter le rôle de la famille).
Derrière la revendication de récupérer l’éducation strictement en famille, j’entends une critique sur les idéologies véhiculées par l’Education Nationale, lorsqu’elle tente de réduire la marginalisation et la violence subie par les enfants hors norme.
Soyons vigilants à ne pas emboiter le pas de faux buts émancipateurs.
L’éducation est idéologique dans tous les cas, même en l’absence d’EVARS au collège et au lycée.
La pluralité me semble un atout éducatif :
la prudence appelle à ne donner aucun pouvoir absolu sur les jeunes à aucune entité : ni à leur parents, ni à l’institution scolaire et l’État, ni à une institution religieuse.
Concernant le primaire, je ne suis pas au courant de ce qui se pratique et donc mon propos, sur cette page, ne concerne pas cette tranche d’âge.
.
Le choix délicat des sources utilisées
Devant autant d’acharnement à discréditer les bases culturelles émergentes et structurantes du vivre-ensemble, j’en suis venu à supposer que des réseaux pourraient être manipulés par des États adversaires de l’État français, en vue de déstabiliser notre pays de l’intérieur. Et cela, avec l’aide, au niveau création des contenus partagés sur les réseaux, des professionnels connaissant bien la psyché -agitant des peurs archaïques, pour choquer l’émotionnel et flinguer la raison.
Toutes les conjectures sont possibles. Je peux me tromper.
(Le texte des accords toltèques nous invite à « Ne pas faire de suppositions » ).
Avec mon intérêt permanent pour la quête de vérité, je ne peux pas me sentir membre de ces réseaux rebelles qui prennent pour vérité une base informative dont l’origine les dépasse :
- Qui crée tous ces petits reportages, révélations choquantes, relayés ensuite sur Facebook ou Telegram par tout un chacun ?
La prudence m’appelle à ne pas accepter le but d’une organisation qui tire ses conclusions à partir de rapports scientifiques tout autant invérifiables que le discours officiel dominant.
La connaissance des dégâts que peut provoquer une #colère débridée m’amène à ne pas vouloir réagir à chaque soit-disant information de réinformation trouvée sur le net.
J’ignore si un jour quelque part il y a réellement eu un dérapage grave en EVARS. Mais ce dont je suis sur, c’est que les leaders de ces réseaux extrapolent (accusant à tort des milliers de travailleurs honnêtes et sensés, des lors qu’ils font des généralités).
Si on appliquait leur raisonnement (interdire l’EVARS parce qu’un jour quelque part il y aurait eu quelques propos inconvenants) alors on interdirait les familles -sièges de la majorité des abus. Ce serait insensé d’interdire les familles, oui. Mais c’est une hypothèse rhétorique, pour montrer la faiblesse argumentaire des revendications anti EVARS.
o0o
Les théories sur le genre ne sont pas au point, inacceptables en l’état, dites-vous ?
Améliorons les recherches à propos du genre, oui !
Mais ne jetons pas les avancées intellectuelles de ces dernières décennies à ce sujet. La société a beaucoup appris grâce à la sortie du tabou de la transidentité. La vie de milliers de personnes a été rendue soutenable.
Pour commencer, à quelles théories vous référez-vous ? Diverses choses absurdes circulent sur le net.
Et qu’en avez-vous compris ?
#militant #rage #reactionnaire
La naïveté n’aide pas à la liberté
Certains discours de réseaux apolitiques en théorie sont le copié collé de discours politiciens.
Dans le cas des théories anti EVARS, on retrouve le discours de leaders d’extrême droite, et de droite conservatrice.
NB. Je ne considère pas que les parents et autres citoyens épris du désir de protéger les enfants veuillent tous être acteurs de politique politicienne. Je me contente ici de signaler que certaines logiques ne viennent pas de nulle part, mais d’une mouvance philosophico-politique connue et nommable.
La précipitation intellectuelle, le choc émotionnel,
n’aident pas à formuler des buts cohérents
Voici quelques contradictions que j’ai observées dans plusieurs réseaux de soutien à la jeunesse (au delà du thème EVARS) :
1. La revendication d’interdire l’Education Nationale de parler vie affective et sexuelle, en vue de garder cela exclusivement dans le giron familial, sans autre forme de remise en question autour de la famille, revient à sacraliser la famille.
Une sacralisation est comparable à une immunité diplomatique, dont le but et d’offrir un cadre d’action jamais reprochable.
Mais Les enfants violés, maltraités, le sont majoritairement dans des familles. Il y a donc besoin de lâcher les représentations simplistes autour de la famille.
En cas de succès de la revendication, la société n’irait donc pas mieux. Pas partout du moins.
2. Si on veut réduire les violences sexuelles, il faut une société constituée de personnes saines, dans un climat sain. Un tel climat ne s’obtient pas en ne cherchant pas à comprendre les personnes hors normes et en se contentant de les réprimer par des lois punitives.
Un climat social sain se bâtit à l’aide d’outils de communication, d’éveil à la subtilité de la vie, de solutions pacifiques et intelligentes aux pulsions indésirées, de soupapes pour éviter l’accumulation de frustrations (dont celles acquises intergénérationnellement en famille : inceste et compagnie). C’est climat sain est un processus continuel et non pas un statut quo; C’est un cheminement évolutif vers la meilleure version de soi-même.
Pour atteindre un niveau soutenable de climat de sécurité, l’option du tout punitif est en échec. il y a déjà des prisons partout, et des crimes en pagaille.
Au contraire, les institutions qui pratiquent la Justice restaurative ont de bien meilleurs résultats (moindres récidives, plus grande satisfaction générale).
Une alternative au tout punitif est de communiquer, écouter et accepter l’autre. Accepter ne veut pas dire tout approuver :
il y a besoin aussi de poser des limites, définir un cadre.
Mais une société saine n’empêche pas le hors norme d’exister : elle organise la vie en tenant compte de la diversité naturelle.
Un but associatif d’instaurer un totalitarisme des mœurs -imposé par la force sur tout un territoire-, serait un appel à la guerre : quand bien même le but serait atteint, il serait tellement anti naturel qu’il engendrerait continuellement de la violence en réaction.
Dans un climat totalitaire hétérosexiste sans nuance, absolument non naturel donc, je rappelle que même un homme 100% hétérosexuel et cisgenre peut vivre l’enfer s’il n’est pas jugé assez macho par ses pairs, c’est-à-dire que personne n’est vraiment en paix à toujours être gardien -et sujet- d’une norme unique.
3. Tout confier aux familles reviendrait à encourager l’iniquité : pour quelques jeunes ce serait la famille en or, pour d’autres ce serait un plat unique : ignorance à l’arôme repli sectaire.
Cela revient aussi à soustraire de tout débat public la réflexion autour de la société que l’on désire co-construire.
(La famille en or n’est pas celle qui a réponse à tout, pourvoit à tous les caprices).
Le but de faire société, pour moi, n’est pas de sacraliser certains dysfonctionnements. Ce n’est pas non plus de créer le monde parfait totalitaire.
C’est, a minima, un peu d’humilité quant à nos capacités éducatives (qu’on soit parent, ou professionnel éducatif).
La vie reste le contexte réel de référence.
4. Les idéologies qui veulent abattre les théories sur le genre ignorent généralement que la base hétérosexiste sur laquelle elles s’appuient est elle aussi une théorie sur le genre : l’hétérosexisme n’est pas naturel mais culturel.
Leurs théories sont une des sources des problème qu’ils veulent combattre, mais jusqu’ici, et sauf si j’ai manqué d’écouter une perle rare, ils ne veulent pas ouvrir ce champ d’investigation.
cf. la page rôles (sous partie « la modélisation hétérosexiste ») pour une explication.
Les solutions à un but associatif « contre » hâtif
Prendre le temps de mûrir la réflexion et rentrer en phase coopérative !
Le problème des #accusations
J’ai constaté les nombreuses frilosités, compréhensibles, des membres de l’institution scolaire avant d’accepter une intervention associative. Je les ai vu refuser des associations pas assez scrupuleuses dans leur récit et dans leurs pratiques.
Cela m’amène non pas à défendre n’importe quelle pratique EVARS, mais à être solidaire de celles de qualité.
Cela m’amène aussi à considérer comme mensonger les reportages et informations choc qui tendent à faire croire que tout discours apporté en milieu scolaire serait nocif.
Je n’ai pas assisté à comment cela se passe à l’école (avant le collège), mais j’ai croisé suffisamment d’instituteurs consciencieux pour avoir confiance a priori dans l’ensemble du travail accompli (sans présager de chaque cas particulier).
- Alors à quoi sert réellement l’accusation sans nuances ?
Moi même, suis-je en train d’accuser les réseaux anti-EVARS ?
Oui, cette page a débuté lorsque j’étais dans cette énergie :
j’étais en colère de constater que je bosse dur depuis des années à tenter d’améliorer un peu la société, et de voir se dresser des personnes qui connaissent mal le sujet tenter de tout paralyser.
Mais bien évidemment, j’ai ensuite pris conscience de la contradiction entre mon désir de paix et mon jugement envers ce point de vue autre.
Grâce à cette prise de conscience, j’ai approfondi l’empathie pour ces réseaux et je ne les vois plus de manière négative. Parce que cette négativité provenait de mon jugement inhérent à l’interprétation mentale de mon histoire de vie.
La vie est changement, et il y a toujours quelque chose à apprendre d’une adversité, et idéalement, un moyen de satisfaire tout le monde dans un cheminement vers une élévation de conscience pour tous.
o0o
Dans un premier temps, l’ #adversité a réveillé en moi un sentiment de découragement.
Plus récemment, j’ai compris que je m’égare des lors que mon activité professionnelle, ou ma réaction à ceux qui attaquent ma profession, se fait au détriment de mon centrage sur ce qui me tient à cœur profondément, en me faisant rentrer dans le triangle victime-sauveur-bourreau.
Cette page est donc à la fois pertinente (à des fins pédagogiques, pour illustrer comment l’esprit critique peut s’exercer avec prudence et complexité, pour éviter de réagir précipitamment, de manière hasardeuse ou carrément malsaine.
et cette page à la fois contre-productive de paix à court terme, dans la mesure ou je cible mes critique envers des réseaux. Je suis désolé du côté désagréable de critiquer le combat de certaines personnes -voulant a priori tout autant que moi contribuer à une société saine.
o0o
J’ai pu voir dans ce conflit le #miroir de mes propres désirs égotiques d’hyper contrôle et de décentrage de ce qui est ma place en ce monde.
Je pourrais effacer cette page du site (pour ne risquer de ne froisser personne). Mais je trouve plus pédagogique de maintenir les critiques qui m’ont traversé l’esprit, et ensuite de relater mon cheminement vers l’apaisement et l’envie de coopérer dans un cadre restant à imaginer.
J’ai conscience qu’en invitant la critique, je ne solutionne rien profondément.
Donc oui, cette page est un bel exemple de critique, donc elle n’est pas une fin en soi.
Je nous invite à dépasser le discours pro ou anti quoi que ce soit, et surtout à dépasser le jugement des personnes qui incarnent une idéologie.