Le pouvoir & les mots.
m à j. mai 2024
Quelques #rôles de #contrôle
Une société est d’autant plus facilement gouvernable par quelques individus occupant des places de contrôle, que les membres (du groupe contrôlé) agissent selon des rôles stéréotypés, et réagissent selon des conditionnements émotionnels prévisibles.
Par exemple, pour susciter le dégoût chez un humain conditionné au virilisme, il suffit de pointer du doigt toute féminité.
Pour susciter le repli communautariste grégaire, il suffit d’entretenir le déni à propos de l’enfermement idéologique (en parlant de liberté dans notre patrie, par exemple)…
Les gens conditionnés en masse répondent à des stimuli maitrisés : publicité, (dés)information médiatique, lois, décrets, rapports « d’experts », interprétations rigides de certains textes multi millénaires…
Beaucoup de métiers consistent à exécuter des ordres en renonçant à une partie de son libre arbitre (obéissance exigée, dans le secteur militaire ou civil) :
soldat qui reçoit des ordres de protection ou d’agression, employé ou fonctionnaire qui suit l’ordre de fabriquer des armes ou des jouets, d’octroyer ou de refuser des papiers d’identité, de vendre n’importe quoi…
o0o
La posture de contremaître est une variante de la précédente : elle reprend l’obéissance (au capital mondial, à une oligarchie, à une organisation criminelle puissante, et/ou simplement à un dirigeant honnête), avec en plus, la mission de contraindre (des subalternes, des téléspectateurs, des fans, des humains en situation précaire, des animaux d’élevage…) à obéir.
A cette mission peuvent se rajouter le plaisir sadique et/ou le sentiment la culpabilité (de jouer ce rôle intermédiaire entre domination et soumission).
Et enfin, la troisième posture :
La répétition des savoirs morts
Un maillon essentiel (du contrôle des masses par quelques humains) est la (très répandue) posture de #répétiteur :
#Transmettre une #connaissance que l’on n’a pas les moyens de vérifier par soi-même.
Cette action de transmission est devenue une action répandue que je la nomme une posture généralisée.
Elle affecte l’humain soumis, alias la très grande majorité des humains -y compris ceux se croyant rebelles, mais répétant la docte de leur mouvement dissident).
C’est aussi (rajout sept 2024 sur §)
° le thérapeute qui applique un protocole de soin appris par cœur -mais sans vraiment comprendre ce dont souffre précisément son patient,
° l’étudiant en Droit qui a suivi toute la logique juridique, qui croit à la fable et laisse entendre à autrui que les lois nous protègent toujours dans le sens du bien commun (ce qui se révèle éminemment faux, par exemple en observant les pollutions létales légales)
° le parent qui dit à son enfant que Jésus est mort sur la croix -ou au contraire n’y est pas mort-, chose qu’il ne sait pas vérifier lui-même. Et idem avec toutes les autres croyances de toutes sortes de religions
° le rebelle déçu qui explique à qui veut l’entendre que le monde est pourri et qu’on est tous fichus,
° l’enseignant qui prétend que les pyramides ont été construites pour faire tombeau à un pharaon,
° en résumé c’est tout ce qui est faux ou invérifiable que l’on affirme vrai.
La répétition de #savoirs invérifiés concerne tout le monde, et notamment des personnes plus influentes que d’autres :
un présentateur télé, un enseignant**, un internaute très suivi sur les réseaux sociaux, un religieux prosélyte…
ce contenu invérifié, ou mal vérifié (donc faux), est également ce qui est au cœur des motivations, actes (votes inclus), de ce que le racisme fait haïr, de ce que la posture de fan fait adorer, de ce qu’un parent inculque…
C’est un maillon de la propagation idéologique.
**NB. Ce que disent les enseignants et quelques médias au dessus du lot, ainsi que certaines personnes, contient souvent du vrai (le propos ne consiste pas à évaluer le % de vrai, mais à pointer l’incapacité à vérifier réellement la véracité des propos tenus).
Une fois le vrai mélangé au faux… les théories, puis les actes qui en découlent, les sociétés qui s’érigent par dessus, … sont plus ou moins absurdes et violentes -notamment en fonction de leur décalage d’avec les réalités universelles.
Notre civilisation est bâtie sur un modèle idéologique qui ressemble à un support rassurant (démocratie, école, savoirs scientifiques et pseudos savoirs scientistes, folklores…) mais qui est une bulle intellectuelle qui repousse toute vérité, pour se frayer une illusion de stabilité, jusqu’au jour où la confrontation avec le réel ne peut plus être évitée.
Par exemple, on peut croire avoir développé un modèle de croissance sain, jusqu’au jour où, comme le dit le proverbe (amérindien ?) après avoir abattu le dernier arbre, pêché le dernier poisson… on se rendra compte que l’argent ne se mange pas.
La bulle financière qui ravage le monde ne semble être qu’un cas particulier de la bulle culturelle dont nous nous affublons sans le moindre esprit suffisamment critique.
Et cette bulle culturelle semble elle-même découler de la manière dont nous méconnaissons et utilisons notre mental et nos autres fonctions vitales.
o0o
La généralisation de la posture de répétiteur semble faire écho à la sur-utilisation de notre mental (à la place d’une utilisation harmonieuse de toutes nos facultés).
0o0
(rajout sept 2024 sur les 3 § suivants)
Une fois constaté que quasiment tout ce que la société raconte est très majoritairement faux et/ou invérifiable, que faire ?
Rien.
Forcer les gens à comprendre qu’ils répètent des mensonges ne servirait qu’à remplacer un mensonge par un autre.
On peut juste être au clair avec soi-même. quand on sera nombreux à être lucide, la société ne sera plus la même, et tant mieux; mais en attendant, changer la société au nom de nos semis illusions ne vaut pas grand chose.
Nos connaissances vulgarisées ne sont pas la Vérité
Le bombardement d’informations auquel nous sommes exposé déshabitue à ressentir et comprendre la vie par nous-mêmes.
On peut croire toucher un morceau de vérité si on a l’illusion qu’un concept abstrait pourrait corroborer parfaitement avec la réalité qu’il tente de décrire.
Mais c’est faux : Par exemple, les phrases « Dieu créa le verbe » ou « l’Amérique est le pays de la liberté », ou « La France est la patrie des Droits de l’homme », semblent faire sens, semblent effleurer la vérité, mais :
la première phrase a une portée symbolique, donc fait lointainement sens pour les érudits qui maitrisent humblement une grande quantité de symboles et ont une vie à la fois ancrée et spirituelle, capables de se protéger des délires dogmatiques et autres conclusions hâtives.
Les deux dernières phrases ne veulent à peu près rien dire de réel -sauf à avoir assimilé et pris pour argent comptant, toute la culture qui précède ces assertions.
Un concept est souvent exprimé en mots.
Les mots
Les #mots sont constitués de sons.
Les sons ont une force intrinsèque :
des méthodes de soin consistent à émettre des voyelles en continu,
le mot sacré « aum » est tout à la fois théologiquement signifiant et constitué d’un son continu qui a une influence indépendante de la croyance religieuse,
Un marteau piqueur émet un son susceptible de nous causer des dommages,
les musiques contemporaines, créées en multipiste, ainsi que les orchestres classiques, émettent un ensemble de sons complexes et ont un effet différent d’une simple chanson acapella…
Le mot cumule le pouvoir du son, le poids de son histoire (sens inconscient pour la plupart des utilisateurs du mot), et son pouvoir signifiant conscient.
Le pouvoir des mots est tel qu’il a contribué à lever des armées pour attaquer des ennemis imaginaires, à créer des institutions imaginairement amies, à créer des raccourcis de pensée à propos de la vie et de Dieu, etc.
Le présent blog utilise les mots, le langage, mais la finalité des mots, ici, est de traduire un ressenti à propos de la vie, de la véracité ou de l’illusion de nos cages et de nos libertés, d’inviter à percevoir par soi-même, et non pas d’ériger une cartographie d’une fausse réalité. La table des matières est organisée thématiquement : elle découle de ma vision (temporaire) de la réalité, mais ce n’est qu’une étape dans un processus d’intégration à la vie, et non une vérité à apprendre par cœur -comme on l’a fait en vue de réussir un examen scolaire rigidifié.
o0o
Les raisonnements en mots ne sont pas la vérité. Ils sont la vérité qui nous apparait dans un contexte culturel donné.
exemple (restant à peaufiner)
Prenons n’importe quel film policier. une arrestation est la conclusion d’un raisonnement de type « X voulait se venger de X -ou convoitait la richesse de X- et a commis ce crime ; la police arrête le coupable et justice sera rendue ».
Dans le contexte culturel (Droit, habitude de se connaître soi-même superficiellement et dogmatiquement…), ces raisonnements semblent vérité, car ils ont respecté la logique et la déduction.
Ils sont surtout efficaces à poursuivre le but recherché (maintenir la forme de la société).
Si l’on retire la croyance à propos de la salubrité de notre société, on va probablement quand même rester dans un moule culturel et ses a priori (s’en extraire relève de l’exploit). Mais, même si je ne réussis pas à m’extraire de toute croyance illusoire, voici une variante d’interprétation au discours du film policier :
X et Y sont tous deux aliénés par la société, méprisant la vie (par leur mode de vie industrialisé, dogmatique et faussement scientifique). Ils sont éduqués en manque de repères valables, complètement esclaves du monde des formes, et de la frénésie consumériste qui est sa norme.
Y a bénéficié d’une adaptabilité conformiste supérieure et a pu recevoir des signes tangibles de réussite (dans le monde des formes), tandis que X a reçu des signes l’encourageant à se situer en réaction.
La société prétend résoudre le problème en mettant X en prison, donc en le sortant du plateau de jeu social principal. Ce faisant elle protège la forme du plateau -celle qui a conduit à autant de convoitise et d’égarements.
X et Y ont joué à un jeu que la société ne veut pas éliminer car elle en a besoin pour justifier ses gardiens de la normes -norme indispensable pour sauvegarder les apparences de saine civilisation. Apparences nécessaires au maintien des activités de pillage de la nature. Pillage nécessaire au maintien du train de vie de privilégiés du monde matérialiste.
Cette vision n’est pas non plus LA vérité, mais elle offre un point de vue qui montre que le raisonnement pénaliste n’était logique que dans le cadre de ses prémisses culturelles.
o0o
Le signifiant des mots n’est pas la vérité que les mots sont supposés décrire. Il en est une interprétation simplifiée.
Par exemple le mot « arbre » décrit un ensemble d’organismes à base de racines, tronc, branches… sans pour autant saisir toute la diversité des arbres, ni la compréhension de leur biologie et qui sait, de leur spiritualité ?
Le phénomène approximatif semble évidente quand on constate qu’un mot a plusieurs sens, pas nécessairement le même une fois traduit dans une autre langue.
Les mots peuvent servir à retranscrire une pale copie d’un ressenti plus profond, ou bien, comme dans la métaphore du sage qui montre la lune -et de l’idiot qui regarde le doigt-, les mots peuvent devenir le support d’une pensée déracinée, abstraite, auto-alimentée par la propre illusion de son existence.
Les mots aident à se forger un repère, une grille analytique (mentale) du monde : c’est la cocréation d’une image du monde, l’entrée dans le monde des formes.
« co »création, car on se forge aussi cette image à partir de nos perceptions biologiques, (et de souvenirs autres, peuvent dire ceux qui croient à la réincarnation ou au karma…)
Les techniques audiovisuelles offrent de nos jours une compréhension du monde encore plus directive que les phrases des livres.
Par conséquent, je ne soutiens pas l’analphabétisation en cours ! Les mots restent un vecteur moins totalitariste que la vidéo poussée au paroxysme dans notre quotidien. Je critique l’adoration aveugle pour le langage, mais je ne remets pas en question son utilité.
La compréhension intellectuelle n’est qu’une manière parmi d’autres de comprendre, ressentir, diriger notre attention (vers un concept, plutôt que vers notre corps, nos émotions, notre intuition, (la vacuité ?)…)
Certains mots semblent avoir un pouvoir qui va au delà d’une simple abstraction mentale, dès lors qu’ils libèrent une émotion, un souvenir, (un inconscient collectif ou égrégore ?) de par le vécu, l’énergie, qu’ils déclenchent.
Ils sont comme un rayon laser qui concentre des photons en un seul faisceau, réduisant les endroits éclairés, mais concentrant la force de l’éclairage.
Un autre exemple, la comparaison avec les notes de musiques : au lieu d’utiliser absolument toutes les vibrations sonores possibles, la gamme (d’environ 12 octaves des 12 notes les plus souvent utilisées) réduit le nombre de vibrations émises, mais chacune a un impact démultiplié, capable de créer une image mentale commune (une mélodie précise) dans les têtes.
Ainsi font les mots, qui excluent tant de morceaux de réalité non conceptualisés, mais qui créent les briques d’un mur idéologique sur lequel on s’appuie.
Les mots servent parfois à se taire :
parfois, nommer un sentiment diffus fait cesser l’attention sur ce sentiment. Cela permet de prendre du recul, de la froideur, vis à vis d’une pensée qui pourrait animer une colère. Par exemple, se dire « injustice » lorsqu’on a repéré que c’est cela qui nous fait monter la moutarde au nez.
Notre mental nomme et réduit la finesse (parfois ingérable) de nos sensations nuancées.
Un mot n’explique pas un phénomène : qu’il s’agisse de la loi d’attraction, du pouvoir créateur de la pensée, du Karma, de l’intuition, de la gravité, du magnétisme… les explications ne sont souvent qu’une ruse du mental pour se rassurer (plutôt que d’accepter son ignorance). Même les scientifiques ignorent la raison de la vie. Ce qu’iels savent (notamment) sont les étapes du déroulement des phénomènes physiques et biologiques observables, d’une manière toujours plus précise (grâce à la finesse des appareils d’observation).
Même lorsqu’un concept corrobore en grande partie le vrai, pourquoi, au quotidien, répétons-nous souvent un mélange de vrai et de faux (sans forcément avoir conscience de la distinction entre ce que l’on énonce de certain, de probable, de plausible, et de faux) ?
Probablement parce que les informations déconnectées de notre expérience directe, intellectualisées, ont toutes la même fadeur abstraite ;
parce qu’une découverte scientifique peut annuler de précédentes conclusions qui paraissaient vraies ;
parce qu’on a honte de reconnaître qu’auparavant on croyait à des sornettes ;
parce que certaines personnes excellent à manipuler en mélangeant sciemment le vrai et le faux
(le vrai sert à rendre crédible, le faux sert à manipuler)…
Nos connaissances vulgarisées ne sont pas la Vérité. Elles sont souvent une description, partielle, simplifiée, temporaire, de faits réels ou supposés.
Elles sont un étiquetage des ressentis et des savoirs, qui conduisent beaucoup de gens à s’illusionner de la croyance qu’ils ont compris ce qu’ils ont nommé.
Le fait d’utiliser des mots savants ne prouve pas que l’on ait réellement compris la vie et l’Univers.
Exemple de mots en vogue : quantique, ange, électron, lumière, conscience, intérêt général, intelligence artificielle, finance…
La compréhension de ces mots, et les conclusions auxquelles on parvient, sont toutes susceptibles d’évoluer.
Je me souviens d’une discussion avec mon père. Il me reprochait d’utiliser des mots et des concepts approximatifs, et par conséquent de dire n’importe quoi.
Je comprends son point de vue.
Le mien était le suivant : même sans précision, je suivais mon instinct pour énoncer ma vision prenant en compte des ressentis.