m à j : mai 2024
Le #triangle dramatique
Je m’inspire librement du « triangle de Karpman » dans ce qui suit. Celui-ci décrit de trois postures dans lesquelles notre ego s’enrôle facilement. On n’est vraiment en paix dans aucune.
Chacune (victime, bourreau, sauveur) est un tremplin vers une autre. Par exemple, une victime peut devenir bourreau pour se venger ; ou elle peut refuser toutes les solutions proposées par un sauveur, afin de se sentir puissante (et instrumentaliser le sauveur).
Au niveau mondial, ce sont des conflits incessants, car une même personne, ou chose, peut être vue comme un sauveur par les uns, et par un bourreau par d’autres.
Par exemple un président au service de l’oligarchie financière est vu comme un outil par les milliardaires, et comme un bourreau par la population aux revenus modestes.
Une armée « de paix » est vue comme offensive ou défensive selon le camp,
Un prêt international est vu comme une aubaine ou une voie vers le néo esclavagisme…
Un.e chef peut être adulé.e par des gens, et haï.e par d’autres : le « royaume des méchants », la dictature, ou tout autre ennemi que le héros vainc, ont probablement antérieurement été bâtis par des héros : d’autres héros, acclamés par d’autres publics (qui étaient endoctrinés d’une autre manière).
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un casino, une banque, un milliardaire… se font cambrioler. Telle est la trame centrale de certaines œuvres. Au niveau du cinéma et des romans, les films de cambriolage sont intéressants pour voir à quel point ils sont une fiction inverse à la vie quotidienne.
Au cinéma :
l’oppresseur devient la victime.
le citoyen aux revenus modestes, qui déjoue le cambriolage grâce à son rôle de policier ou de détective, devient le sauveur du riche et l’ami du public (en tant que héros, donc en posture de sauveur).
Mais à la fin du film, lorsque l’on sort de la fiction, quelle réalité subsiste ?
L’humain aux revenus modestes est toujours aussi pauvre face aux banques, aux milliardaires. Le policier n’est pas aimé de tous car son rôle consiste plus souvent à arrêter des gens aux revenus modestes qu’arrêter des milliardaires dévastateurs.
C’est une illustration de la vanité de ces postures héros-sauveur-victime, avec lesquelles on ne résout rien, tant qu’elles remplacent notre discernement subtil des situations.
Les #victimes
Plusieurs regards peuvent se porter sur un même évènement. Par exemple, je peux égarer ou me faire prendre mon smartphone (c’est un fait), puis me déclarer victime de cette disparition (rôle sociétal), tout en me sentant durablement victime (émotion figée en sentiment), ou en me sentant libéré.e d’un objet dont je n’étais pas le vrai maître (lâcher-prise).
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Certaines victimes reçoivent de la considération de la société, mais pas toutes, notamment pas les plus nombreuses ! Par exemple :
° les millions de blessés (ou tués) à cause de la dissémination d’armes,
° les millions de gens affectés par des industries polluantes,
° les personnes exclues d’une société hyper normative.
L’ultra médiatisation de certaines victimes a souvent été une préparation des esprits à la levée de fonds. Par exemple, des médias ont volontiers parlé d’une maladie, s’il y avait un remède à vendre ou des recherches à financer.
La médiatisation a beaucoup servi à obtenir le pseudo‑consentement des populations à des mesures coercitives.
Par exemple, monter en épingle un attentat, ou une crise sanitaire, pour obtenir un consentement à des politiques réduisant les libertés (pour une sécurité illusoire).
Mais l’Histoire comprise peut cesser de se répéter.
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