La #cohérence
v 4.1 sept 2023
M à j : juin 2024
La cohérence est la capacité à coordonner notre intuition, nos pensées, nos vœux, et nos actes, dans une même direction ou intention. Cela peut nécessiter un entraînement à l’écoute subtile de nous-mêmes, étant donné que de nombreux vœux ne sont pas conscients.
La cohérence est l’action dans la durée, avec un même but, en réunissant harmonieusement des éléments différents, en évitant les positionnements contradictoires. C’est la volonté de se mettre en processus de résolution des paradoxes*. C’est la capacité à construire, plutôt qu’à déconstruire à cause de tiraillements dans des directions opposées.
*Les paradoxes non résolus nous invitent à continuer de réfléchir, à éviter de croire avoir trouvé la solution permanente.
La cohérence est un atout tant qu’elle n’empêche pas la résilience, l’adaptation aux imprévus… C’est-à-dire que la cohérence n’est pas l’entêtement, le masochisme, ni l’immobilisme ; elle est un processus maintenu dans une intention constante (par exemple celle de s’adapter).
Pour rappel, la cohérence ‑au niveau du corps‑ est nécessaire à la vie : il faut notamment que tous les organes travaillent de concert, pour qu’une personne soit en bonne santé.
Exemples d’intentions cohérentes :
> apprendre à connaître les principes de la vie, tenter de les aimer (cohérence avec le fait d’être en vie, et que la vie repose sur l’amour). Par exemple se nourrir en cultivant en collaboration avec un.e paysan.ne respectueuse de la vie des sols (sans intrants chimiques tuant les sols).
> militer contre le nucléaire, et produire ou acheter notre électricité à un fournisseur d’énergie non nucléaire et diminuer notre consommation.
> agir contre la baisse du pouvoir d’achat et la détérioration des droits sociaux, en cessant d’acheter des produits fabriqués par des ouvriers sous-payés et quasi‑esclaves.
La cohérence dans nos engagements collectifs :
> Avoir conscience de tous les désirs contradictoires qu’il a fallu harmoniser en nous-mêmes, ainsi que reconnaître et satisfaire nos besoins vitaux de nature différente (spirituelle, psychique, affective, corporelle), nous facilite la concertation associative avec des personnes aux attentes différentes.
> Harmoniser notre part féminine et masculine nous aide à cocréer une association dans laquelle chacun.e a une place valorisée.
> Incarner nos valeurs est davantage pédagogique que de montrer ponctuellement l’exemple, ou qu’un discours déconnecté de la réalité.
> Désirer la paix en commençant par aimer tous les aspects de qui nous sommes (et avoir une chance d’aimer et de respecter la diversité des humains).
> Arrêter de nous prétendre hors du système alors qu’on est dedans (des qu’on paye une TVA, qu’on vend un service, ou même qu’on fait du stop −donc qu’utilise une voiture…).
> se doter d’une gouvernance horizontale dans une association luttant contre la tyrannie.
> Ne pas faire d’achat de produits douteux (cultivés ou produits de manière polluante, ou grâce à l’exploitation humaine quelque part sur la planète) dans une association « anti système » en faveur du vivant. NB. Évidemment, on achète, produit, ou récupère, ce que l’on peut : parfois il faut s’adapter à un contexte qui n’est pas celui de notre utopie. Mais dans une perspective à long terme : on a besoin de mettre en pratique nos aspirations. Cela nous apporte une nécessaire satisfaction étape par étape (cela nous évite de fantasmer sur des utopies inaccessibles et d’entretenir une frustration).
Quand je me sens vrai, me sens être, j’agis spontanément. Quand je veux faire beaucoup, c’est parce que je crains que je ne sois pas (vrai, suffisant, juste…).
Et la société industrielle produit beaucoup…
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L’intégrité vs le #mensonge
Au sens physique, l’ #intégrité est l’entièreté d’une chose, sa continuité, son absence de fissures. Au sens psychique, c’est la continuité de nos valeurs, l’absence de place pour l’installation durable d’idées, de sentiments, et de croyances nuisibles à nous-mêmes.
L’intégrité est corrélée au niveau d’honnêteté (l’absence de place pour le mensonge).
#Mentir, c’est délaisser une partie de notre vérité. Donc, c’est délaisser une partie de nous, de notre intégrité.
Le mensonge est un peu comme un crédit : un report de charges. En mentant, ou en agréant de fausses certitudes, on paraît rapidement avoir raison. Mais, on « remboursera » cette précipitation en déconvenues (désillusions).
Mentir est souvent un acte engendré par une appréhension (d’être démasqué.e, d’être puni.e, de manquer d’argent en étant honnête…) Dépasser cette appréhension revient à se rapprocher de ce qui est vrai. Mais c’est là que commence la difficulté de ne pas se rapprocher de ce qui ressemble à la vérité (quel que soit le nombre de gens qui y croient).
Nos cultures brassent le vrai et le faux. (Par exemple, enfant, on apprend que la Terre est à peu près ronde et que le père Noël existe −pour s’apercevoir ensuite que la deuxième information était fausse. Le mythe du père Noël a néanmoins l’avantage d’enseigner que les parents peuvent mentir ou se tromper).
L’ambivalence culturelle, à base d’informations avérées et imaginaires, plus ou moins miscibles ou incompatibles entre elles, crée des croyances complexes à propos de la vie : des croyances enchevêtrées. Se défaire de croyances devenues inutiles, sans dénigrer notre naïveté passée, est un long processus à mener avec amour pour soi, au rythme juste.
N’imaginons pas, a priori, que la vérité fait mal.
Douter est la faculté de ne pas tout croire aveuglément. Se séparer de sa capacité de douter (d’une croyance) reviendrait à perdre une partie de soi, donc une partie de son intégrité ; mais ne jamais avancer (notamment par excès de doute) reviendrait à renoncer au côté expérimental de la vie.
Puisque nous pouvons apprendre de nos erreurs, puisque notre perception de la réalité est partielle, subjective, et évolutive, on peut dire que la cohérence, et l’intégrité, nous sont accessibles sous la forme d’un processus.
Quelqu’un qui s’exprimait à partir de ses connaissances du Tao, m’expliquait que l’être humain ne change profondément qu’à condition que ce soit assez lentement pour être authentique et profond.